Gideon Saar appelle l’Europe de défendre les alaouites de Syrie
Le chef de la diplomatie israélienne a rappelé que l'Etat hébreu ne « permettra pas la formation d'une menace djihadiste à notre frontière avec la Syrie »

Le ministre des Affaires étrangères Gideon Saar a appelé lundi l’Europe à condamner les dirigeants islamistes syriens alors que des informations font état de massacres perpétrés contre des membres de la communauté minoritaire alaouite – et selon certains, chrétienne – par le nouveau gouvernement du président par intérim syrien Ahmed al-Sharaa.
« L’Europe doit faire entendre sa voix haut et fort au sujet du massacre de civils alaouites et chrétiens en Syrie », a déclaré Saar au vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères luxembourgeois Xavier Bettel, selon le bureau de Saar.
L’Observatoire syrien des droits de l’homme, un observateur de guerre basé au Royaume-Uni et dont les sources de financement ne sont pas claires, affirme que 973 civils sont morts depuis le 6 mars dans des « massacres, des exécutions sur le terrain et des opérations de nettoyage ethnique » perpétrés par des membres des forces de sécurité ou des combattants pro-gouvernementaux dans le cœur côtier de la communauté alaouite à laquelle appartient le président syrien déchu Bachar al-Assad.
« Nous sommes déterminés à empêcher que ce dont nous avons été témoins ce week-end en Syrie se produise à notre propre frontière », a déclaré Saar après sa rencontre avec Bettel à Jérusalem, faisant référence aux récents affrontements.
« La Syrie abrite des milliers de membres du Hamas et du Jihad islamique qui cherchent à enflammer notre frontière et à créer un front supplémentaire contre Israël », a poursuivi Saar. « Nous sommes déterminés à empêcher que les événements du 7 octobre ne se reproduisent sur tous les fronts… Nous ne permettrons pas la formation d’une menace djihadiste à notre frontière avec la Syrie. »
Saar a mis en garde à plusieurs reprises les dirigeants européens contre le nouveau régime de Sharaa. Dans un entretien avec les médias allemands, il a qualifié dimanche le gouvernement de Damas de « djihadistes en costume ».
Hayat Tahrir al-Sham, la faction islamiste dirigée par Sharaa qui a mené la campagne qui a renversé Assad, est issue d’un groupe affilié à al-Qaïda jusqu’à ce qu’il rompe les liens en 2016. Un certain nombre de pays européens ont accueilli Sharaa avec prudence, assouplissant les sanctions contre Damas, bien que HTS reste un groupe proscrit.