Échange de prisonniers avec le Hamas : une députée travailliste évoque des progrès
La famille d’un soldat de Tsahal dont le corps est détenu à Gaza n’est pas au courant ; les responsables de l'armée nient qu’Israël soit proche d’un accord avec le groupe terroriste

La députée travailliste Emilie Moatti a déclaré samedi que des progrès ont été accomplis vers un accord avec le Hamas qui aboutirait au retour de deux civils israéliens et des dépouilles de deux soldats de Tsahal détenus par le groupe terroriste au pouvoir à Gaza.
« Il y a des progrès dans le dossier des prisonniers et des personnes disparues. C’est un sujet sensible et confidentiel, et il y a des faits que je ne décrirai pas en détail, mais je suis optimiste, ils seront bientôt de retour », a déclaré Emilie Moatti, membre de la commission des affaires étrangères et de la défense de la Knesset, lors d’un événement à Petah Tikva.
« Je me fonde sur un rapport que nous avons reçu il y a trois semaines et que je ne décrirai pas en détail », a-t-elle ajouté.
Toutefois, selon les médias israéliens, les responsables israéliens impliqués dans l’affaire n’ont pas fait état de progrès et se sont abstenus de commenter l’état des pourparlers, qui sont négociés par l’intermédiaire de l’Égypte.
Deux civils israéliens et les corps de deux soldats de Tsahal sont actuellement détenus à Gaza. Avera Mengistu et Hisham al-Sayed sont entrés dans la bande de Gaza de leur propre chef, et leurs familles disent qu’ils souffrent de troubles mentaux. Le Hamas détient également les dépouilles des soldats israéliens Oron Shaul et Hadar Goldin, tués au combat dans la bande de Gaza en 2014.

Aviram, le frère de Shaul Oron, a répondu aux remarques d’Emilie Moatti sur Twitter, disant qu’il espérait que le gouvernement actuel « ne jetait pas de la poudre aux yeux des familles et des citoyens », car il « poursuit la même politique que le gouvernement Bibi [l’ancien premier ministre Benjamin Netanyahu] et ne s’occupe pas de la récupération des prisonniers ».
« Si vous vous désirez savoir si la famille a été mise au courant, la réponse est non », a-t-il ajouté.
Les familles ont déjà critiqué le gouvernement pour le manque de progrès ou de mises à jour.

Le Hamas a jusqu’à présent insisté pour dissocier les négociations sur les prisonniers de toute discussion liée à une possible trêve à long terme ou à la reconstruction de la bande de Gaza, après un conflit militaire de 11 jours en mai dernier.
Israël a conditionné l’échange de prisonniers à de nouvelles négociations sur un accord plus large, et après les combats de mai dernier, a insisté pour ne pas permettre l’entrée de matériel ou d’argent dans la bande de Gaza jusqu’à ce qu’un accord soit conclu, mais ces exigences semblent avoir été assouplies en septembre, permettant l’arrivée d’argent et de certains matériaux qataris.
La bande de Gaza est soumis à d’importantes restrictions imposées par Israël et l’Egypte depuis une quinzaine d’années, les deux pays affirmant que permettre une plus grande circulation des biens et des personnes pourrait induire au renforcement du Hamas et à la reconstruction d’infrastructures terroristes.
En novembre, un reportage suggérait qu’Israël et le Hamas étaient sur le point de conclure un accord, qui prévoyait la remise par les Palestiniens d’un enregistrement témoignant de l’état de santé des deux prisonniers israéliens, parallèlement au rapatriement des restes des deux soldats israéliens.
Selon un processus déjà utilisé dans le passé, un accord devrait inclure la libération d’un certain nombre de prisonniers palestiniens incarcérés en quartiers de haute sécurité pour de graves attaques terroristes; toutefois, Israël est réticent à envisager leur libération.
L’équipe du Times of Israël a contribué à cet article.