Fabien Roussel compare la bande de Gaza au ghetto de Varsovie
Le président du CRIF a dénoncé une "faute morale" et rejeté toute accusation de génocide formulée par le député communiste
« On parlait d’un risque génocidaire. Ce que j’ai entendu, ce que je vois, c’est que nous allons vers le génocide. Il est en cours », a accusé dimanche sur Europe 1 et CNews le secrétaire national du PCF, Fabien Roussel, de retour d’une visite à Jérusalem et Ramallah.
Le gouvernement de Benjamin Netanyahu est « en train d’effacer le peuple palestinien à Gaza », a-t-il dit, décrivant une population de 2,1 millions d’habitants « bombardés » et qui « meurent de faim » dans un territoire « qui est bouclé », où « il n’y a aucune aide humanitaire qui rentre », et qui est guetté par « les épidémies ».
« Quand on regarde dans l’Histoire récente des sièges où des populations ont été assiégées, bombardées et exterminées, c’est Sarajevo, c’est le ghetto de Varsovie », a-t-il comparé.
Pour le député communiste, « le gouvernement d’extrême droite fasciste de Monsieur Netanyahu (…) est en train d’accélérer la création d’un grand Etat d’Israël » en faisant en sorte d' »affamer » et de « terroriser » les Palestiniens, « à tel point qu’au bout d’un moment, ils ouvriront la porte à Rafah et ils partiront courir se réfugier dans le désert du Sinaï ».
Le président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) Yonathan Arfi a vivement réagi à cette comparaison.
« Comparer Gaza au ghetto de Varsovie n’est pas qu’une erreur historique. C’est une faute morale. Pour les Juifs, le ghetto était une étape du processus génocidaire mis en place par les Nazis qui les conduisit massivement jusqu’à l’extermination. Aussi tragique que soit cette guerre pour les populations civiles, il n’y a pas de génocide palestinien, et heureusement », a-t-il écrit sur X.
En janvier, la Cour internationale de justice (CIJ) a appelé Israël à prévenir tout éventuel acte de génocide et à permettre l’accès de l’aide humanitaire dans la bande de Gaza.
Il s’agissait de « mesures provisoires », des mesures d’urgence qu’Israël doit prendre pendant que la Cour évalue la question plus large de savoir si le pays commet un génocide à Gaza, ce qui pourrait prendre des années.
Le 7 octobre, des commandos du Hamas infiltrés de Gaza ont mené une attaque dans le sud d’Israël qui a fait au moins 1.160 morts, la plupart des civils, selon un décompte de l’AFP établi à partir de sources officielles. Environ 250 personnes ont aussi été enlevées et 130 sont encore retenues à Gaza, dont 31 seraient mortes d’après Israël.
En riposte, Israël a juré d’anéantir le Hamas, qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007 et qu’il considère comme une organisation terroriste, de même que les Etats-Unis et l’Union européenne.
Israël assiège la bande de Gaza depuis le 9 octobre et ne laisse entrer l’aide par voie terrestre qu’au compte-gouttes depuis l’Egypte qui maintient sa frontière fermée.