Harvard : 11 étudiants juifs défendent celui qui a qualifié Livni de ‘malodorante’
Les défenseurs de Husam El-Qoulaq disent que leur ami, accusé d'antisémitisme, est la « cible d'une campagne de dénigrement vicieuse »
Onze Juifs, étudiants et anciens étudiants de la Harvard Law School, ont signé une lettre défendant l’étudiant en droit qui a demandé à l’ancienne ministre israélienne des Affaires étrangères, Tzipi Livni, pourquoi elle est « aussi malodorante ».
Dans une lettre au journal de campus Harvard Law Record, les étudiants défendent « notre ami et pair » Husam El-Qoulaq, dont le commentaire lors d’un événement du 14 avril sur le conflit israélo-palestinien a été condamné par la doyenne de la faculté de droit d’Harvard, Martha Minow, par l’Association des étudiants en droit juifs et par d’autres, nombre d’entre eux disant qu’il évoquait un stéréotype antisémite.
Qoulaq, dont l’identité n’a pas été rendue publique jusqu’à cette semaine, a publié des excuses dans le Harvard Law Record la semaine dernière en disant qu’il n’avait pas voulu être antisémite et « ignorait totalement » tout stéréotype portant sur la mauvaise odeur des Juifs.
Dans ses excuses, cependant, il n’expliquait pas ce qu’il voulait vraiment dire, ni ne reconnaissait que, antisémite ou non, qualifier un membre de commission « malodorant » est généralement considéré comme impoli.
L’incident survient à un moment où les discours des Israéliens sur les campus en Amérique du Nord et au Royaume-Uni sont souvent perturbés par des manifestants anti-israéliens. De nombreux militants du campus appellent les universités à boycotter ou à se désinvestir d’Israël. De vifs débats se déroulent également actuellement pour établir si l’antisionisme est intrinsèquement antisémite ou s’il est simplement la critique légitime de l’Etat juif.
Dans leur lettre publiée lundi, qui avait recueilli 84 commentaires mardi midi, les 11 partisans de El-Qoulaq disent que leur ami est la « cible d’une campagne de dénigrement vicieuse », avec des personnes sur Internet le menaçant de « diverses formes de violence ».
« Ces tactiques font partie d’une stratégie malheureusement souvent employée visant à discréditer et diffamer ceux qui osent contester les violations israéliennes contre les Palestiniens », poursuivent-ils.
La lettre indique que El-Qoulaq voyait ses remarques comme étant une attaque contre Livni pour son « rôle-clé » dans « l’Opération Plomb Durci, une opération militaire de 23 jours qui a été condamnée … pour la brutalité infligée aux civils palestiniens ». Israël a lancé cette opération, qui a eu lieu du 27 décembre 2008 au 18 janvier 2009, en réponse à des tirs de roquettes répétés de la part du Hamas et visant des civils israéliens.
« Au fil des années, nous avons vu Husam faire l’expérience de nombreuses formes d’engagement sur cette question, depuis la distribution de dépliants d’information jusqu’à la demande de questions de fond lors d’événements », poursuit la lettre. « Plus tôt ce semestre, il a essayé une tactique différente, appelant un orateur palestinien ‘menteur malodorant’ ».
Reconnaissant que les mots El-Qoulaq pouvaient être considérés comme « irrespectueux, imprudents ou inappropriés, » les étudiants ont insisté que « son but était davantage une espièglerie que de la malveillance. »
L’excusant encore davantage, la lettre note que El-Qoulaq « fait partie d’une petite poignée de Palestiniens sur un campus où le sentiment dominant est de soutenir les actions israéliennes qu’il – ainsi que la majeure partie du reste du monde – considère comme des crimes de guerre contre son peuple. »
Pendant l’événement du 14 avril impliquant Livni et le diplomate américain Dennis Ross, El-Qoulaq a demandé à Livni, « Comment cela se fait-il que vous soyez si malodorante ? » Lorsque le modérateur lui a demandé de clarifier sa question, il a dit que sa question était « à propos de l’odeur de Tzipi Livni, une odeur très mauvaise ».