Figues, olives, amandes… : explorons la flore biblique
Une randonnée au coeur de la forêt Kommemiyut offre aux visiteurs l’opportunité de découvrir l’étendue de la flore israélienne et d’apprendre quelques leçons d’histoire sur le chemin d’une carrière abandonnée
- Un puits traditionnel bordé de brique bordée dans la forêt, à environ 40 mètres de profondeur (Crédit : Shmuel Bar-Am)
- Les pins parasol sont originaires de la Méditerranée orientale et sont répandus dans toute l'Afrique du Nord (Crédit : Shmuel Bar-Am)
- Squill, une espèce de plantes indigènes des zones côtières de la Méditerranée, les limites de la carrière abandonnée dans la forêt Kommemiyut. (Crédit : Shmuel Bar-Am)
- Les figues de Barbarie, ou sabras, fleurissent dans la région en été (Crédit : Shmuel Bar-Am)
- Les limites de la carrière abandonnée dans la forêt de Kommemiyut (Crédit : Shmuel Bar-Am)
- Le Sycomore n'est pas originaire d'Israël mais ont été introduits dans la région, il y a plusieurs milliers d'années (Crédit : Shmuel Bar-Am)
- Le chemin à travers la forêt de Kommemiyut comprend une variété de feuillage, plusieurs puits, un verger et une carrière abandonnée (Crédit : Shmuel Bar-Am)
- Le bosquet de pins dans la Forêt de Komemiyut. (Crédit : Shmuel Bar-Am)
- Le jujubier, utilisé pour fabriquer la couronne d'épines portée par Jésus (Crédit : Shmuel Bar-Am)
- Jean-Baptiste s'est peut-être lui-même nourri avec les graines d'arbres de caroubiers quand il vivait dans les déserts de Judée (Crédit : Shmuel Bar-Am)
- Des Crocus qui parsèment la Forêt de Komemiyut (Crédit : Shmuel Bar-Am)
- La "zone d'acclimatation" de la forêt Komemiyut, développé pour faire face à la faible quantité de précipitations de la région (Crédit : Shmuel Bar-Am)
- La racine d'un arbre d'eucalyptus, coupé pour un usage industriel (Crédit : Shmuel Bar-Am)
- Des dattiers,des arbres et des vignes bordent le chemin à travers la forêt Komemiyut (Crédit : Shmuel Bar-Am)
- Le verger dans la forêt comprend des oliviers, ainsi que des sycomores, des amandiers, des figuiers et des grenadiers (Crédit : Shmuel Bar-Am)
- Des palmiers exotiques qui bordent le chemin de la carrière dans la forêt (Crédit : Shmuel Bar-Am)
Il y a dix-sept ans, le fonds israélien Fund for the Rehabilitation of Quarries a commencé à travailler sur un site abandonné situé au coeur de la forêt de Kommemiyut appartenant au Fonds National Juif (KKL-JNF). Même si la carrière a été admirablement restaurée, le KKL a négligé de coordonner ses actions avec ses stratèges en communication. En résultat, cette attraction – pourtant fascinante – est restée méconnue et n’a pas été remarquée par le public israélien.
Heureusement, quand Talila Livshutz, du KKl, a décidé de créer une piste de randonnée à travers la forêt, elle a inclus la carrière dans le nouveau parcours. Terminée en 2009, cette piste est un plaisir absolu : elle propose une boucle d’un niveau facile sur un sentier balisé, parfaite pour tous les âges.
Outre la carrière, elle offre une grande variété d’arbres, plusieurs puits et un verger à découvrir. La piste commence et se termine à la Givati Recreation Area, à sept kilomètres à l’ouest du Carrefour de Plugot sur l’autoroute 35. Vraiment, pensez à faire cette formidable randonnée familiale si vous n’êtes pas actuellement en Israël mais que vous projetez d’y voyager à l’avenir.
Un panneau en hébreu, Shvil HaKfar (Sentier du Village) indique, sur le parcours, la présence des ruines d’un village arabe qui a existé jusqu’en 1948. Tous les panneaux sont malheureusement écrits uniquement en hébreu : Livshutz m’a dit une fois que des panneaux n’étaient écrits en anglais que si l’un des financeurs du projet s’avérait être anglophone.
La route est bordée d’eucalyptus luxuriants, plantés dans les années 1950 et extraordinairement matures. Ces arbres permettent une multitude d’usages, et, en plus de la beauté dont ils agrémentent un paysage, ce sont de remarquables coupe-vent. De plus, leurs fleurs servent à nourrir les abeilles affamées à des moments où d’autres types de végétation ne sont pas en fleurs.
Ensuite, sur ce charmant sentier forestier, on découvre un beau bosquet de pins parsemé de quelques sycomores. Comme l’eucalyptus, qui vient d’Australie, le sycomore n’est pas un arbre natif d’Israël. En effet, afin de porter des fruits mûrs et de créer des semences, il exige un frelon particulier mais typique seulement de l’Afrique de l’ouest.
Le sycomore est arrivé en Israël il y a des milliers d’années, amené par les colons, cet arbre étant très utile à la construction de maisons. A l’époque, les colons plantaient un sycomore à la naissance d’un fils. Quand l’enfant grandissait, il coupait cet arbre dont le tronc faisait une poutre parfaite, et pouvait construire à son tour son propre foyer. Bien sûr, les sycomores que vous apercevrez le long du parcours ont été plantés par le KKL – et non par les colons de l’ancien temps.
Les prochains arbres à découvrir le long du parcours sont les jujubiers épine du christ (shezaf). Dans le récit traditionnel, ce type d’arbre a été utilisé pour créer la couronne d’épine que Jésus a portée lors de son dernier voyage. Certains Arabes prêtent des vertus magiques à cet arbre, et d’autres pensent que des fantômes vivent dans son tronc.
Les fruits du jujubier s’appellent “domim” en hébreu. Lorsqu’ils sont mûrs, ces fruits sont jaunâtres avec un noyau à l’intérieur, et quoique un peu farineux, ils sont délicieux.
Les jujubiers comme les eucalyptus, le long de la piste, ont été plantés vers 1950. A ce moment-là, les colons du Negev se battaient pour survivre, et la plantation d’arbres par le KKL leur a permis de créer des emplois.
De longs fruits bruns et ballants ornent la majorité de l’année un bosquet de caroubiers. En hébreu, l’arbre est appelé haruv, peut-être parce que les fruits ressemblent vaguement à des épées (herev, en hébreu).
Le Nouveau Testament relate que lorsque Jean le Baptiste vivait dans la nature de Judée, il se nourrissait de « sauterelles et de miel sauvage » (Matthieu 3:4). Toutefois, les graines sont également connues sous le nom de “grain de sauterelle” et de nombreuses personnes pensent qu’en fait, Jean Baptiste se nourrissait de caroubiers – et non d’insectes.

Selon la tradition juive, le Rabbin Shimon bar Yochai, qui avait fui les Romains au cours du 2e siècle, s’était caché dans une grotte dans le village de Pequi’in. Miraculeusement, une source, origine de vie, et un caroubier étaient apparus dans la caverne, lui offrant une subsistance pendant plus d’une décennie. Wikipedia nous apprend que le caroubier est considéré également comme un aphrodisiaque.
En moyenne, le secteur écope d’environ 350 millimètres de pluie par an, et il était important pour le KKL de découvrir quelles espèces sauraient s’adapter à ce taux de pluviométrie. Et donc, de 1994 à 1996, le KKl a planté un certain nombre de différents types d’arbres dans une zone “d’acclimatation” située le long de la route.
La zone peut s’enorgueillir à la belle saison de magnifiques arbres florissants, parmi lesquels des chênes, des eucalyptus et des jujubiers. Certain parmi eux ont perdu leurs feuilles, créant des sculptures environnementales et artistiques. Après, vous découvrez un bosquet de pins d’arole, dont les couronnes arrondies créent une aura de tranquillité.
L’automne, de délicieux crocus roses ne font que renforcer cette atmosphère sereine. A proximité, des palmiers exotiques offrent un contraste étonnant avec les pinèdes.
Un parcours bordé de pierres mène aux pourtours de la carrière. La pierre qui y était extraite s’appelle waskurkar, un calcaire maritime créé par la fossilisation des dunes de sable. Aujourd’hui, si vous voulez chercher ce type de roc, il faudra la trouver hors d’Israël – à Malte par exemple. Et très vite, le pourtour de la carrière va être émaillé de scilles. Le reste de l’année, la plupart du temps, des câpriers poussent dans les rochers.
Le parcours continue à travers une adorable forêt de pins d’arole et de Jérusalem, menant à un puits de briques faites de kurkar et doté de grands barreaux en fer pour éviter une malencontreuse chute. Comme les autres puits de la zone, celui-là fait environ 40 mètres de profondeur.
L’une des vues frappantes de ce sentier est un groupe de troncs d’eucalyptus sauvages. Il semble qu’il y a de nombreuses années, le KKL ait passé un accord qui visait à promouvoir les industries israéliennes. Il avait pris des arbres en bonne santé (eucalyptus et pins) et les avait livrés aux usines qui en avaient besoin. L’idée aurait pu être bonne au Canada où dans le Minnesota où les arbres sont légion. Mais Israël a perdu à cette occasion des arbres vigoureux et matures dont le pays avait pourtant besoin.
En été, il y a de denses bosquets de figues de barbarie (sabras) qui ne doivent pas être cueillies sans porter des gants et une boîte en fer (visiteurs estivaux, souvenez-vous bien de ça, et où que vous vous trouviez par ailleurs).
Enfin, la marche vous mènera dans un verger rempli d’arbres fruitiers : sycomores, amandes, olives, figuiers, et grenades. Afin de bien choisir un fruit de sycomore, bon et bien mûr, un « amateur » de sycomore doit fendre le haut de chaque fruit.
La culture du Sycomore est mentionnée dans Amos 7:14, quand le prophète dément toute connexion aux prophètes et à ses disciples : Alors Amos dit à Amatsia : ‘Je ne suis ni prophète, ni fils de prophète, mais je cultive des sycomores’. Aujourd’hui, le sycomore porte le surnom de « figue du pauvre » et sert d’aliment aux vaches et aux moutons.
De magnifiques dattiers bordent le sentier, suivi par des vignes. Et très vite, le chemin revient au point de départ. Juste un mot : si vous vivez en Israël et que vous avez déjà effectué cette randonnée – refaites-la à une autre saison : les arbres et les fleurs auront complètement changé.
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