Hommage aux otages israéliens assassinés : rassemblements à Lyon et Toulouse
"On est capable, aujourd’hui au 21e siècle, d'arrêter, de kidnapper des enfants de neuf mois le plus jeune, de neuf mois, et de les tuer," s'indigne la secrétaire générale du Crif Auvergne-Rhône-Alpes

Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées dimanche à Lyon et Toulouse afin de « rendre hommage aux otages israéliens assassinés par le Hamas », ont constaté des journalistes de l’AFP.
A Lyon, les manifestants – un millier selon les organisateurs, « deux à trois cents » selon la préfecture – se sont rassemblés devant le mémorial de la Shoah situé place Carnot, dans le centre-ville de Lyon.
Portant souvent des pancartes où l’on pouvait lire le mot « injustifiable », ils voulaient dénoncer en particulier les « assassinats d’enfants ».
« Vous avez gravé sur ce mémorial, forgé à même les rails, le mot ‘enfant’. On rappelle qu’ici dans la Shoah, ont été assassinés 1,5 million d’enfants », a rappelé Richard Zelmati, président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) d’Auvergne-Rhône-Alpes.
« Kfir et son frère Ariel comme les autres enfants assassinés se rajoutent à cette trop longue liste et nous disons assez », a-t-il ajouté en référence à Ariel et Kfir Bibas, âgés de quatre ans et huit mois et demi lors de leur enlèvement par les terroristes palestiniens du Hamas lors du pogrom dévastateur du 7 octobre 2023.
Les corps de ces enfants ont été restitués jeudi avec celui d’Oded Lifshitz, un otage octogénaire. La mort de la mère des enfants, Shiri Bibas, a finalement été confirmée samedi matin après que le Hamas ait donné le corps d’une autre femme à la place.
Le mouvement terroriste islamiste palestinien assure sans preuves que la jeune femme et ses deux enfants ont été tués par un bombardement israélien, mais l’institut médico-légal de Tel Aviv et l’armée israélienne ont indiqué après l’autopsie que les deux enfants avaient été « brutalement tués […] par des terroristes palestiniens » qui ont agi « à mains nues » et qu’ils ne sont pas morts suite à un bombardement.
« On est capable, aujourd’hui au 21e siècle, d’arrêter, de kidnapper des enfants de neuf mois le plus jeune, de neuf mois, et de les tuer. On a l’impression de revenir plus de 80 ans en arrière », a déploré auprès de l’AFP Sylvie Altar, secrétaire générale du Crif Auvergne-Rhône-Alpes.
À Toulouse, 300 personnes, selon la préfecture, et entre 400 et 500, selon les organisateurs, se sont rassemblées sans pancartes et avec des fleurs. Après les prières ayant suivi les discours, elles ont déposé ces fleurs devant des photos des enfants assassinés, près desquelles étaient accrochés des petits drapeaux israéliens et français.
« Je suis là pour dire que tuer des enfants et les étouffer, c’est abject. Tout simplement », a déclaré à l’AFP une femme de 53 ans qui a souhaité rester dans l’anonymat pour « des raisons de sécurité ».
« N’ayez pas honte de dire que vous êtes solidaires d’Israël […] Ne le cachez pas et criez-le ! », a notamment affirmé de son côté, vers la fin de sa prise de parole, Thierry Sillam, président de l’Association cultuelle israélite de Toulouse (ACIT).
Sur les 251 otages enlevés le 7 octobre 2023, 62 restent retenus à Gaza parmi lesquels 35 sont morts, selon l’armée israélienne.
Depuis le début de la trêve le 19 janvier, 29 otages israéliens, dont quatre assassinés, ont été remis à Israël, en échange de plus de 1 100 détenus palestiniens.
L’attaque du 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1 211 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles.
Les représailles israéliennes ont fait au moins 48 319 morts à Gaza, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé contrôlé par le Hamas. Le Hamas est largement accusé de gonfler le nombre des victimes civiles et d’y inclure les Palestiniens tués par les roquettes tirées par les factions terroristes qui retombent dans la bande. Le Hamas ne fait pas non plus de distinction, dans son bilan, entre les civils et les terroristes.