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Exhumation de la tombe d’un bébé yéménite présumé « disparu », une première

À la demande de la famille, les autorités prévoient de prélever un échantillon d'ADN afin de déterminer si l'enfant enterré est vraiment Uziel Houri, qui serait mort en 1952

Des enfants juifs yéménites et leurs jouets dans le camp de Hashed, à proximité d'Aden, au Yémen, en 1949 (Crédit : David Eldan/GPO photo archive)
Des enfants juifs yéménites et leurs jouets dans le camp de Hashed, à proximité d'Aden, au Yémen, en 1949 (Crédit : David Eldan/GPO photo archive)

Le ministère de la Santé a déclaré dimanche qu’il se préparait à ouvrir la semaine prochaine la tombe d’un bébé décédé en 1952 afin de confirmer à la famille, originaire de l’immigration yéménite, que l’enfant est bien enterré là et qu’il ne leur a pas été enlevé il y a 64 ans.

C’est la première fois qu’une tombe est ouverte pour un test ADN dans le cadre du dossier des enfants yéménites, une affaire vieille de plusieurs décennies selon laquelle les enfants et les frères et sœurs des immigrants originaires du Yémen auraient été enlevés alors qu’ils étaient bébés dans les années 1950.

L’enfant s’appelait Uziel Houri et il est enterré dans le cimetière de Segula, dans la ville de Petah Tikvah. Cinq familles liées à Houri ont demandé et obtenu une ordonnance du tribunal autorisant l’exhumation.

Selon les registres de l’État, Houri est né en 1952 et est mort un an plus tard de maladie.

Les autorités devraient ouvrir la tombe lundi prochain et prélever un échantillon d’ADN sur la dépouille afin d’établir l’authenticité des liens de parenté, a déclaré le ministère dans un communiqué.

Le ministère a précisé qu’il agissait en vertu d’une loi adoptée il y a quatre ans qui autorise l’ouverture d’une tombe à des fins de tests génétiques pour déterminer les liens familiaux.

Les Israéliens manifestent lors de la journée de commémoration de l’Affaire des enfants yéménites à Jérusalem, le 31 juillet 2019. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

Le ministère a déclaré avoir soutenu la loi permettant les exhumations « par volonté de connaître la vérité et de lever les soupçons des familles sur l’identité de leurs proches ».

En vertu d’un accord entre la famille Houri et les autorités de l’État, les prélèvements d’ADN seront effectués à l’Institut médico-légal d’Abu Kabir, géré par l’État, mais un expert représentant les familles sera également présent, selon le site d’information Walla.

Mazel Barako, la sœur de Houri, s’est félicitée de cette évolution, déclarant à Walla qu’il s’agissait d’une « bonne nouvelle après des années de tourmente infligée par l’État ».

Mais Barako a admis que malgré les termes convenus, elle ne faisait pas confiance à l’État car les familles n’avaient pas été autorisées à effectuer leurs propres tests ADN.

« Je dois admettre que même s’ils disent que c’est mon frère, je ne croirai pas aux résultats de l’enquête », a-t-elle déclaré.

Enfants yéménites arrivés en Israël grâce à l’opération Tapis volant, devant un avion d’Alaska Airlines. (Crédit : Autorisation AJM)

La famille Houri a immigré en Israël en 1948. Uziel et un frère sont nés quatre ans plus tard. Après qu’Uziel est tombé malade, les services sociaux l’ont emmené à l’hôpital. Peu de temps après, on a annoncé à la famille qu’il était mort. Une ancienne commission d’enquête d’État sur la saga des enfants yéménites a conclu que Houri était bien mort et qu’il était enterré dans la tombe qui porte son nom.

L’affaire, qui dure depuis des décennies, concerne plus de 1 000 familles – pour la plupart des immigrants du Yémen, mais aussi des dizaines de familles des Balkans, d’Afrique du Nord et d’autres pays du Moyen-Orient – qui affirment que leurs enfants ont été enlevés dans des hôpitaux israéliens et placés en adoption, parfois à l’étranger, durant les premières années d’Israël.

Officiellement, les enfants seraient morts pendant leur hospitalisation, mais de nombreuses familles ne le croient pas et affirment que leurs enfants ont été enlevés et donnés à des couples sans enfants d’origine européenne. Bien que les enquêtes précédentes aient rejeté toutes les allégations d’enlèvements à grande échelle, les soupçons ont persisté et ont contribué à creuser un fossé entre les Juifs d’origine européenne et ceux du Moyen-Orient.

Les familles affirment que les enfants ont été enlevés à leurs parents par les autorités, qui ne les ont jamais informés de leur sort. Elles affirment que ces incidents ne sont pas le résultat d’une série de cas isolés, mais qu’ils reflètent plutôt la politique de l’État à l’époque.

Trois commissions très médiatisées ont rejeté ces allégations et constaté que la plupart des enfants étaient morts de maladie dans les camps d’immigration. L’enquête la plus récente, en 2001, a déclaré qu’il était possible que certains enfants aient été remis aux services d’adoption par des travailleurs sociaux individuels, mais pas dans le cadre d’un complot national. Néanmoins, invoquant les lois sur la protection de la vie privée, elle a ordonné que les témoignages recueillis soient scellés pendant 70 ans.

En février 2021, le gouvernement précédent avait approuvé un programme de compensation de 162 millions de shekels (près de 50 millions de dollars) pour la question des enfants yéménites.

La proposition comprenait une déclaration selon laquelle « le gouvernement d’Israël regrette les événements survenus aux premiers jours de l’État et reconnaît la souffrance des familles dont les enfants ont fait partie de cette douloureuse affaire. »

Cependant, un certain nombre de familles concernées ont exigé que le gouvernement révèle les documents confidentiels relatifs à cette affaire, qualifiant le plan de compensation de « prix du silence ».

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