Herzog condamne les attaques croissantes contre les chrétiens en Israël
Le président travaille avec les forces de l'ordre pour "mettre fin à cette réalité troublante" ; il a aussi condamné le récent Coran brûlé en Suède
Lazar Berman est le correspondant diplomatique du Times of Israël
Le président Isaac Herzog a condamné dimanche les attaques croissantes contre les chrétiens en Israël, en particulier à Jérusalem, les qualifiant de « véritable honte ».
« Je condamne fermement la violence, sous toutes ses formes, dirigée par un petit groupe extrémiste, envers les lieux saints de la foi chrétienne et contre le clergé chrétien en Israël », a déclaré Herzog lors d’une cérémonie commémorative en l’honneur du visionnaire sioniste Theodor Herzl.
« Cela inclut les crachats et la profanation de tombes et d’églises », a-t-il ajouté, soulignant que ce phénomène est en hausse « ces dernières semaines et mois en particulier ».
Herzog a promis que « l’État d’Israël s’engage à mettre fin à ce phénomène » et a déclaré qu’il travaille personnellement avec les responsables chargés de l’application des lois pour « mettre fin à cette réalité troublante, qui est un mal pervers et une véritable honte pour nous en tant que société et pays ».
Le ministre des Affaires étrangères, Eli Cohen, doit se rendre au Vatican cette semaine, mais on ignore encore s’il rencontrera le pape François.
Bien qu’il y ait eu depuis longtemps des incidents périodiques de vandalisme et de harcèlement contre le clergé chrétien dans la Vieille Ville de Jérusalem, une augmentation notable des attaques a été enregistrée ces derniers mois.
En novembre, deux soldats de la brigade Givati de Tsahal ont été arrêtés, soupçonnés d’avoir craché sur l’archevêque de l’église arménienne et d’autres pèlerins lors d’une procession dans la Vieille Ville. Début janvier, deux adolescents juifs ont été arrêtés pour avoir délibérément profané des tombes au cimetière protestant du mont Sion.
La semaine suivante, le centre communautaire maronite de la ville septentrionale de Maalot-Tarshiha a été vandalisé par des assaillants pendant la période de Noël.
Des bâtiments de la communauté arménienne de Jérusalem ont également été la cible de vandales à Jérusalem, avec de multiples phrases discriminatoires taguées sur les murs extérieurs, dans le quartier arménien.
Un jeudi soir fin janvier, un gang d’adolescents juifs religieux a jeté des chaises en direction d’un restaurant arménien installé à l’intérieur de la Nouvelle porte de la ville. L’acte de vandalisme commis à l’église de la Flagellation s’est produit dès la semaine suivante.
Et en mars, un habitant du sud d’Israël a été arrêté après avoir attaqué des prêtres avec une barre de fer sur le tombeau de la Vierge Marie à Gethsémani.
Certains lient l’augmentation récente des comportements agressifs à la composition du gouvernement israélien actuel.
La coalition du Premier ministre Benjamin Netanyahu est largement soutenue par des factions ultra-orthodoxes et d’extrême-droite farouchement protectrices du caractère juif orthodoxe d’Israël et fermement opposées aux manifestations publiques de culte chrétien.
Le président a également condamné dimanche la récente mise à feu d’un Coran devant une mosquée en Suède pendant l’Aïd al-Fitr, qui a suscité une intense colère dans le monde musulman.
« J’ai été horrifié en entendant les récentes nouvelles de Suède », a-t-il déclaré. « On ne peut pas et on ne devrait pas rester silencieux face à cela. Je condamne fermement cet acte honteux envers ce qui est sacré pour nos frères et sœurs. »
L’équipe du Times of Israel a contribué à cet article.