El Al demande des comptes à un acquéreur potentiel
La compagnie aérienne accepte de rencontrer Eli Rozenberg, mais veut des réponses sur le règlement que son père a payé à l’État fédéral et l’État de NY pour pratiques frauduleuses

Le conseil de direction d’El Al a déclaré lundi qu’il accepterait de rencontrer Eli Rozenberg, le fils de l’homme d’affaires millionnaire américain Kenny Rozenberg, au sujet de son offre d’acquérir une participation de contrôle dans la compagnie aérienne phare du pays.
Dans une lettre à son avocat, un représentant d’El Al a exigé que Rozenberg lui-même rencontre le conseil d’administration, et non pas seulement ses représentants.
« Malheureusement, la réponse de votre client ne répond pas aux questions qui lui sont posées ; ces questions lui ont été posées clairement et simplement, et la raison pour laquelle votre client n’y répond pas n’est pas claire », indique la lettre du représentant d’El Al.
Parmi les questions qui demandent des réponses, la raison pour laquelle Rozenberg accepte d’acquérir une participation « sans présentation » et s’il « représente en fait son père et / ou d’autres investisseurs dans ce processus d’acquisition ».

Le représentant d’El Al a également demandé des éclaircissements sur un règlement de 1,65 million de dollars que Centers Health Care, la chaîne de maisons de retraite gérée par Kenny Rozenberg, a payé au gouvernement fédéral américain et à l’État de New York pour des pratiques de facturation frauduleuses.
La société a fait face à des poursuites civiles pour avoir prétendument facturé Medicaid, programme qui a pour but de fournir une assurance maladie aux individus et aux familles à faible revenu et ressource, pour des services qu’elle n’a en fait pas fournis, mais les poursuites ont été réglées en 2018.
La semaine dernière, l’Autorité des entreprises gouvernementales d’Israël a accepté de soutenir l’offre de Rozenberg de 75 millions de dollars pour une participation de contrôle de 44,9 % d’El Al, qui a été gravement impacté par la pandémie de coronavirus.
À présent, El Al doit décider d’accepter l’offre ou opter pour un plan de sauvetage gouvernemental. Ce dernier inclurait un prêt garanti par le gouvernement et une introduction d’actions à la Bourse de Tel Aviv, et permettrait à l’État de conserver une participation de 61 % dans la compagnie aérienne, soit une renationalisation, alors que la compagnie aérienne a été privatisée en 2004.
Rozenberg, 30 ans, réside en Israël et possède la citoyenneté israélienne.
La compagnie aérienne a subi des pertes catastrophiques depuis le début de la pandémie de coronavirus. Les restrictions qui en ont résulté pour en limiter la propagation ont empêché la majorité des étrangers d’entrer en Israël et imposé une quarantaine aux Israéliens revenant de l’étranger.
Le gouvernement, la compagnie aérienne et les syndicats de travailleurs sont empêtrés depuis des mois dans des discussions sur un plan de sauvetage.
JTA a contribué à cet article.