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EAU : une réforme du code pénal met fin à l’exception des « crimes d’honneur »

Les couples non mariés peuvent vivre ensemble, les sanctions liées à la consommation d'alcool sont allégées et celles liées au viol et au harcèlement sexuel sont renforcées

Drapeau des Emirats arabes unis. Illustration. (Crédit : domaine public/Pixabay)
Drapeau des Emirats arabes unis. Illustration. (Crédit : domaine public/Pixabay)

Les Emirats arabes unis ont aboli une loi protégeant les auteurs de « crimes d’honneur » dans le cadre d’une vaste réforme du code pénal supprimant des aspects de la législation liés à la charia (loi islamique), a rapporté samedi l’agence de presse officielle WAM.

Le président de ce petit pays du Golfe à majorité musulmane, cheikh Khalifa ben Zayed Al-Nahyane, a approuvé une série d’amendements d’articles du code pénal qui autorisent désormais les couples non mariés à vivre ensemble, allègent les sanctions liées à la consommation d’alcool et renforcent celles liées au viol et au harcèlement sexuel.

Dans certains pays arabes, notamment en Jordanie, au Koweït et en Egypte, des lois protègent les auteurs de meurtres dits « d’honneur », dont les victimes sont généralement des femmes ayant soi-disant « déshonoré » leur famille.

Aux Emirats, ces crimes seront désormais traités comme n’importe quel autre meurtre. Leurs auteurs, bien que rares dans ce pays, ne se verront plus infliger des peines de prison allégées, qui allaient de trois à 15 ans, selon les médias locaux.

Comme pour les autres meurtres, leur crime sera passible de peine de mort ou de perpétuité, ou a minima d’une peine de sept années de prison si la famille de la victime « renonce à son droit de rétribution (loi du talion, NDLR) », selon WAM.

Les groupes de défense des droits humains et des droits des femmes appellent depuis longtemps à abolir ces lois qui permettent souvent à des hommes tuant des femmes d’échapper à de lourdes peines.

Le président émirati a amendé d’autres textes visant à mieux protéger les femmes. Des sanctions plus importantes sont désormais prévues en cas de harcèlement, et le « viol sur mineur » ou sur « quelqu’un avec une capacité mentale limitée » est désormais passible de peine de mort, écrit le journal The National, basé à Abou Dhabi.

Dans les affaires de divorce ou d’héritage, un étranger résident aux Emirats (90 % de la population émiratie) peut demander à ce que s’appliquent les lois de son pays d’origine.

Des restrictions concernant la consommation d’alcool ont également été allégées, selon le quotidien.

Les Emirats, pays riche en pétrole connu pour ses gratte-ciels et ses centres commerciaux, ont développé une économie diversifiée mais sont toujours largement dépendants du tourisme.

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