Fusillade au Texas près d’un concours de caricatures de Mahomet, 2 morts
Les démineurs sont sur place ; l'attaque a été revendiquée par l'Etat islamique
Deux hommes armés ont ouvert le feu dimanche au Texas (sud des Etats-Unis) à proximité d’un bâtiment où se tenait un concours de caricatures de Mahomet en présence du populiste néerlandais Geert Wilders, avant d’être abattus par la police.
Deux hommes « se sont approchés en voiture » du Curtis Culwell Center de Garland, dans la grande banlieue de Dallas, alors que s’achevait un concours de caricatures de Mahomet, indique un communiqué de la ville de Garland posté sur Facebook.
Les deux hommes ont « ouvert le feu » contre un agent de sécurité. Deux policiers ont alors répliqué et ont abattu les assaillants, ajoute le communiqué qui précise que la vie de l’agent de sécurité blessé n’est pas en danger.
Selon SITE, l’organisation qui s’est spécialisée dans la surveillance des sites djihadistes, un homme se revendiquant du groupe Etat Islamique (EI) a affirmé sur Twitter que l’attaque avait été perpétrée par deux sympathisants de l’organisation djihadiste.
Dans une série de tweets datés du 3 mai, l’homme nommé « Abu Hussain AlBritani », qui est selon SITE le nom du djihadiste britannique de l’EI Junaid Hussain, affirme que « deux de nos frères ont ouvert le feu contre l’exposition artistique du prophète Mahomet au Texas ». « Ils pensaient qu’ils étaient à l’abri des soldats de l’Etat islamique au Texas », ajoute-t-il.
Il avait auparavant retweeté ce qui paraît être un message de revendication des assaillants se qualifiant de « moudjahidines ».
Des démineurs sur place
Le concours de caricatures organisé par l’association « American Freedom Defense Initiative », connue pour ses positions anti-islamistes, était présenté comme un événement pour la « liberté d’expression » auquel avait été invité l’homme politique néerlandais Geert Wilders, célèbre pour ses diatribes anti-islam.
Dans un courriel à l’AFP, Wilders s’est déclaré « choqué » et a dénoncé une « atteinte aux libertés de tous ». Précisant être « en sûreté », il a indiqué qu’il « venait de parler pendant une demi-heure des caricatures, de l’islam et de la liberté d’expression et venait de quitter les locaux ». « J’espère que l’officier de sécurité va bien », a-t-il ajouté.
Le leader du Parti pour la liberté (PVV) a ajouté qu’il « espérait que ceci n’est pas lié à la liste d’Al-Qaida sur laquelle je suis comme Charb de Charlie Hebdo, Lars Vilks ou Kurt Westergard ».
Il faisait référence au dessinateur français Charb tué dans un attentat djihadiste en janvier à Paris dans les locaux du magazine satirique français Charlie Hebdo, qui avait fait 12 morts dont cinq dessinateurs. Le Suédois Lars Vilks et le Danois Kurt Westergard ont été menacés de mort après avoir caricaturé Mahomet.
A Garland, la police estime que le véhicule en cause pourrait contenir des explosifs et une équipe de démineurs est sur place.
Les commerces environnants ont été évacués, de même que le centre où se déroulait l’événement.
Le porte-parole de la police de la ville Joe Harn a indiqué lors d’une conférence de presse que la zone ne paraissait plus faire l’objet de menaces mais que des hélicoptères de la police patrouillaient. « Nous travaillons sur la voiture » des assaillants, a-t-il dit.
L’organisatrice de l’événement Pamela Geller a indiqué dans une interview à Fox que quelque 300 personnes assistaient à l’événement et avaient été placées en sécurité.
Ce « terrible incident montre à quel point une conférence sur la liberté d’expression est importante », a ajouté l’organisatrice.
Le site internet de l’organisation de Mme Geller indique avoir voulu « simplement exercer le droit de s’exprimer » en organisant le concours de dessins, doté de 10.000 dollars, auquel 350 personnes ont participé.
Wilders a par ailleurs indiqué à l’AFP qu’il « quittait les Etats-Unis demain » (lundi) mais revenait la semaine prochaine pour d’autres engagements. Il était la semaine passée à Washington à l’invitation d’élus républicains au Congrès.