Inculpation d’un homme ayant aspergé du gaz lacrymogène sur des manifestants
Un résident d'Ashkelon de 24 ans qui, selon son avocat, serait arrivé sur les lieux par hasard, a blessé 4 personnes ; la police affirme que l'attaque était politiquement motivée
Un jeune homme a été inculpé mardi pour avoir agressé et menacé des manifestants rassemblés à Tel Aviv contre la réforme du système judiciaire, après les avoir attaqués à l’aide de gaz lacrymogène la semaine dernière.
Selon l’acte d’accusation, Ram Eyal, un résident d’Ashkelon âgé de 24 ans, s’est empressé de se rendre jeudi dernier sur les lieux du rassemblement à un carrefour bloqué à Tel Aviv. Le suspect serait sorti de son véhicule et aurait pulvérisé du gaz lacrymogène sur les manifestants ; quatre personnes auraient été blessées.
La police a déclaré que l’attaque était motivée par des considérations politiques.
Dor, un manifestant qui a assisté à la scène, a déclaré au quotidien Haaretz que l’accusé avait tenté de les renverser.
« Nous l’avons bloqué et avons essayé de l’empêcher d’avancer. En réponse, il est sorti de son véhicule et a pulvérisé du gaz lacrymogène. Nous avons appelé la police, qui a mis 15 minutes à arriver. Après une procédure régulière, trois personnes ont été arrêtées », a-t-il déclaré.
L’avocat de l’accusé a déclaré que son client n’avait pas de casier judiciaire et qu’il était « entré par erreur dans la zone du rassemblement sans intention de blesser les manifestants ».
אירוע תקיפה נוסף, בדרך נמיר. דור שהיה במקום סיפר ״הצעדה המשיכה לכיוון גשר יעקב דורי בחור ברכב שלא זרם לו העניין התקדם לכיוון המפגינים וניסה לדרוס. חסמו אותו ומנעו ממנו להתקדם אז הוא בתגובה יצא מהרכב וריסס גז פלפל. הזמנו משטרה שלקח לה 15 דק להגיע, ואחרי דין ודברים עיכבו 3 אנשים״ pic.twitter.com/rh8zSrzC4Y
— Bar Peleg (@bar_peleg) March 16, 2023
« Une fois que nous aurons reçu les éléments de l’enquête, nous présenterons nos arguments à la Cour », a déclaré la défense.
Deux autres actes d’accusation ont par ailleurs été déposés à la suite d’attaques contre des manifestants anti-gouvernement. Lundi, un habitant de Kiryat Ono, âgé de 68 ans, a été inculpé pour avoir frappé un manifestant au visage, lui causant de graves blessures ; et il y a deux semaines, un habitant de Ramat Gan a été inculpé pour avoir menacé des manifestants avec un tournevis.
Depuis 11 semaines, les manifestants se mobilisent contre le plan du gouvernement qui, dans sa forme actuelle, permettrait à la Knesset d’annuler les décisions des tribunaux à la plus courte majorité, de soustraire les lois à tout contrôle judiciaire et de confier la sélection de tous les juges aux politiciens de la coalition. Les opposants affirment que ce projet affaiblira radicalement le caractère démocratique d’Israël, supprimera un élément clé de l’équilibre des pouvoirs et laissera les minorités sans protection. Ses partisans assurent qu’il s’agit d’une réforme indispensable pour mettre un frein à l’activisme de la Cour.
Les manifestations de samedi dernier, qui ont attiré des centaines de milliers de participants dans tout le pays, ont été marquées par de nombreux actes de violence à l’encontre des manifestants.
Les organisateurs ont promis d’intensifier les manifestations si la coalition n’interrompt pas le processus législatif, déclarant que jeudi (demain) serait une « journée nationale de paralysie ».