Edelstein, « fier » de vivre dans une implantation
L'envoyé de l'AP en Grande-Bretagne a affirmé que la venue du président de la Knesset à Westminster légitimerait les implantations
Le président de la Knesset, Yuli Edelstein, lundi a rejeté les objections palestiniennes concernant son allocution qu’il devrait faire aux membres du Parlement britannique, qui selon les Palestiniens ne devraient pas avoir lieu d’être au regard de son lieu de résidence.
« Je suis fier de représenter la Knesset et l’Etat d’Israël, y compris en tant que résident de Judée et de Samarie », a déclaré Edelstein, en utilisant le nom biblique de la Cisjordanie.
Edelstein, qui vit dans l’implantation de Neve Daniel au Gush Etzion dans le sud de Jérusalem et qui soutient fermement l’entreprise d’implantation, devrait présenter un discours devant les membres de la Chambre des Lords et de la Chambre des communes le 2 mars à Westminster dans le cadre d’un événement organisé par le British Inter-Parliamentary Union, a signalé The Independent lundi.
« Les appels au boycott des entités pro-palestiniennes sont hypocrites et incendiaires et ils ne vont pas me dissuader de me présenter devant le Parlement et dire la vérité sur Israël », a indiqué Edelstein dans un communiqué.
Ses commentaires sont survenus alors qu’une campagne non autorisée menée par les partisans pro-boycott britanniques s’est traduite par des centaines d’affiches anti-Israël placardées dans le métro de Londres lundi matin.
Le président de la Knesset a déclaré que l’opposition à son discours était un effort pour créer « des Unes populaires et bon marché afin d’obtenir un soutien pour les groupes extrémistes ».
Manuel Hassassian, l’ambassadeur de l’Autorité palestinienne à Londres, a critiqué l’invitation adressée au président de la Knesset, affirmant le présence d’Edelstein à Westminster légitimerait les politiques israéliennes sur les implantations.
« M. Edelstein vit dans une implantation israélienne illégale construite sur la terre palestinienne et il s’oppose publiquement à un Etat palestinien », a écrit Hassassian dans un article publié dans The Independent lundi. « Il soutient même des initiatives telles que le lobby pour le Grand Israël, dont les membres veulent coloniser ce qui reste de la terre palestinienne ».
Hassassian a déclaré que les dizaines de milliers d’Israéliens vivant en Cisjordanie constituait « une annexion rampante ».
Il a également dénoncé les nouvelles directives publiées par le gouvernement britannique la semaine dernière qui interdisent aux organismes financés par l’État de boycotter des produits fabriqués en Israël.
« C’est un échec du gouvernement britannique qui n’a pas demandé des comptes à Israël pour avoir enfreint le droit international qui a conduit à l’action populaire du peuple britannique à faire des choix éthiques et à soutenir le BDS », a-t-il écrit, se référant à la campagne de Boycott, Désinvestissement et de Sanction (BDS).
« Cela est criminalisé par le gouvernement dans sa nouvelle ‘directive’ sur le mouvement de Boycott, permettant à Israël d’agir en toute impunité ».
En réponse, le ministère britannique des Affaires étrangères a indiqué que le discours d’Edelstein n’était pas un signe d’un changement de politique à l’égard de l’Etat juif.
« La position du Royaume-Uni sur les implantations israéliennes est claire et inchangée : elles sont illégales en vertu du droit international et constituent un obstacle à la paix », a déclaré le bureau dans un communiqué selon The Independent.
La Grande-Bretagne, en tant que membre de l’UE, suit la directive de novembre 2015 de l’Union européenne d’étiqueter les produits des implantations comme ayant été fabriqués en Cisjordanie.