Finkielkraut, BHL, Cohn-Bendit, Anne Sinclair et d’autres contre l’annexion
La pétition, lancée par JLink, a aussi été signée par 50 organisations de 17 pays, dont Americans for Peace Now, l’Hashomer Hatzair, le Cercle Bernard Lazare et La Paix Maintenant
Dans un appel lancé par le comité de coordination « J-Link » et dans une tribune parue dans le journal Le Monde, de nombreuses personnalités juives françaises, dont l’artiste Christian Boltanski, l’eurodéputé Daniel Cohn-Bendit, les philosophes Alain Finkielkraut et Bernard-Henri Lévy, la journaliste Anne Sinclair ou encore l’historien Benjamin Stora, ont récemment estimé que l’annexion de pans de la Cisjordanie à partir du 1er juillet, comme envisagé par le gouvernement israélien, mettrait en danger la sécurité et la démocratie d’Israël.
La pétition, ouverte à tous, a également été signée par 50 organisations de 17 pays, dont Americans for Peace Now, l’Hashomer Hatzair World Movement, JCall, le Cercle Bernard Lazare, ou encore La Paix Maintenant.
« Il ne reste que peu de temps pour convaincre le gouvernement d’Israël de mettre un terme à cette démarche malavisée », écrivent-ils.
Ils estiment ainsi, en accord avec les quelque 300 « Commandants pour la sécurité d’Israël » opposés au projet, que l’annexion « déclenchera une réaction en chaîne sur laquelle Israël n’aura aucun contrôle, conduisant à l’effondrement de l’Autorité palestinienne ». « Cela exigerait en retour qu’Israël prenne le contrôle total de toute la Cisjordanie et assume la responsabilité directe de l’existence de 2,6 millions de Palestiniens », ajoutent-ils.
Ils estiment que l’annexion est illégale, contrevient au droit international, et, si elle était appliquée, « signifierait la fin de la solution à deux États et anéantirait tout espoir du peuple palestinien de parvenir à l’autodétermination par des moyens non violents ».
Selon eux, « l’annexion risquerait de transformer Israël en un État qui maintient un contrôle permanent sur des millions de Palestiniens au sein de son territoire, leur déniant les droits civiques et politiques et mettant ainsi fin à la démocratie en Israël telle que nous la connaissons ».
Les signataires s’inquiètent en outre de l’éventuel chamboulement qui surviendrait dans les relations avec les pays voisins d’Israël, et notamment la Jordanie et l’Egypte.
« Une telle action risque de provoquer une marée montante de délégitimation d’Israël et de nouvelles poussées d’antisémitisme », concluent-ils. « L’annexion mettra également en péril les relations entre Israël et les Juifs progressistes du monde entier pour qui les droits de l’homme, l’égalité et la démocratie sont des principes essentiels. »
Selon eux, s’opposer au plan en va ainsi « d’une certaine idée d’Israël, de la démocratie et du judaïsme ».
La liste complète des signataires de la pétition, qui rassemble notamment des universitaires, des membres de professions libérales et des personnalités juives de premier plan, est disponible sur le site de l’organisation JCall.
Ces dernières semaines, de très nombreux diplomates et responsables politiques à travers le monde ont affirmé leur opposition au projet d’annexion du gouvernement Netanyahu, qui pourrait démarrer à partir du 1er juillet prochain.