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Lapid condamne Herzog pour avoir offert de diviser Jérusalem

Le chef de file de Yesh Atid a critiqué les négociations de paix entre le chef de l'opposition et Mahmoud Abbas comme étant gérées de façon inadéquates, il a affirmé qu'elles "affaiblissaient" la gauche israélienne

Le président du parti Yesh Atid, Yair Lapid (à gauche), et le chef de l'Union sioniste, Isaac Herzog, le 24 décembre  2014. (Crédit : Flash90)
Le président du parti Yesh Atid, Yair Lapid (à gauche), et le chef de l'Union sioniste, Isaac Herzog, le 24 décembre 2014. (Crédit : Flash90)

Le chef de file de Yesh Atid, Yair Lapid, s’en est pris au dirigeant de l’opposition Isaac Herzog, dimanche, car ce dernier aurait offert la Cisjordanie et Jérusalem-Est aux Palestiniens durant des pourparlers secrets avec le président de l’AP Mahmoud Abbas en 2014-2015, décrivant l’initiative comme « dangereuse et mauvaise ».

Cette critique marque le début d’une rare dissension entre les deux partis d’opposition, et survient alors qu’Herzog a été mis au pilori par son propre parti pour être un dirigeant inefficace en terme de contestation de la coalition au pouvoir.

Les remarques de Lapid ont été faites après que la Dixième chaîne a rapporté jeudi qu’Herzog et Abbas avaient travaillé à travers des intermédiaires en amont des élections israéliennes de l’année dernière afin de s’entendre sur un cadre pour un futur accord de paix sous l’égide duquel les réfugiés palestiniens recevraient une compensation financière et le mur Occidental resterait sous contrôle israélien, a rapporté la Dixième chaîne jeudi.

Ces pourparlers ont échoué après qu’Herzog a perdu les élections de mars 2015 en faveur du Premier ministre Benjamin Netanyahu.

Durant une réunion hebdomadaire de parti, Lapid a critiqué Herzog concernant l’accord présumé, le décrivant comme une « erreur classique de la gauche ».

Le dirigeant de Yesh Atid a particulièrement contesté les plans d’Herzog de diviser Jérusalem, donnant les parties Est de la ville aux Palestiniens et plaçant le mont du Temple sous le contrôle d’une force multinationale, à l’exception du Mur occidental.

« C’était un geste dangereux et mauvais. Jérusalem ne peut être divisée », a affirmé Lapid.

« C’est une erreur classique de la gauche, qui s’empresse toujours trop tôt d’annoncer ce qu’elle est prête à abandonner. Ce n’est pas ainsi que vous négociez au Moyen-Orient », a-t-il continué.

Isaac Herzog (g) et Mahmoud Abbas en novembre 2014 (Crédit : Flash 90)
Isaac Herzog (g) et Mahmoud Abbas en novembre 2014 (Crédit : Flash 90)

Herzog a confirmé les pourparlers avec Abbas, bien qu’il n’en ait pas confirmé les détails, et a assuré que s’ils avaient pu porter leurs fruits, ils auraient empêché la vague de violence qui a submergé Israël et la Cisjordanie à la fin de 2015 et au début de 2016.

« Durant les pourparlers avec l’Autorité palestinienne en 2014, j’ai accompli des efforts pour atteindre une compréhension qui aurait permis d’éviter la vague de terreur qui a eu lieu comme je l’anticipais, tout comme les efforts que je fais à présent afin que l’abandon par le gouvernement d’extrême droite d’une initiative pour une conférence régionale ne nous amène pas à une autre guerre », a-t-il ajouté. « Après des cycles de guerre et d’enterrements presque chaque année et durant la dernière décennie, je ne vais pas écouter le mantra qui dit que les menaces peuvent uniquement être déjouées par la force militaire ».

Dimanche, Lapid a également ironisé concernant les échos récents révélant que Netanyahu aurait prévu de rencontrer le secrétaire d’Etat américain John Kerry afin de discuter de l’impasse des négociations de paix avec les Palestiniens et de la possibilité d’avancer avec l’initiative de paix française.

« Il y a deux ans, pendant le gouvernement précédent, je me suis tourné vers le Premier ministre – également publiquement – et j’ai averti de la rupture internationale que l’on observe aujourd’hui. Je propose à (Netanyahu) exactement ce qu’il fait aujourd’hui », a affirmé Lapid.

« Je l’ai averti que s’il ne le faisait pas, il y aurait des tentatives de nous forcer à accepter une solution venant de l’extérieur », a ajouté Lapid.

Durant le Sommet de Taba, l’épisode final des négociations entre Israël et l’OLP avant l’explosion de la Seconde Intifada en 2001, Israël aurait apparemment offert 97 % de la Cisjordanie.

En 2008, durant les négociations entre le Premier ministre d’alors Ehud Olmert et Abbas, Israël a offert de ne conserver que 6.3 % de la Cisjordanie et a offert 5.8 % d’Israël en échange.

Le Premier ministre de l'époque Ehud Olmert (à droite) serre la main du président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas (à gauche) à Jérusalem, 2008. (Crédit : Moshe Milner/GPO/Flash90)
Le Premier ministre de l’époque Ehud Olmert (à droite) serre la main du président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas (à gauche) à Jérusalem, 2008. (Crédit : Moshe Milner/GPO/Flash90)

Abbas a affirmé que les négociations avec Olmert avaient presque abouti à un accord, mais qu’à ce moment là l’ancien Premier ministre avait rencontré des ennuis juridiques et quitté son poste.

Abbas a ajouté qu’il avait également ressenti que l’offre d’Olmert de n’accepter qu’un nombre symbolique de réfugiés palestiniens en Israël ne résolvait pas le problème.

Le gouvernement israélien actuel appelle à des négociations directes avec l’AP, mais les Palestiniens placent plutôt leurs espoirs dans l’initiative de paix française, qui appelle à une approche régionale et internationale pour les négociations.

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