France : les objets nazis retirés de la vente aux enchères
Après la vive polémique, la maison de ventes retire les objets ayant appartenu à Hitler et Goering
Des objets ayant appartenu à Hitler et Hermann Goering devant être proposés aux enchères à Paris vont être retirés de la vente après l’indignation d’organisations juives, a annoncé lundi l’autorité française de régulation des ventes publiques.
Cette autorité, le Conseil des ventes volontaires (CVV), a annoncé à l’AFP que la maison d’enchères Vermot de Pas retiraient ces lots de la vente prévue le 26 avril.
« Je me félicite de cette décision, nécessaire au regard de l’Histoire et de la morale », a réagi la ministre de la Culture, Aurélie Filippetti, qui avait saisi lundi le commissaire du gouvernement près du CVV pour lui demander l’annulation de cette vente.
La maison d’enchères « a décidé de retirer de la vente ces lots qui étaient de nature à choquer les uns et les autres », a précisé Catherine Chadelat, présidente du CVV.
Cette vente aux enchères d’objets ayant appartenu à Adolf Hitler et à Hermann Goering avait suscité l’indignation du Bureau national de vigilance contre l’antisémitisme (BNVCA), qui avait jugé vendredi cette vente « obscène » et « de nature à offenser les victimes » du nazisme.
Le BNVCA avait demandé aux ministres de l’Intérieur et de la Culture et au préfet de police de Paris de tout mettre en oeuvre pour « interdire cette vente et faire saisir les objets ».
Le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) avait à son tour demandé dimanche l’annulation de la vente, jugeant que la démarche « porte atteinte à la mémoire des victimes de la barbarie nazie ».
Intitulée « Prises de guerre de la 2e D.B. (division blindée) en mai 1945 au Berghof d’Hitler », cette vente proposait une quarantaine d’objets provenant de la résidence d’Adolf Hitler dans les Alpes bavaroises et de la maison voisine où s’était installé son ministre Hermann Goering.
Il y avait également de la vaisselle de l’hôtel où descendaient les dignitaires du régime nazi.
Ces objets avaient été ramenés par des combattants français de la 2e D.B. (division blindée) du général Leclerc arrivée le 4 mai à Berchtesgaden (sud de l’Allemagne).
Les Français ont été les premiers à monter au Berghof, le repaire montagnard d’Hitler, qui avait été bombardé un peu plus tôt par l’aviation alliée.