Gabriel Attal : « Nous ne laisserons rien passer dans les écoles »
Le ministre français de l'Éducation a évoqué "plusieurs situations totalement insupportables et inacceptables", qui ont été rapportées depuis l'assaut terroriste du Hamas
« Nous ne laisserons rien passer », a prévenu mercredi le ministre de l’Éducation Gabriel Attal, lors d’une visite dans une école juive en banlieue parisienne, à propos d’agressions, d’actes ou de paroles antisémites au sein d’établissements scolaires.
« La priorité aujourd’hui, pour l’Éducation nationale, c’est notamment d’assurer la sécurité et la sérénité dans nos écoles », a déclaré Gabriel Attal, aux côtés du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, devant l’école privée juive Ozar HaTorah à Sarcelles (Val-d’Oise).
Il a mentionné « des alertes qui nous sont remontées ces dernières heures et ces derniers jours, avec des élèves juifs qui ont pu faire l’objet d’agression dans leur établissement » et des « appels qui ont pu être relayés de la part de collectifs à venir tracter ou manifester devant des établissements scolaires ».
« De ce point de vue là, nous serons totalement intraitables, nous ne laisserons rien passer », a-t-il martelé.
Le ministre de l’Éducation a évoqué « plusieurs situations totalement insupportables et inacceptables », qui sont « remontées depuis lundi : croix gammée dessinée sur un tableau dans une classe ciblant un élève, une agression (…) dans les Hauts-de-Seine d’un lycéen par des camarades ».
Au sujet de cette agression, Attal a expliqué avoir demandé mardi que le procureur de la République « soit saisi d’une agression dont a été victime un lycéen en Ile-de-France », dont le tee-shirt a été arraché par un camarade.
Attal a aussi assuré « mobiliser de manière extrêmement réactive » les 546 personnels des équipes mobiles de sécurité des rectorats « si des événements, des manifestations venaient à se dérouler ».
Le ministre de l’Intérieur a pour sa part précisé que « plus de 20 interpellations » avaient eu lieu depuis samedi, liées à des actes antisémites, qu’il chiffre à une cinquantaine, dont « certains très graves ».
Quelque « 500 lieux – des écoles, des synagogues, des endroits où des Français de confession juive ont l’habitude d’aller, de vivre au sein de notre République – sont désormais protégés par 10 000 policiers et gendarmes », a souligné Darmanin.
« Je crois que c’est très important que tous les Français de confession juive sachent qu’ils sont protégés, quel que soit le coin du territoire national », a-t-il ajouté.
Mardi, le ministre de l’Intérieur avait cité comme exemples d’actes antisémites des « gens qui vont devant des synagogues, nombreux, qui crient des menaces », des « drones qui rentrent dans des cours d’écoles avec une caméra » ou encore « des slogans, des tags, des lettres de menaces ».
De leur côté, les présidentes et présidents d’université de France Universités ont affirmé dans un communiqué qu’ils « ne laisseront pas prospérer dans leur établissement des initiatives visant, sous couvert de débattre de la situation au Proche-Orient, à faire circuler des propos chargés d’antisémitisme ».
Ils réagissaient à des propos « indécents » tenus en début de semaine par un maître de conférences de Paris-Panthéon-Assas ou encore des messages de « soutien à la lutte du peuple palestinien » d’une section syndicale Solidaires étudiant de l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS).
« L’antisémitisme, comme toutes les formes de racisme, est un délit, non une opinion, justifiant qu’un signalement en soit fait sans délai au procureur compétent. Il ne saurait y avoir, et il n’y aura, aucune tolérance en la matière dans les universités », a martelé France Universités.