Deux personnes mises en examen pour des croix gammées taguées à Paris
Parmi ces treize personnes nées entre 1992 et 2003, sept sont fichées S d'ultradroite, et trois "déjà connues pour des faits similaires" d'apologie publique de crime ou délit
Deux membres d’un groupe de 13 personnes interpellées samedi après des tags de croix gammées à Paris, ont été mises en examen mardi pour apologie publique de crime ou délit, a appris l’AFP de source judiciaire mercredi.
Ces 13 personnes nées entre 1992 et 2003 avaient été arrêtées puis placées en garde à vue samedi. Parmi elles sept sont fichées S d’ultradroite, a précisé une source policière, et trois « déjà connues pour des faits similaires » d’apologie publique de crime ou délit, selon le parquet.
Elles étaient soupçonnées d’avoir tagué des croix gammées au sol, dans le 17e arrondissement de la capitale, à hauteur de l’ancienne ceinture de chemin près de la place Wagram.
Mardi, le parquet a précisé que neuf de ces 13 personnes avaient été présentées devant un juge d’instruction.
Mercredi, une source judiciaire a indiqué qu’une de ces personnes a été mise en examen pour dégradation ou détérioration légère en réunion, refus de remettre aux autorités judiciaires la convention secrète de déchiffrement d’un moyen de cryptologie, apologie publique de crime ou délit.
Une autre de ces personnes a été mise en examen pour dégradation ou détérioration légère en réunion et apologie publique de crime ou délit.
Selon la source judiciaire, six autres personnes ont été mises en examen, seulement pour refus de remettre aux autorités judiciaires le code de leur téléphone portable.
Toujours de même source, ces huit personnes ont été placées sous contrôle judiciaire avec notamment interdiction de contact entre eux, de détention ou de port d’arme, et obligation de pointage pour trois d’entre eux.
La neuvième personne présentée mardi à la justice a été placée sous le statut de témoin assisté par le magistrat instructeur.
Concernant les quatre autres personnes initialement placées en garde à vue, deux ont été laissées libres sans poursuite à ce stade. Les deux autres ont été placées en retenue à l’issue de la garde à vue pour violation d’une interdiction de contact qui leur était imposée dans le cadre d’un contrôle judiciaire dans une autre procédure, selon la source judiciaire.
Selon une source policière, il y a parmi les 13 mis en cause deux profils : des membres de l’ultradroite et des hooligans.
Parmi les quatre ou cinq gros tags constatés : des croix gammées ou l’inscription « KOB », en référence au groupe de supporters ultras du Paris Saint-Germain, Kop of Boulogne, avec la lettre O en forme de croix celtique.
De nombreux tags antisémites ont été constatés dans toute la France depuis l’assaut terroriste du groupe terroriste islamiste du Hamas contre Israël le 7 octobre.
Parmi les autres récents faits de ce type constatés dans le pays : à Rueil-Malmaison, une mère de famille a été interpellée il y a quelques jours après des tags antisémites sur une épicerie casher. Les inscriptions « Juif » accompagné de l’étoile de David et « Gaza » avaient été découvertes sur la vitrine et le pas de la porte du magasin début novembre. La femme, âgée d’une quarantaine d’années, a expliqué avoir été « dépassée par les atrocités du conflit vues à la télévision » et sera convoquée ultérieurement par la justice.
À Angers, dans la nuit du jeudi 23 au vendredi 24 novembre, le mot « juif », une étoile de David et un grand sourire ont été inscrits sur le rideau métallique d’un bar. Le préfet de Maine-et-Loire a dénoncé un acte « intolérable et inacceptable ».
À Parthenay (Deux-Sèvres), un ou plusieurs individus ont dégradé, au cours de ce mois de novembre, des toilettes publiques, notamment avec une croix gammée.