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Implantations : L’ONU retarde la diffusion de sa « liste noire » d’entreprises

L'organisme de défense des droits de l'Homme affirme ne pas disposer d’assez de ressources pour lister les 206 sociétés

Un tracteur Caterpillar nettoyant des terres pour des constructions israéliennes en Cisjordanie, en 2012 (Oren Nahshon / Flash90)
Un tracteur Caterpillar nettoyant des terres pour des constructions israéliennes en Cisjordanie, en 2012 (Oren Nahshon / Flash90)

Le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme (HCDH) a de nouveau retardé mercredi la publication d’une « liste noire » controversée d’entreprises opérant avec Israël dans des territoires capturés en 1967, alors qu’Israël mène un intense lobbying.

Un rapport du HCDH, daté du 26 janvier, indiquait que 206 entreprises étaient accusées d’opérer dans les implantations, mais ne les a pas répertoriées.

Le rapport a noté que seulement 64 de ces entreprises avaient pour le moment été contactées concernant ces allégations, ce qui nécessite un retard dans la publication de la liste.

Le rapport a accusé des « ressources limitées » pour le retard et a déclaré que la liste finirait par être publiée.

« Une fois que le HCDH aura été en contact avec les 206 entreprises, et sous réserve de leurs réponses et de leurs non-réponses, le HCDH prévoit de publier les noms des sociétés engagées dans des activités répertoriées lors d’une future mise à jour. Avant que les décisions sur ces entreprises ne soient rendues publiques, le HCDH en informera les entreprises concernées », peut-on lire dans le rapport.

Danny Danon, ambassadeur d’Israël à l’ONU, a critiqué la publication du rapport intérimaire et déclaré qu’il continuerait à se battre pour que la liste disparaisse.

Danny Danon, ambassadeur d’Israël aux Nations unies, devant le Conseil de sécurité, le 17 janvier 2017. (Crédit : autorisation)

« Le jour où l’ONU célèbre la Journée internationale du souvenir de l’Holocauste, le HCDH a choisi de publier cette information sur le nombre d’entreprises opérant en Israël », a déclaré M. Danon dans un communiqué.

« C’est un acte honteux qui va ternir la réputation du Conseil des droits de l’homme pour toujours. Nous continuerons à agir avec nos alliés et à utiliser tous les moyens à notre disposition pour cesser la publication de cette honteuse liste noire. »

La publication de la base de données, destinée à répertorier toutes les entreprises opérant avec des Israéliens en Cisjordanie, à Jérusalem-Est et sur le plateau du Golan, a été retardée en février 2017, près d’un an après l’adoption d’une résolution par le Conseil des droits de l’homme. La publication avait de nouveau été repoussée en décembre.

Les responsables israéliens ont défini le plan comme étant une « liste noire » destinée à encourager le boycott de l’Etat juif. Washington a également exprimé des inquiétudes vis-à-vis de la base de données. Les activistes pro-palestiniens ont encouragé pendant des années le boycott des compagnies faisant des affaires avec les implantations israéliennes, telles que Caterpillar et G4S.

Monitor, groupe de surveillance des ONG, basé en Israël, qui a fait pression sur la base de données, a déclaré que le retard le plus récent indiquait des « préoccupations importantes en matière de régularité de la procédure ».

Selon le rapport, 143 des entreprises à inclure dans la liste sont basées en Israël, 22 autres étant situées aux Etats-Unis, sept en Allemagne et le reste dans une poignée de pays principalement européens.

Sous couvert d’anonymat, un fonctionnaire a déclaré plus tôt que la liste comprenait des banques israéliennes, des supermarchés, des chaînes de restaurants, des lignes de bus et des sociétés de sécurité, ainsi que les géants internationaux qui fournissent des équipements ou des services.

Zeid Raad al-Hussein, haut commissaire pour les droits de l’Homme aux Nations unies. (Crédit : capture d’écran YouTube)

La seule entreprise à avoir reçu une lettre d’avertissement sur la liste était Bezeq, la plus grande compagnie de téléphone israélienne. Parmi les autres entreprises sur la liste, on retrouve Motorola, HP et Israel Aerospace Industries.

Le rapport publié cette semaine tire des conclusions initiales condamnant les entreprises opérant dans des zones considérées comme occupées par la communauté internationale. Il rejette et définit comme insuffisant l’argument israélien selon lequel elles fournissent des emplois à la population palestinienne locale.

« Cet argument ne reconnaît pas que la présence des implantations dans le territoire palestinien occupé, qui est illégale, contribue à réfréner l’économie palestinienne et à réduire les opportunités de prospérité pour les entreprises palestiniennes », indique le rapport.

« Les violations des droits de l’Homme associées aux implantations sont omniprésentes et dévastatrices, touchant toutes les facettes de la vie palestinienne », affirme le rapport, citant des restrictions de mouvement, à la liberté de religion, à l’éducation et à la propriété foncière des Palestiniens à Jérusalem-Est et en Cisjordanie.

« Les entreprises jouent un rôle central dans la poursuite de l’établissement, du maintien et de l’expansion des colonies israéliennes ».

Le rapport accuse également Israël d’encourager les entreprises à opérer dans les implantations en leur accordant des incitations financières.

« Les entreprises peuvent avoir besoin de se demander s’il est possible de s’engager dans un tel environnement d’une manière qui respecte les droits de l’homme », ajoute le rapport.

L’AIPAC, ou l’American Israel Public Affairs Committee, a défini le rapport de l’ONU sur les entreprises qui font des affaires avec les implantations comme « fortement biaisé », et a appelé le Congrès américain à prendre des mesures.

« Le Conseil des droits de l’homme de l’ONU a publié un rapport très partial et anti-israélien visant la seule démocratie du Moyen-Orient. Il est très préoccupant que ce rapport puisse être utilisé pour préparer le terrain pour un boycott contre les compagnies américaines qui font des affaires avec Israël », affirme l’AIPAC.

La déclaration appelle également le Congrès américain à adopter la loi anti-boycott d’Israël, la qualifiant de « législation critique visant à empêcher un boycott injuste contre Israël ».

Raphael Ahren a contribué à cet article.

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