Grèce : une journaliste agressée par les proches de l’un des suspects de viol
Vered Pelman, correspondante pour Kan, a été poussée par terre, et son téléphone s'est cassé lors de cet incident survenu aux abords d'une salle d'audience d'un tribunal crétois
Les membres de la famille de l’un des deux Israéliens qui sont actuellement accusés de viol en Crète ont agressé une journaliste aux abords de la salle d’audience d’un tribunal, la projetant au sol et brisant son téléphone portable.
Les deux ressortissants israéliens ont été arrêtés au début de la semaine, en Grèce, soupçonnés d’avoir violé une touriste allemande de 19 ans.
La journaliste de la chaîne Kan, Vered Pelman, filmait les membres de la famille se dirigeant vers la salle pour une audience. Ces derniers se sont tournés vers elle et l’auraient apparemment projetée au sol.
La suite de l’incident a été filmée par une autre caméra. Pelman y apparaît se relevant alors que ses agresseurs disparaissent dans le couloir. Elle semble sous le choc mais physiquement indemne.
החשד לאונס בכרתים: בני משפחת אחד החשודים תקפו את כתבת כאן חדשות ורד פלמן בכניסה לדיון בהארכת מעצרם, הפילו אותה וניפצו את הטלפון שלה כשניסתה לצלם אותם @VeredPelman pic.twitter.com/qVIiYRW1PX
— כאן חדשות (@kann_news) September 3, 2019
L’avocat Gila Lieber Golan, qui représente les deux suspects, a déclaré à Kan lundi que les accusations de viol proférées à l’encontre de ses clients étaient une « calomnie ».
Lieber Golan a affirmé « l’existence de preuves objectives qu’il n’y a aucun fondement à ces soupçons, et tout s’éclaircira devant le tribunal ».
Lundi, la Douzième chaîne a fait savoir que des tests médico-légaux effectués sur la victime présumée avaient été envoyés pour être examinés dans la capitale, à Athènes. Une source proche de la police grecque a déclaré qu’il faudrait peut-être plusieurs semaines avant d’en obtenir les résultats, et que les deux suspects resteront probablement derrière les barreaux jusque-là.
Le ministère des Affaires étrangères avait confirmé dimanche que les deux hommes avaient été arrêtés en Crète, sans donner plus de détails.
Les deux hommes ont été arrêtés après que l’Allemande de 19 ans a déposé plainte auprès de la police, selon des sources locales.
La femme aurait déclaré que les Israéliens, l’un âgé de 29 ans et l’autre de 35 ans, l’avaient invitée à prendre un verre dans leur chambre d’hôtel, où ils l’auraient ensuite violée.
Cet incident est survenu après l’arrestation de 12 jeunes Israéliens à Chypre au mois de juillet pour le viol présumé d’une touriste britannique.
Tous les suspects avaient finalement été relâchés après que la femme est revenue sur son témoignage, admettant que le rapport sexuel était consenti, mais qu’elle s’était sentie humiliée parce que les Israéliens l’avaient filmée pendant l’acte sans qu’elle ait donné son consentement.
Elle est depuis poursuivie par les autorités chypriotes pour avoir déposé une plainte mensongère auprès de la police. Jeudi, la jeune femme de 19 ans a été libérée sous caution avant le début de son procès, le 2 octobre.
De plus, la police et les procureurs d’Etat ont fait savoir mardi qu’ils n’ouvriraient pas d’enquête sur la vidéo montrant la jeune britannique en train d’avoir des relations sexuelles avec les suspects, qui a été diffusée sur les réseaux sociaux et les sites pornographiques, a fait savoir la Douzième chaîne.
Ces images, tournées par certains des Israéliens impliqués dans l’affaire à ce moment-là, étaient devenues une pièce déterminante dans le dossier.
Tandis que, d’un côté, la police chypriote avait estimé que son contenu contredisait l’affirmation de la femme qui clamait avoir été contrainte, il avait pu être remarqué qu’en partageant la séquence avec d’autres, les responsables de la circulation de ces images contrevenaient aux lois israéliennes qui interdisent la distribution de telles vidéos sans consentement préalable des personnes qui y figurent.
Les procureurs ont déclaré dans un communiqué que la touriste elle-même n’avait pas porté plainte pour les images, et que les forces de l’ordre chypriotes n’avaient pas non plus réclamé de mesure.
Le procureur de l’Etat a noté toutefois « ne pas prendre à la légère » le soupçon qu’en partageant la vidéo, les individus impliqués ont pu violer la loi interdisant la distribution de tels contenus.
Une source de la police a déclaré à la Douzième chaîne que même si une enquête était ouverte, « il serait impossible de traduire qui que ce soit devant un tribunal ».
Pour ce faire, les enquêteurs devraient consacrer des ressources à l’interrogatoire de la touriste britannique à Chypre et également rassembler tous les téléphones mobiles des suspects, puis examiner leurs messages pour déterminer l’identité de celui qui a initialement partagé les images.
« En fin de compte, le fait que nous trouvions celui qui a distribué les vidéos n’est pas évident. Ce n’est pas une enquête facile, c’est compliqué et complexe », d’après cette source.