Israël en guerre - Jour 566

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Frappes à Beyrouth : Tsahal confirme avoir visé Hassan Bdair, un responsable du Hezbollah

4 personnes auraient été tuées lors de la deuxième attaque israélienne contre la capitale libanaise depuis le cessez-le-feu de novembre - frappe qui a visé un membre du Hezbollah et de la Force Qods du Corps des Gardiens de la Révolution islamique

Des immeubles résidentiels endommagés après avoir été frappés par une attaque israélienne à Dahiyeh, une banlieue sud de Beyrouth, au Liban, le 1er avril 2025. (Crédit : AP/Hussein Malla)
Des immeubles résidentiels endommagés après avoir été frappés par une attaque israélienne à Dahiyeh, une banlieue sud de Beyrouth, au Liban, le 1er avril 2025. (Crédit : AP/Hussein Malla)

L’armée israélienne et le Shin Bet ont déclaré mardi que leurs forces avaient frappé un membre du Hezbollah à Beyrouth qui avait récemment aidé des membres du groupe terroriste du Hamas, soutenu par l’Iran, à planifier une « attaque terroriste importante et imminente contre des civils israéliens ».

Dans une déclaration commune, l’armée israélienne, le Shin Bet et le Mossad ont déclaré que la cible de la frappe menée dans la nuit dans la capitale libanaise, Beyrouth, était un membre du Hezbollah et de la Force Qods du Corps des gardiens de la révolution islamique iranien.

Selon l’armée israélienne, Hassan Bdair, qui était membre de l’unité 3900 du Hezbollah et de la Force Qods, a été tué lors de l’attaque commise par des avions de chasse.

Cette déclaration commune, qui a compris un rare commentaire public du Mossad, a indiqué que Bdair avait encore récemment mené des opérations en coordination avec le Hamas, ordonnant à des membres du groupe terroriste palestinien de mener une « attaque terroriste importante et imminente contre des civils israéliens ».

Le raid de l’armée de l’air israélienne a été lancé parce que l’attaque que Bdair prévoyait était considérée comme imminente, a noté Tsahal.

Selon le groupe terroriste et le ministère de la Santé libanais, au moins quatre personnes ont été tuées et sept autres blessées lors de la frappe aérienne de ce matin sur l’appartement d’un haut responsable du groupe terroriste, dans la banlieue sud de Beyrouth, à Dahiyeh, un bastion du Hezbollah.

Sept autres personnes ont été blessées, selon le ministère.

Parmi les personnes tuées lors de l’attaque aérienne figuraient le responsable du Hezbollah Hassan Bdair et son fils Ali, selon un responsable du Hezbollah qui s’est exprimé sous couvert d’anonymat car il n’était pas autorisé à s’adresser publiquement aux médias. Le responsable a déclaré que les deux autres personnes tuées étaient leurs voisins : deux frères et sœurs, un jeune homme et une jeune femme.

Les États-Unis ont exprimé leur soutien à cette frappe, tandis que le Liban l’a vivement critiquée. Le président libanais Joseph Aoun a semblé accuser le Hezbollah d’avoir provoqué l’attaque, et un législateur du groupe terroriste a exigé que l’État libanais réagisse à la frappe.

Le ministre israélien des Affaires étrangères Gideon Saar a appelé le Liban à sévir contre les groupes terroristes présents sur son territoire et à empêcher de futures attaques contre Israël.

« Nous attendons du Liban qu’il prenne des mesures pour déraciner les organisations terroristes qui agissent à l’intérieur de ses frontières contre Israël », a déclaré le ministre lors d’une conférence de presse donnée devant les médias étrangers.

« Ce que nous avons vu ici, c’est une coopération entre l’Iran, le Hezbollah et le Hamas sur le sol libanais pour lancer des attaques terroristes contre les Israéliens », a ajouté Saar.

« Israël continuera à éliminer toute menace pour nos citoyens », a affirmé le ministre des Affaires étrangères.

Il a également évoqué les opérations militaires qu’Israël mène actuellement à Gaza, en disant que « le Hamas continue à faire pression pour la reprise de la guerre, refusant de libérer nos otages, refusant de désarmer ».« Le Hamas ignore la volonté et la rage des citoyens de Gaza, » a-t-il expliqué.

Saar a fait savoir qu’il se rendrait à Paris demain pour rencontrer son homologue français et d’autres responsables, afin de discuter « des défis et des menaces que l’axe radical dans cette région représente pour nous tous, principalement l’Iran ».

Il a ajouté qu’hier, le guide suprême de l’Iran, l’ayatollah Ali Khamenei, « a une fois de plus […] déclaré sa volonté d’éliminer l’État d’Israël », faisant probablement référence aux déclarations que le dirigeant a publiées sur X.

L’attaque survenue cette nuit a été la deuxième lancée par Israël contre Beyrouth depuis le cessez-le-feu du 27 novembre, un cessez-le-feu qui a mis fin à plus d’un an de guerre entre Israël et le Hezbollah.

Vendredi, l’armée israélienne a frappé Beyrouth après que deux roquettes ont été tirées sur le nord d’Israël. Le Hezbollah a nié avoir lancé les roquettes. L’accord de trêve donne à Israël le droit d’agir contre des menaces imminentes.

La frappe de mardi semble avoir endommagé les trois derniers étages d’un immeuble de la banlieue sud de Beyrouth, a déclaré un journaliste de Reuters sur place, les balcons de ces étages ayant été détruits. Les vitres des étages inférieurs étaient intactes, ce qui indique qu’il s’agissait d’une frappe ciblée. Des ambulances étaient sur place pour récupérer les blessés.

Contrairement à l’attaque de vendredi, la frappe de mardi n’a pas été précédée d’ordres d’évacuation de l’armée israélienne, selon des témoins, qui ont déclaré que des familles avaient fui après la frappe vers d’autres parties de la capitale libanaise.

Un bâtiment endommagé après une frappe israélienne dans le sud de Beyrouth, visant un membre du Hezbollah, le 1er avril 2025. (Crédit : Ibrahim AMRO / AFP)

« Nous étions chez nous. C’était l’Aïd al-Fitr », a déclaré Hussein Nour El-Din, un habitant du quartier, en référence à la fête islamique qui marque la fin du mois sacré du ramadan. « Nous ne savions pas où cela s’était produit, mais une fois la fumée dissipée, nous avons vu que c’était le bâtiment en face de nous. »

Dans une déclaration publiée sur le compte X de la présidence libanaise, Aoun a déclaré que la dernière frappe sur Beyrouth était un « avertissement dangereux » qui témoignait d’intentions préméditées contre le Liban.

La déclaration a promis de protéger la souveraineté du Liban contre les menaces étrangères « ou contre les infiltrés à l’intérieur, qui donnent un prétexte supplémentaire à l’agression » – apparemment une référence au Hezbollah.

Des habitants inspectent les débris tombés sur des voitures garées sur le site où un immeuble d’habitation a été touché par une frappe israélienne dans la banlieue de Dahiyeh, un bastion du Hezbollah au sud de Beyrouth, au Liban, le 1er avril 2025. (Crédit : AP/Hussein Malla)

Aoun, dont l’élection en janvier a mis fin à deux ans d’impasse politique, a promis de maintenir le monopole de l’État sur le droit de porter des armes, une menace à peine voilée contre l’arsenal considérable du Hezbollah.

Le Premier ministre libanais, Nawaf Salam, a déclaré dans un communiqué publié par son bureau que la frappe sur le sud de Beyrouth constituait une « violation manifeste » du cessez-le-feu de novembre.

Salam a également qualifié la frappe de « violation flagrante de la résolution 1701 des Nations unies », une décision du Conseil de sécurité qui avait mis fin à la guerre de 2006 entre Israël et le Hezbollah et qui a servi de base à la trêve de novembre.

Cependant, cette résolution – qui interdisait au Hezbollah d’être présent dans le sud du Liban – n’a jamais été correctement appliquée, le groupe terroriste ayant maintenu une présence militaire importante près de la frontière israélienne au fil des ans et planifiant, semble-t-il, sa propre invasion à l’époque de l’attaque qui a été commise par le Hamas, le 7 octobre 2023.

Le président Joseph Aoun (au centre) en réunion avec le président du Parlement Nabih Berri (à gauche) et le Premier ministre Nawaf Salam au palais présidentiel de Baabda, à l’est de Beyrouth, après la première réunion du nouveau gouvernement libanais le 11 février 2025. (Crédit : Présidence libanaise / AFP)

Le député du Hezbollah Ibrahim Musawi a déclaré aux journalistes après la frappe que les autorités libanaises devaient « agir avec le plus haut degré d’efficacité, faire assumer sa responsabilité à la communauté internationale et prendre le plus haut niveau de mesures pour garantir la sécurité des Libanais ».

« Ce qui s’est passé a été une très grande attaque », a-t-il ajouté.

Parallèlement, un porte-parole du département d’État américain a déclaré par e-mail à Reuters que Washington soutenait l’attaque israélienne, affirmant que « les hostilités ont repris parce que des terroristes ont lancé des roquettes sur Israël depuis le Liban ».

Les États-Unis avaient également soutenu les frappes israéliennes la semaine dernière, appelant Beyrouth à mieux faire respecter le cessez-le-feu en assurant le désarmement de tous les groupes terroristes au Liban.

Israël a déjà attaqué d’autres régions du Liban où le pays avait identifié des menaces imminentes de la part du Hezbollah et de groupes terroristes affiliés. Le chef du Hezbollah, Naim Qassem, a déclaré samedi que si le gouvernement libanais ne parvenait pas à endiguer l’attaque israélienne, le Hezbollah aurait recours à « des alternatives ».

De la fumée s’élève du site d’une frappe israélienne dans le village de Khiam, au sud du Liban, le 28 mars 2025. (Crédit : Rabih Daher/AFP)

Sans provocation, le Hezbollah avait commencé à attaquer le nord d’Israël presque quotidiennement le 8 octobre 2023, un jour après que le Hamas, un autre groupe terroriste soutenu par l’Iran, a mené une invasion et une attaque dans le sud d’Israël, au cours desquelles quelque 1 200 personnes avaient été tuées et 251 prises en otage, déclenchant la guerre à Gaza.

En vertu du cessez-le-feu de novembre, le Hezbollah était tenu de retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 kilomètres de la frontière israélienne, et de démanteler toute infrastructure militaire restante dans le sud, tandis que l’armée libanaise se déployait pour contrôler la zone.

Israël, quant à lui, était obligé de retirer ses forces du sud du Liban dans un délai de 60 jours. Le délai de retrait a été repoussé, avec l’accord du Liban et des États-Unis, au 18 février. Israël s’est finalement retiré de tout le Liban, à l’exception de cinq postes stratégiques le long de la frontière. Alors que la Maison Blanche a exprimé son soutien au retrait partiel, Beyrouth a appelé Israël à se retirer entièrement du Liban.

Emanuel Fabian a contribué à cet article.

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