Gal Gadot interprétera Cléopâtre, suscitant la controverse
L'actrice retrouvera Patty Jenkins, réalisatrice de "Wonder Woman" ; certains internautes voudraient qu'une actrice arabe ou noire prête ses traits à la reine d'Egypte

L’actrice israélienne Gal Gadot a annoncé, dimanche, qu’elle allait retrouver la réalisatrice de « Wonder Woman », Patty Jenkins, dans un nouveau film consacré à la légendaire reine égyptienne Cléopâtre.
Cette annonce a enflammé les réseaux sociaux, où Hollywood est une fois encore accusé de « blanchiment » sur fond de débat historique quant à l’appartenance ethnique de la reine d’Egypte. De nombreux internautes ont critiqué le fait qu’une femme « blanche » et née en Israël ait été choisie pour camper une reine d’Afrique.
« Hollywood a toujours choisi des actrices blanches américaines pour jouer la Reine du Nil. Pour une fois, ils n’auraient pas pu trouver une actrice africaine ? », a par exemple lancé sur Twitter l’écrivain et journaliste James Hall.
L’industrie du cinéma a été souvent accusée ces dernières années de trop systématiquement attribuer des rôles représentant des personnages « non blancs » à des acteurs blancs, vraisemblablement dans l’idée de doper les recettes d’un film, une pratique surnommée « blanchiment » par ses détracteurs.
La polémique autour de Gal Gadot a aussi été l’occasion pour certains de souligner que la reine Cléopâtre, descendante d’un général d’Alexandre le Grand appelé Ptolémée et qui a régné sur l’Egypte durant le 1er siècle avant J.-C., était probablement d’origine grecque.
Gal Gadot, connue du grand public pour « Wonder Woman », va reprendre le rôle mythique tenu par Elizabeth Taylor en 1963, dans le prochain « biopic » des studios Paramount.
Le film reprendra l’histoire de Cléopâtre « vue pour la première fois à travers les yeux d’une femme, des deux côtés de la caméra », s’est réjouie l’actrice israélienne sur Twitter. Le projet inclut en effet Patty Jenkins, la réalisatrice de « Wonder Woman », et la scénariste Laeta Kalogridis (« Shutter Island »).
« J’adore me lancer dans de nouveaux voyages, j’adore l’excitation des nouveaux projets, j’adore le plaisir de faire vivre de nouvelles histoires », a écrit Gadot.
« L’histoire de Cléopâtre est une histoire que j’avais envie de raconter depuis très longtemps. Il m’est difficile d’être davantage reconnaissante », a-t-elle ajouté.
Le film sera produit par Paramount Pictures et écrit par Laeta Kalogridis, qui reprend l’épopée qui avait été rendue célèbre par Elizabeth Taylor dans un long-métrage devenu un classique du cinéma en 1963.
Cette annonce a toutefois été critiquée, certains raillant le choix d’une Israélienne pour prêter ses traits à la reine d’Egypte et estimant qu’une actrice arabe ou noire aurait dû obtenir le rôle.
D’autres se sont simplement opposés à ce choix en raison de la nationalité israélienne de Gadot.
« Quel imbécile, à Hollywood, a donc pensé que ce serait une bonne idée de prendre une actrice israélienne dans le rôle de Cléopâtre (une version très terne d’elle) à la place d’une actrice arabe époustouflante comme Nadine Njeim ? », a écrit sur Twitter la journaliste Sameera Khan. « Et vous devriez avoir honte, Gal Gadot. Votre pays a volé des terres arabes et vous volez leurs rôles au cinéma. »
Which Hollywood dumbass thought it would be a good idea to cast an Israeli actress as Cleopatra (a very bland looking one) instead of a stunning Arab actress like Nadine Njeim?
And shame on you, Gal Gadot. Your country steals Arab land & you’re stealing their movie roles… smh. https://t.co/GY5tYEcl4K pic.twitter.com/JcrnM1RUQq
— Samirah (@SameeraKhan) October 11, 2020
« Et choisir une actrice qui aurait du sang nord-africain ! Quelqu’un comme Sofia Boutella ! Je n’en peux tellement plus de voir des acteurs blancs et israéliens choisis pour des rôles de pharaons et d’Arabes ! Gal Gadot ne devrait pas être Cléopâtre », a écrit un autre internaute.
Toutefois, un grand nombre de personnes – et notamment la scénariste – ont rapidement souligné que Cléopâtre n’était ni Arabe, ni Noire, mais qu’elle était d’origine grecque macédonienne.
« Je suis vraiment excitée d’avoir la chance de raconter l’histoire de Cléopâtre, ma pharaonne ptolémaïque favorite et, sans aucun doute, la plus célèbre Grecque macédonienne de toute l’histoire », a noté Kalogridis sur Twitter.
Cléopâtre avait été la dernière reine ptolémaïque d’Egypte, une descendante de Ptolemy I Soter, général grec macédonien et compagnon d’Alexandre le Grand.
D’autres ont noté que Gadot était une valeur sûre du box-office et que la Paramount ne ferait probablement pas appel à une actrice inconnue dans un tel rôle. Gadot a été classée, ce mois-ci, à la troisième place sur la liste établie par Forbes des actrices les mieux payées dans le monde en 2020.
Gadot n’a pas réagi à la controverse mais a ultérieurement écrit sur Twitter que ce film serait la première fois que l’histoire de Cléopâtre serait racontée « à travers le regard d’une femme, que ce soit derrière ou devant la caméra ».
As you might have heard I teamed up with @PattyJenks and @LKalogridis to bring the story of Cleopatra, Queen of Egypt, to the big screen in a way she’s never been seen before. To tell her story for the first time through women's eyes, both behind and in front of the camera. pic.twitter.com/k5eyTIfzjB
— Gal Gadot (@GalGadot) October 12, 2020
Le premier « Wonder Woman » a été le le plus gros succès enregistré pendant l’été 2017, engrangeant 412,5 millions de recettes aux Etats-Unis et 821,8 millions de recettes dans le monde.
Au mois d’août, un nouveau trailer a présenté « Wonder Woman 1984 », film très attendu, dont la sortie a été reportée à plusieurs reprises pour cause de pandémie. Gadot y reprend son rôle de Diana Prince, la princesse amazonienne Diana de Themyscira, dans cette suite du film de DC Comics réalisé en 2017.
Les origines israéliennes de Gadot lui ont créé certains problèmes, par le passé, dans le monde arabe. Le Liban avait interdit « Wonder Woman » parce qu’elle y tenait le premier rôle.
Gadot qui, comme la majorité des jeunes Israéliens, a fait son service militaire, a fait les gros titres en 2014 suite à un post publié sur Facebook dans lequel elle exprimait sa solidarité avec les citoyens israéliens subissant les tirs de roquettes du Hamas et avec les soldats qui affrontaient le groupe terroriste dans la bande de Gaza.
« Je transmets tout mon amour et je prie pour mes compatriotes israéliens », avait-elle écrit. « En particulier pour tous ces jeunes garçons et filles qui risquent leur vie pour protéger mon pays contre les horreurs commises par le Hamas, qui se cache lâchement derrière des femmes et des enfants. »