Gaza: 170 ONG appellent à mettre fin au système d’aide soutenu par les Etats-Unis
Les groupes réclament un retour au mécanisme qui prévalait jusqu'en mars, quand la distribution de l'aide était coordonnée par diverses ONG et agences de l'ONU

Près de 170 ONG ont appelé mardi à mettre fin au système de distribution d’aide à Gaza, soutenu par Israël et les Etats-Unis, après la mort selon, les services du Hamas de centaines de Palestiniens cherchant à se procurer de la nourriture.
Les ONG humanitaires font référence au système géré depuis fin mai par l’organisation Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une entreprise au financement opaque soutenue par Israël et les Etats-Unis.
Elles ont aussi réclamé un retour au mécanisme qui prévalait jusqu’en mars, quand la distribution de l’aide était coordonnée par diverses ONG et agences de l’ONU dans le territoire palestinien.
La GHF dispose de plusieurs sites de distribution de colis alimentaires dans la bande de Gaza, où la guerre a été déclenchée par une attaque du groupe terroriste islamiste palestinien du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.
« Les ONG appellent à une action immédiate pour mettre fin au programme israélien de distribution de l’aide à Gaza, lequel a fait de nombreux morts », ont déclaré les organisations dans un communiqué commun.
L’ONU, ainsi que la majorité des ONG opérant dans Gaza, refusent de travailler avec la GHF en mettant en cause ses procédés et sa neutralité.

L’armée israélienne a reconnu avoir ouvert le feu sur des Palestiniens près des sites de distribution d’aide, en affirmant que leur comportement constituait une « menace ».
Cette déclaration a été publiée alors que l’armée israélienne a annoncé avoir pris de nouvelles mesures pour limiter les victimes civiles près des sites de distribution de l’aide humanitaire. Elle intervient également alors que le président américain Donald Trump a appelé à plusieurs reprises à un cessez-le-feu dans cette guerre qui dure depuis 20 mois. Le Premier ministre Benjamin Netanyahu se rendra à la Maison Blanche la semaine prochaine pour discuter de la guerre, entre autres sujets.
Le communiqué des 169 ONG affirment que plus de 500 Palestiniens ont été tués, et près de 4 000 blessés, en tentant d’accéder à l’aide humanitaire en moins de quatre semaines. Le Hamas a fait état de plus de 550 morts. Ces chiffres sont invérifiables et ne font pas la distinctions entre civils et hommes armés.
Israël a déclaré avoir chargé le GHF de la distribution à Gaza afin d’empêcher le Hamas de contrôler le flux de l’aide. L’armée israélienne a reconnu lundi que des civils palestiniens avaient été blessés sur les sites de distribution de l’aide, et a assuré que les soldats avaient reçu de nouvelles instructions.
Selon l’armée, les troupes au sol n’ont fait usage de leurs armes à feu que lorsqu’elles ont été menacées, notamment lorsque des dizaines de suspects se sont approchées des forces armées en dehors des itinéraires désignés pour se rendre aux sites d’aide gérés par le GHF, ou en dehors des heures d’ouverture.
Parmi les signataires du communiqué figurent des ONG d’Europe, des Etats-Unis et d’Israël actives dans les domaines de l’aide médicale ou alimentaire, du développement ou de la protection des droits humains.
Les ONG ont appelé à la « levée du blocus imposé par le gouvernement israélien sur l’aide et les biens commerciaux ».
Israël a assoupli fin mai un blocus total imposé à la bande de Gaza début mars, qui a entraîné des pénuries de nourriture, médicaments et autres biens de première nécessité.
« Dans le cadre du nouveau plan du gouvernement israélien, des civils affamés et affaiblis sont contraints de marcher pendant des heures sur des terrains dangereux et dans des zones de conflit. Au final, ils se retrouvent dans une course violente et chaotique avant d’atteindre des sites de distribution clôturés et militarisés », indiquent les ONG.
L’armée israélienne a démenti la semaine dernière une enquête publiée par le journal de gauche Haaretz citant des soldats israéliens qui disent avoir reçu l’ordre de tirer sur des civils près des centres d’aide.
Elle a dit « opérer pour permettre et faciliter la distribution de l’aide humanitaire » par la GHF et « pour sécuriser les routes menant aux centres de distribution, afin que l’aide parvienne aux civils plutôt qu’au Hamas ».