Eric Danon déplore le projet d’annexion israélien
"On peut très bien comprendre les motivations pour lesquelles il y a ce projet d'annexion. Mais [...] la méthode n'est pas la bonne", a déclaré l'ambassadeur de France en Israël
Dans un entretien avec la chaîne israélienne i24 le 14 juillet dernier, Eric Danon, ambassadeur de France en Israël, a déclaré que les motivations derrière le projet d’annexion israélien étaient compréhensibles.
Voici ce qu’il a déclaré à ce sujet : « Dans le cadre de l’annexion, nous avons des conceptions différentes [de celles d’Israël, NDLR] quant à l’interprétation qu’on peut en faire au niveau du droit international. C’est comme ça, on en discute. On peut très bien comprendre les motivations pour lesquelles il y a ce projet d’annexion. Mais nous, nous considérons que la manière de faire, la méthode n’est pas la bonne : elle est déstabilisante pour l’ensemble de la région et elle va, je pense, poser des problèmes de relations entre Israël et l’Europe et peut-être une grande partie du monde. »
Lors de l’entretien, il a également déclaré que le « dialogue entre la France et Israël ne sera jamais rompu » et que « le fait que le président Emmanuel Macron soit allé au mur des Lamentations [en janvier] signifie non seulement qu’il reconnaît l’existence d’Israël, mais qu’il reconnaît également la légitimité de la présence juive sur cette terre depuis 3 000 ans ».
Il a aussi demandé aux Palestiniens de reprendre les négociations de paix.
Le mois dernier, dans une interview avec le Times of Israël, le diplomate avait expliqué que la décision par Israël d’annexer unilatéralement de larges pans de la Cisjordanie serait considérée comme une violation « grave » du droit international et aurait inévitablement des conséquences négatives sur les relations bilatérales.
« Il y a des violations du droit international à différents degrés de gravité, et une annexion de la vallée du Jourdain et des implantations serait considérée comme grave », a-t-il dit.
Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a exprimé à plusieurs reprises des positions similaires.
La semaine dernière, dans une déclaration conjointe avec ses homologues d’Egypte, de Jordanie et d’Allemagne, il a réaffirmé son opposition véhémente au projet.