Face à l’influence turque à Jérusalem-Est, les Arabes demandent à Israël d’agir
La Jordanie, l'Arabie saoudite et l'Autorité palestinienne auraient demandé à Jérusalem de veiller à ce qu'Erdogan ne revendique pas des droits sur la ville sainte
La Turquie tente d’étendre sa sphère d’influence à Jérusalem-Est, selon un rapport publié jeudi, ce qui inquiète la Jordanie, l’Arabie saoudite et l’Autorité palestinienne, qui ont exhorté Israël à agir.
Amman, Ryad et Ramallah sont préoccupés par le fait que cette décision est une tentative du président turc nouvellement réélu Recep Tayyip Erdogan de prétendre qu’il est le gardien des sites musulmans dans la ville, affaiblissant leurs propres intérêts et nuisant à Israël, a rapporté le quotidien Haaretz.
Des responsables des forces de sécurité israéliennes ont déclaré à Haaretz qu’ils étaient au courant de la situation et qu’ils la suivaient de près.
Les associations islamiques turques ont récemment parrainé des activités et des voyages pour des milliers de personnes à Jérusalem-Est, selon le journal, et ont eu une forte présence dans les manifestations autour du mont du Temple.
Des diplomates ont indiqué à Haaretz que la Jordanie a commencé à exprimer son inquiétude à Jérusalem il y a plus d’un an et a accusé le gouvernement de « dormir au volant ». Les Jordaniens ont affirmé qu’après la signature d’un accord de réconciliation avec la Turquie en 2016, Israël avait peur d’une confrontation avec Erdogan.
Les relations entre Jérusalem et Ankara ont implosé en 2010 à la suite d’un raid naval israélien sur un navire turc qui tentait de rompre le blocus israélien de la bande de Gaza contrôlée par les terroristes du Hamas. Le raid, au cours duquel les commandos de Tsahal ont été attaqués par des militants à bord, a fait 10 morts turcs et plusieurs blessés parmi les soldats.
Les responsables de la sécurité israélienne ont confirmé à Haaretz que les Jordaniens les avaient contactés, mais ils ont rejeté les critiques. Ils ont dit au journal que la question a atteint son apogée il y a un an lorsque les citoyens turcs ont visité le mont du Temple en agitant des drapeaux turcs et des bannières du parti AKP d’Erdogan et commençaient à se battre avec les gardes israéliens. Les responsables ont déclaré qu’Israël avait arrêté et expulsé les dirigeants du groupe et interdit leur retour dans le pays.
Un responsable a dit à Haaretz qu’Israël savait que la Turquie essayait d’étendre son influence à Jérusalem et essayait d’acheter des biens immobiliers par l’intermédiaire de ses organisations caritatives. Il a déclaré au journal que l’Autorité palestinienne était préoccupée par le fait qu’Erdogan essayait de s’imposer, disant qu’elle ne voulait pas de la présence d’un autre propriétaire à Jérusalem-Est.
Le rapport indique que Ryad est préoccupé par le fait qu’Erdogan utilise son autorité à Jérusalem pour cimenter son influence croissante sur le monde arabo-musulman, et deviendrait son porte-parole dans la confrontation avec Israël et les Etats-Unis concernant la ville.
Le mois dernier, les relations entre Israël et la Turquie sont tombées au plus bas après l’expulsion de l’ambassadeur d’Israël par Ankara, suite à des affrontements meurtriers à la frontière de la bande de Gaza.
Les Palestiniens, soutenus par les ministres arabes des Affaires étrangères, insistent sur le fait que Jérusalem doit être la capitale d’un futur état palestinien.
La Jordanie, à qui Israël a repris la Vieille Ville en 1967, se considère comme le gardien des lieux saints de Jérusalem et finance le Waqf Islamic Trust, qui administre le mont du Temple.
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