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Face à la misère en Jordanie, des réfugiés préfèrent retourner en Syrie

"Personne ne s'intéresse aux réfugiés syriens. Le monde nous a trahis", se plaint un des réfugiés syriens

Illustration : Des aides déchargeant des dons de matériel dans un camp de réfugiés syriens, au Liban, le 18 février 2014. (Crédit : AFP/STR)
Illustration : Des aides déchargeant des dons de matériel dans un camp de réfugiés syriens, au Liban, le 18 février 2014. (Crédit : AFP/STR)

Entassés dans des camps en Jordanie, dans une insupportable misère, certains réfugiés syriens préfèrent retourner dans leur pays quitte à risquer de mourir.

Alors que le conflit syrien est entré dans sa quatrième année, nombre des 100 000 réfugiés du camp tentaculaire de Zaatari ont en effet le sentiment d’avoir été oubliés.

Certains « préfèrent rentrer chez eux et risquer la mort plutôt que de vivre dans l’amertume » ici, ajoute cet homme de 52 ans, alors que ses cousins s’apprêtent à monter à bord d’un bus pour la Syrie.

Zaatari, à la frontière syrienne, a été le théâtre à plusieurs reprises de manifestations de réfugiés dénonçant leurs mauvaises conditions de vie.

Il y a deux semaines, de nouveaux heurts ont encore secoué le camp, entraînant la mort d’un réfugié et faisant des dizaines de blessés, principalement des policiers.

L’émeute a éclaté après que la police eut empêché plusieurs réfugiés de quitter, sans autorisation, ce camp surpeuplé de 7 km2.

« Les gens en ont assez des conditions de vie dans le camp. Beaucoup rentrent chez eux malgré les destructions et la guerre », déclare Hassan Zoubi, un ancien chauffeur originaire de Deraa, dans le sud de la Syrie.

Son épouse et ses enfants sont eux aussi récemment retournés en Syrie en raison des « conditions inhumaines » à Zaatari, explique-t-il.

‘On va mourir ici’

Selon des chiffres officiels, une centaine de réfugiés quittent le camp chaque jour pour rentrer en Syrie malgré le conflit qui a fait plus de 150.000 morts et poussé près de la moitié des habitants à fuir leurs foyers. Au total, plus de 100 000 sont repartis.

Mais dans l’autre sens, le flux ne tarit pas : 500 Syriens trouvent refuge chaque jour en Jordanie, qui accueille désormais plus de 500 000 personnes — dont 80 % en zone urbaine.

« Nous avons fui une grande prison en Syrie pour nous retrouver dans une petite prison en Jordanie et j’ai l’impression qu’on va mourir ici », affirme Alaa, 37 ans, originaire de Homs.

« Nous voulons une vie normale (…) nous voulons manger, boire et vivre normalement. Est-ce trop demander ? »

« Nous vivons comme des animaux ici », renchérit Ziad Shehadat, 32 ans.

Les réfugiés se plaignent de la poussière et des pénuries d’électricité dans le camp situé en plein désert et où les températures montent jusqu’à 40°C l’été et deviennent glaciales l’hiver.

L’hiver dernier, le camp s’est ainsi transformé en un champ de boue et quelque 500 tentes ont été détruites par une violente tempête. La plupart des tentes ont depuis été remplacées par des caravanes.

L’ONG Care International a souligné dans un rapport publié mercredi que les réfugiés en Jordanie souffraient aussi dans les zones urbaines, peinant à joindre les deux bouts.

‘Humiliation’

Selon cette organisation, qui s’appuie sur une enquête menée auprès de plus de 2.200 réfugiés, 90% d’entre eux doivent de l’argent à des proches, à leur propriétaire, à des magasins ou à des voisins, alors que les loyers ont augmenté de près d’un tiers en un an.

« L’incertitude quant à leur capacité à subvenir aux besoins de leur famille provoque chez les réfugiés des niveaux de stress élevés et les femmes sont exposées aux risques d’exploitation sexuelle », note l’étude.

Le colonel Abdel Rahmane, responsable du camp de Zaatari, souligne lui aussi que « la pression psychologique est énorme pour beaucoup de réfugiés ». « Ils veulent se défouler. Nous faisons ce que nous pouvons pour les contenir », explique-t-il à l’AFP soulignant en outre les difficultés liées aux différences sociales.

Pour Youssef Shehadat, le père de Ziad, le constat est amer: « Honnêtement, il vaut mieux mourir chez soi que de se faire humilier ici. J’ai le sentiment que c’est comme si nous n’existions pas ».

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