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FoodTech : Israël va créer un centre de R & D spécialisé dans la fermentation

L’Autorité israélienne de l’innovation lance un appel d'offres affecté d’un budget de 50 millions de shekels pour bâtir une unité de R&D en matière de protéines alternatives

Sharon Wrobel est journaliste spécialisée dans les technologies pour le Times of Israel.

La start-up israélienne Remilk utilise un processus de fermentation à base de levure pour produire des protéines de lait sans animaux qui, selon la société, sont indentiques en tout point aux protéines du lait de vache, mais sans lactose, cholestérol et hormones de croissance. (Crédit : Victor Levi)
La start-up israélienne Remilk utilise un processus de fermentation à base de levure pour produire des protéines de lait sans animaux qui, selon la société, sont indentiques en tout point aux protéines du lait de vache, mais sans lactose, cholestérol et hormones de croissance. (Crédit : Victor Levi)

Israël va construire un centre de R & D spécialisé dans la fermentation des micro-organismes, tels que les levures ou les champignons, et la production de protéines alternatives aux protéines animales à grande échelle, afin de conserver l’avantage concurrentiel israélien en la matière.

L’Autorité israélienne de l’innovation (IAA) a en effet lancé un appel d’offres pour la création d’infrastructures de R & D exploitant des technologies de fermentation de précision destinées à la production d’alternatives aux protéines animales.

Cet appel d’offres bénéficie d’un budget total de 50 millions de shekels.

La fermentation, utilisée depuis longtemps pour produire de la bière, est également utilisée pour exploiter les propriétés chimiques de micro-organismes tels que les bactéries et les champignons.

La fermentation de précision utilise les microbes comme « usines cellulaires » afin de produire des protéines, des enzymes, des agents aromatisants, des vitamines, des pigments et des graisses. Tout peut être ainsi produit, de la viande aux fruits de mer alternatifs en passant par le lait, les crèmes glacées, le beurre, le fromage ou encore des produits comme la gélatine.

« Nous espérons que ce laboratoire de fermentation de précision des micro-organismes à des fins alimentaires permettra de pérenniser l’avance de l’écosystème israélien et de faciliter le développement des startups et entreprises impliquées dans la production de masse dans ce domaine », a déclaré Dror Bin, PDG de l’Autorité israélienne de l’innovation.

L’IIA a bon espoir que ces nouvelles infrastructures permettent d’augmenter la production et de valider « les tests de viabilité économique de cette technique, pour la première fois en Israël ».

Une production plus importante permettra aux startups de mener des tests auprès des consommateurs et d’obtenir les certifications réglementaires requises pour les nutriments fabriqués à l’aide de technologies de fermentation.

Le processus devrait ouvrir la voie à la création d’usines de fabrication en Israël, ajoute l’IIA.

Plus précisément, l’appel d’offres de l’IAA porte sur la construction d’une infrastructure de R&D spécialisée dans la fermentation, avec des volumes de nutriments produits de l’ordre de 10 à 20 000 litres. Cette infrastructure, qui comprendra les équipements et personnels qualifiés, sera mis à disposition de startups israéliennes de la FoodTech et de laboratoires de recherche universitaires.

Le secteur des protéines alternatives concerne les substituts de viande, des produits laitiers et des œufs, les produits laitiers cultivés, la viande et les fruits de mer fabriqués à partir de cellules, ainsi que divers procédés et produits de fermentation. Parmi toutes les catégories de protéines alternatives, l’IIA a sélectionné les protéines fermentées, qui présentent le meilleur potentiel de croissance et permettent un partage efficace des infrastructures entre plusieurs entreprises.

Laquelle est la vraie viande ? (Spoiler : C’est à gauche.). Une image amplifiée de la vraie viande et de l’alternative végétale de Redefine Meat, Tel Aviv, 27 juillet 2021. (Sue Surkes/Times of Israel)

Les entreprises israéliennes sont en tête des investissements internationaux dans le secteur des protéines alternatives à base de plantes, et arrivent en deuxième position après les États-Unis pour ce qui est des fonds investis dans l’industrie des protéines alternatives dans son ensemble, selon le Good Food Institute (GFI) Israël, organisation à but non lucratif spécialisée dans la promotion de la recherche et de l’innovation des FoodTech.

Le marché mondial des protéines alternatives a attiré 1,75 milliard de dollars au premier semestre 2022, dont 320 millions de dollars investis dans des startups et entreprises israéliennes, soit 18 % du total.

Dans le secteur des protéines fermentées, Israël occupe la deuxième place derrière les États-Unis, avec 38 % des investissements (152 millions de dollars d’investissements) et le deuxième plus grand nombre de startups, avec 12 entreprises.

Néanmoins, Israël manque d’infrastructures de soutien, quelle soit des centres de recherche multidisciplinaires, des programmes de transfert de technologie (des laboratoires universitaires à l’industrie), des subventions de recherche et de formation ou des centres d’innovation spécifiques pour les startups de technologie de fermentation.

Ainsi, la start-up israélienne Remilk, qui a mis au point un lait et des produits laitiers cultivés, a annoncé en avril 2022 son projet d’ouverture au Danemark de la « plus grande installation au monde » dédiée à la production de lait sans vache.

Fondée en 2019, la start-up produit des protéines de lait via un processus de fermentation à base de levure qui les rend « chimiquement identiques » à celles présentes dans le lait et les produits laitiers produits par les vaches.

« Israël a fait de la FoodTech, susceptible de générer 55 000 emplois bien rémunérés d’ici 2030, une priorité de R&D », affirme Bin.

Ces dix dernières années, l’IIA a alloué 230 millions de shekels de subventions à la FoodTech, dont plus de 140 millions consacrés aux protéines alternatives.

Bin ajoute que près de « 90% de ces subventions ont été allouées depuis 2020, signe supplémentaire de la forte croissance de cet écosystème en Israël ».

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