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France: Jeu de rôle dans un lycée pour sensibiliser au cancer de l’antisémitisme

Une association a invité des lycées à rejouer le procès d'une agression antisémite réelle pour faire prendre conscience que le droit est présent dans tous les domaines de la vie

Un participant porte une kippa lors d'un rassemblement "Berlin porte la kippa" pour protester contre l'antisémitisme devant le centre communautaire juif le 25 avril 2018 à Berlin, en Allemagne. (Carsten Koall/Getty Images via JTA)
Un participant porte une kippa lors d'un rassemblement "Berlin porte la kippa" pour protester contre l'antisémitisme devant le centre communautaire juif le 25 avril 2018 à Berlin, en Allemagne. (Carsten Koall/Getty Images via JTA)

Un homme âgé passé à tabac et victime d’un vol chez lui parce qu’il est
juif : à l’initiative d’une association d’avocats, des élèves de terminale ont simulé lundi le procès de ses agresseurs, un jeu de rôle destiné à sensibiliser les élèves au « cancer de l’antisémitisme ».

« M. Cohen était âgé de 70 ans. Trois jeunes sont entrés dans son appartement, ils l’ont frappé et volé. Placés ensuite sur écoute, ils déclareront avoir agi parce qu’ils savaient qu’il était juif et étaient persuadés qu’il ne mettait pas son argent à la banque ». Les faits sont réels. Me Jean-Pierre Lepetit, avocat bénévole de l’association Initiadroit, les a exposés devant une classe du lycée technique Raspail, à Paris.

Objectif de l’association : faire prendre conscience que le droit est présent dans tous les domaines de la vie, via un cas pratique accessible aux élèves. En cette semaine nationale de lutte contre le racisme et l’antisémitisme, il s’agissait de les alerter sur « le cancer » que représentent ces fléaux.

La France a connu un bond de 74 % des actes antisémites l’an passé, suscitant l’inquiétude des autorités.

Le véritable procès des agresseurs de M. Cohen s’est tenu à Créteil en juillet 2018. Trois élèves de Terminale technologique étaient invités lundi à le rejouer, en endossant les habits du président de la cour d’assises, de l’avocat des parties civiles et de l’avocat de la défense.

Sofiane a défendu l’homme agressé : « Des personnes se sont introduites chez lui et l’ont attaqué sous prétexte qu’il était de confession juive », a-t-il plaidé timidement, sous l’œil intéressé de tous ses camarades aux origines diverses. « Il a été hospitalisé et a été atteint physiquement et moralement ».

« Il faut réclamer la plus lourde peine, il y a eu une circonstance aggravante », a soufflé le bâtonnier de Paris, Marie-Aimée Peyron, venue assister à cette intervention, aux côtés de Frédéric Potier, délégué interministériel à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti-LGBT (Dilcrah) et du recteur de Paris, Gilles Pécout.

Le préfet Frédéric Potier (d.) de la DILCRAH en octobre 2017 (Crédit: Dilcrah)

William, qui jouait l’avocat de l’un des agresseurs, a tenté une stratégie de défense : « Mon client a commis des actes qui ne sont pas justifiables mais il a grandi dans un milieu social défavorisé, il n’a aucun repère et a accumulé beaucoup de haine ».

« Circonstances aggravantes »

« Deux questions se posent », est intervenu alors Me Lepetit. « Y a-t-il eu des violences et l’acte était-il à caractère raciste ou antisémite ? »

Claire, qui jouait la présidente, a pris la parole : « La cour a retenu des circonstances aggravantes ». Elle a prononcé la peine : « Une amende de 20 000 euros et 10 ans de prison… avec sursis ».

La peine a fait bondir nombre de ses camarades qui l’ont jugée trop légère. « Je trouve que ça mériterait de la prison ferme », a lancé l’un d’eux.

Lors du véritable procès, l’agresseur a été condamné à 13 ans de réclusion.

Après ce jeu de rôle, Me Lepetit a expliqué plusieurs principes juridiques : « Si je cogne quelqu’un en connaissant sa religion et que ce motif est prouvé, je serai plus lourdement condamné ».

Ce cas pratique va susciter, chez les élèves, une série de questions. « Qu’en est-il de la liberté d’expression ? », a demandé Anthony. Réponse de Me Lepetit : « Elle est protégée par la déclaration des droits de l’Homme et on peut dire ce que l’on veut, à partir du moment où on ne porte pas atteinte à l’ordre public ».

L’avocat a rappelé qu’internet était considéré comme « une zone publique ».

Cet atelier de deux heures sera-t-il utile à des élèves qui, dans l’ensemble, s’estiment déjà sensibilisés au racisme ? « Si dans le métro, j’entends quelqu’un dire ‘sale juif’ à un autre, je réagirai car je connais maintenant le droit », a assuré Anthony.

Maud Sorel Rabenjason, leur prof principale, a dit penser qu’ils prendraient davantage conscience que certains propos sont à bannir. « Même quand ils pensent faire des blagues ».

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