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GB : une députée juive haranguée au Labour

Ruth Smeeth a été accusée de participer à un "complot médiatique" lors de la présentation d'un rapport sur l'antisémitisme

La députée juive britannique travailliste Ruth Smeeth quitte la présentation d'un rapport sur l'antisémitisme au sein de son propre parti après qu'un soutien de Jeremy Corbyn l'a accusée de contrôler les médias, à Londres, le 30 juin 2016. (Crédit : capture d'écran YouTube)
La députée juive britannique travailliste Ruth Smeeth quitte la présentation d'un rapport sur l'antisémitisme au sein de son propre parti après qu'un soutien de Jeremy Corbyn l'a accusée de contrôler les médias, à Londres, le 30 juin 2016. (Crédit : capture d'écran YouTube)

Une députée juive du parlement britannique, membre du Parti Travailliste, a claqué la porte d’un événement londonien lorsque le parti a dévoilé les résultats de son enquête sur l’antisémitisme, après qu’un supporter du chef du parti Jeremy Corbyn l’a accusée de contrôler les médias.

« Ce matin, lors de la publication de l’enquête Chakrabarti sur l’antisémitisme, j’ai été verbalement attaquée par un activiste de Momentum et soutien de Jeremy Corbyn qui a utilisé des clichés traditionnels antisémites pour m’attaquer sur ma supposée participation à un ‘complot médiatique’ », a écrit Ruth Smeeth dans un communiqué publié sur son site, après l’incident. (Momentum est un groupe de gauche, pro-Corbyn)

« Il est incroyable que quelqu’un puisse venir à la présentation d’un rapport sur l’antisémitisme au sein du Parti travailliste et soutienne de si viles théories du complot sur le peuple juif, qui étaient ironiquement soulignées comme telles dans le rapport de Mme Chakrabati, pendant que le chef de mon parti se tenait là et n’a rien fait », a-t-elle déclaré.

« Jusqu’à maintenant, je n’avais fait aucun commentaire public sur la capacité de Jeremy à diriger notre parti, mais le fait qu’il ait échoué à intervenir est la preuve, pour moi, qu’il n’est pas capable de mener, et qu’un Parti Travailliste sous sa direction ne peut être un espace sécurisé pour les Juifs britanniques », a-t-elle continué.

L’enquête, supervisée par Shami Chakrabarti, activiste endurcie des droits de l’homme, a été lancée après une série de suspensions au sein du Parti suite à des commentaires anti-Israël et anti-Juifs. Les membres suspendus incluaient l’ancien maire de Londres Ken Livingstone, qui a déclaré qu’Hitler soutenait le sionisme, et la député Naz Shah, qui a partagé un post sur Facebook appelant à la relocalisation d’Israël aux Etats-Unis et a tweeté un lien vers un blog qui proclamait que le sionisme avait été utilisé pour « préparer » les Juifs à « exercer une influence politique dans les plus hautes sphères du gouvernement ».

Dans son communiqué, Smeeth, députée de la circonscription Nord de Stoke-on-Trent, a ajouté que personne au sein du cabinet de Corbyn, ne l’avait contactée depuis l’événement, ce qu’elle qualifie « d’échec catastrophique de leadership ».

Le chef du Parti travailliste britannique, Jeremy Corbyn, discute de l'enquête sur l'antisémitisme au sein de son parti pendant un discours à Londres, le 30 juin 2016. (Crédits : capture d'écran YouTube)
Le chef du Parti travailliste britannique, Jeremy Corbyn, discute de l’enquête sur l’antisémitisme au sein de son parti pendant un discours à Londres, le 30 juin 2016. (Crédits : capture d’écran YouTube)

La députée a rejoint la liste grandissante des parlementaires travaillistes qui enjoignent Corbyn à démissionner.

« J’appelle Jeremy Corbyn à démissionner immédiatement et à laisser la place pour quelqu’un à l’échine assez solide pour se confronter au racisme et à l’antisémitisme, dans notre parti et notre pays », écrit Smeeth.

Le compte-rendu de la députée est soutenu par la journaliste du Telegraph Kate McCann, qui a tweeté qu’elle était la journaliste avec laquelle le supporter de Corbyn avait accusé Smeeth de collaborer. L’accusation des Juifs contrôlant les médias est un classique ressort de l’antisémitisme.

Corbyn a aussi suscité la polémique jeudi, lorsqu’il a dressé ce qui pourrait s’apparenter à une comparaison entre Israël et l’Etat islamique, dans son propre discours en réponse à la publication du rapport sur l’antisémitisme.

« Nos amis juifs ne sont pas plus responsables pour les activités d’Israël ou du gouvernement de Netanyahu, que nos amis musulmans le sont pour ces organisations variées comme l’Etat islamique », a-t-il déclaré, s’attirant des réponses furieuses des députés israéliens.

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