Israël en guerre - Jour 428

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Analyse

Israël évite généralement les offensives terrestres. Cherche-t-il ici aussi une porte de sortie ?

Le fait que les chars sont toujours en Israël, 17 jours après le massacre du Hamas, pose question et laisse penser que cette guerre ressemble aux offensives peu concluantes du passé

Lazar Berman

Lazar Berman est le correspondant diplomatique du Times of Israël

Des soldats israéliens déplaçant un char dans une zone de rassemblement près de la frontière avec la bande de Gaza, dans le sud d'Israël, le 15 octobre 2023. (Crédit : Ohad Zwigenberg/AP Photo)
Des soldats israéliens déplaçant un char dans une zone de rassemblement près de la frontière avec la bande de Gaza, dans le sud d'Israël, le 15 octobre 2023. (Crédit : Ohad Zwigenberg/AP Photo)

Les dirigeants israéliens ont déclaré sans ambages que cette guerre ne prendrait fin que lorsque le Hamas ne serait plus à la tête de la bande de Gaza.

« Ce n’est que le début », a déclaré le Premier ministre Benjamin Netanyahu au cours de la première semaine de la guerre. « Nos ennemis commencent tout juste à payer le prix. Je ne vais pas donner de détails sur ce qui va suivre. Mais je vous le dis, ce n’est que le début. »

« Nous détruirons le Hamas, et nous vaincrons », a-t-il promis.

S’exprimant publiquement et fermement plus d’une semaine après le massacre de 1 400 personnes par le Hamas dans le sud d’Israël, le président américain Joe Biden a convenu que le Hamas devait être éliminé.

Les commandants de Tsahal seraient en ce moment-même en train de faire fuiter aux journalistes qu’une offensive terrestre est sur le point d’être lancée.

Et le peuple israélien n’accepterait rien de moins après la sauvagerie dont il a été témoin, le 7 octobre dernier, et le traumatisme qu’elle a créé, face à l’échec des autorités politiques et militaires à protéger les civils chez eux.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu participant à une conférence de presse à Tel Aviv, le 17 octobre 2023. (Crédit : Maya Alleruzzo/AP/Pool)

Pourtant, 17 jours après le début de la guerre, la réaction d’Israël ressemble à la longue série d’opérations militaires non concluantes qui, pendant des années, ont permis à la menace du Hamas de croître, puis d’exploser de l’autre côté de la barrière, dans le sud d’Israël. Jusqu’à présent, l’essentiel de la riposte de Tsahal a pris la forme de tirs de l’armée de l’air et de l’artillerie.

L’offensive terrestre tant attendue, quant à elle, a été reportée beaucoup plus longuement qu’il ne semblait possible après le massacre de plus d’un millier de civils et la prise en otage de centaines d’autres par les envahisseurs du Hamas.

Une partie de ce retard, frustrant, serait dû à la pression de la Maison-Blanche pour laisser plus de temps aux négociations pour faire libérer les otages. Il y a aussi une certaine logique à s’assurer que les unités sont parfaitement entraînées et équipées, et que les défenses du Hamas sont entamées, avant d’envoyer des divisions de Tsahal au combat.

Mais eu égard au bilan d’Israël dans les combats, ces 30 dernières années, il se pourrait qu’il y ait un autre facteur en jeu, comme une profonde réticence à ordonner aux troupes terrestres de Tsahal d’aller au combat.

Grandeur et décadence des offensives terrestres

Lors des premières décennies d’existence du pays, lorsqu’elle a remporté ses célèbres victoires, l’armée israélienne était une force agressive et âpre au combat. Sans profondeur stratégique, Israël envoyait alors ses unités terrestres en territoire ennemi, où elles menaient la vie dure à ses opposants, éloignant par ailleurs les combats des lieux densément peuplés pour mieux infliger de sévères défaites aux forces adverses.

Un peloton de véhicules blindés israéliens se déplace dans le sud du Sinaï, en Égypte, pendant l’invasion du Sinaï par Israël lors de la guerre des Six Jours, le 7 juin 1967. (Crédit : AP)

Cette approche s’est avérée d’une efficacité redoutable. Les divisions arabes ont été défaites sur le champ de bataille, et le territoire conquis a servi de base aux pourparlers de paix avec les dirigeants d’une coalition arabe hostile, dont les membres ont dû rabattre leurs prétentions à chaque nouvelle défaite face aux forces terrestres israéliennes.

Mais le concept de manœuvre terrestre a commencé à s’effondrer après la guerre de Kippour, en 1973. Même si ce conflit s’est terminé sur une victoire des forces terrestres israéliennes, les pertes enregistrées, du côté des chars de Tsahal, et le déficit de confiance sans précédent envers des dirigeants qui ont envoyé de jeunes gens dans ces combats, ont fait réfléchir les Israéliens, et les ont fait douter du bien-fondé de risquer leur vie dans des batailles rangées.

Les graines du changement sont plantées, même si dans les années qui suivent, Tsahal double les effectifs de ses forces terrestres. C’est donc la plus grande armée terrestre qu’ait jamais eue Tsahal qui pénètre au Liban, en 1982, mais à l’âpre débat qui agite la société israélienne autour de cette guerre, perçue comme une guerre voulue, s’ajoute la question du prix à payer in fine.

La voie à suivre semble se dégager d’elle-même. Lors de la désormais mythique opération Mole Cricket 19, le 9 juin 1982, l’armée de l’air israélienne stupéfait les Syriens et leurs patrons soviétiques en détruisant le réseau anti-aérien SAM dans la Bekaa et en abattant pas moins de 25 avions syriens, le tout sans aucune perte côté israélien. Le succès de l’armée de l’air, qui repose sur de nouvelles technologies, contraste avec les résultats décevants des unités terrestres, ce qui ouvre la voie à un nouveau concept.

Les troupes israéliennes au Liban en 1982. (Crédit : Michael Zarfati / IDF Spokesperson’s Unit)

En Israël, le débat monte en puissance, au moment même où les stratèges militaires américains comptent sur leur avantage technologique pour l’emporter sur les Soviétiques, en dépit de leur avantage numérique en Europe. Au lieu de s’attaquer de front les blindés russes, la révolution des affaires militaire – RMA – parle d’utiliser des missiles de précision et de tirer profit de capacités de renseignement grandement améliorées pour dévaster les forces ennemies. La victoire éclatante des États-Unis sur l’importante armée irakienne, en 1991, montre à Israël l’intérêt de la RMA pour offrir la victoire sans trop de pertes du côté des forces terrestres.

Désireux d’éviter des conflits terrestres coûteux et déterminé à utiliser pleinement l’avantage technologique d’Israël sur ses ennemis, Tsahal s’engage dans une révolution conceptuelle qui fait la part belle – financièrement également – au renseignement et à l’armée de l’air. Les stratèges israéliens veulent eux aussi utiliser des missiles de précision et une capacité de renseignement améliorée pour dévaster les forces ennemies, en frappant des points clés tout en limitant ses pertes.

Ce nouveau concept présente également l’avantage de faire l’impasse sur la conquête de terrain, qu’Israël considère de plus en plus comme un handicap, dans le sillage de la première Intifada palestinienne et de la très longue occupation du Sud-Liban par l’armée israélienne. « La possibilité que Tsahal retourne au Liban pour lutter contre une organisation terroriste est totalement irréaliste suite au retrait dans la zone de sécurité, en 1985 », écrit Moshe « Chicho » Tamir, ancien commandant de brigade dans le sud du Liban, en 2005.

Les manœuvres terrestres, qui furent la pierre angulaire des stratégies de Tsahal, disparaissent des principaux conflits israéliens, les commandants manifestant une réelle aversion à ordonner aux troupes au sol de se battre. Les deux opérations à grande échelle menées contre le Hezbollah dans le sud du Liban, dans les années 1990, à savoir Accountability et Grapes of Wrath, ne comportent que des attaques aériennes et d’artillerie, à l’exclusion de toute forme de manœuvre terrestre.

Le colonel Yair Golan dans les années 1990 dans le sud du Liban. (Crédit : Yoav Gallai/IDF)

Selon Itai Brun, ancien chef de la Division d’analyse du renseignement militaire de Tsahal, dans les années 1990 et au début des années 2000, les progrès dans le domaine de la furtivité, des drones et de la guerre électronique font naitre le rêve, dans l’esprit de certains stratèges israéliens, de la « guerre parfaite ». Bien qu’ils n’en aient peut-être pas été explicitement conscients, les chefs de la sécurité semblaient persuadés qu’Israël pourrait faire la guerre sans risque de victimes dans ses rangs comme dans la population civile de l’ennemi.

La menace qui préoccupe alors Tsahal, à savoir la Seconde Intifada, est prise en charge par de petites unités d’infanterie qui mènent des offensives et interpellent les Palestiniens soupçonnés de terrorisme, ainsi qu’au moyen de frappes aériennes contre les chefs terroristes ou les lance-roquettes.

La principale exception est l’opération Bouclier défensif, en 2002, au cours de laquelle Tsahal reprend des villes palestiniennes et livre des combats contre un très grand nombre d’hommes armés. Mais cette opération, qui est aussi la dernière victoire décisive d’Israël, ne se révèle pertinente qu’en raison des conditions très spécifiques de la Cisjordanie, et ne renouvelle aucunement l’intérêt de l’armée pour les manœuvres terrestres.

Un soldat de Tsahal montant la garde à Naplouse pendant l’Opération Bouclier défensif, en 2002. (Crédit : Unité du porte-parole de Tsahal/Flickr)

Dans ces conditions, il n’est guère surprenant que la majeure partie des technologies innovantes et des crédits budgétaires aille alors à l’armée de l’air et aux unités de renseignement, alors que les forces terrestres de Tsahal – de plus en plus considérées comme non pertinentes pour les opérations contemporaines – connaissent les affres d’une décennie perdue.

Séparation

Durant ces mêmes années, on abandonne progressivement la tenue du territoire ennemi, privilégiant un retrait unilatéral à une lente hémorragie sous les coups des forces de la guérilla, de surcroît très dommageable en terme d’image sur la scène internationale.

Israël se retire donc unilatéralement du Liban en 2000. Les années suivantes, les dirigeants israéliens ne montrent aucune envie de s’enliser à nouveau dans la boue libanaise en utilisant les forces terrestres contre le Hezbollah, pas davantage qu’ils ne laissent affleurer l’idée que le retrait a pu être une erreur. L’idée est de tenir la Syrie responsable si le Hezbollah attaque Israël.

« J’espère que personne n’osera le faire, mais celui qui le fera devra en payer le prix… Je ne recommande vraiment à personne de le faire », dit le Premier ministre Ehud Barak à la Syrie et à ses alliés, avant le retrait.

Le Premier ministre de l’époque, Ehud Barak (à g.), avec Antonio Guterres, alors Premier ministre du Portugal, à New York en 2000 (Crédits : Avi Ohayon / GPO)

Israël prend une mesure similaire à Gaza, en retirant tous ses civils et militaires lors du désengagement de 2005. Le Premier ministre Ariel Sharon met en garde les terroristes palestiniens de ne pas considérer ce retrait comme un signe de faiblesse : « S’ils choisissent le feu, nous répondrons par le feu, plus dur que jamais. »

Le retrait de Gaza et la barrière de sécurité dont la construction commence en Cisjordanie reflètent le désir d’Israël de résoudre son conflit avec les Palestiniens en se séparant simplement d’eux, après avoir renoncé à une paix négociée.

Dissuasion

Depuis le désengagement, les opérations d’Israël se sont de plus en plus concentrées sur une dissuasion basée sur sa puissance de feu. La deuxième guerre du Liban, en 2006, commence comme les opérations précédentes, par des frappes aériennes massives. Mais lorsqu’il devient patent que l’armée de l’air ne peut à elle seule arrêter les tirs de roquettes du Hezbollah sur Israël, les forces terrestres sont progressivement réintroduites dans l’équation, avec beaucoup d’hésitations.

« Ce qui est resté gravé dans ma mémoire, c’est la difficulté des autorités à lancer une offensive terrestre », se souvient le général Guy Tzur, alors commandant de la division 162.

Après la débâcle de 2006, il y a des signes que la manœuvre revient. L’opération Plomb durci de 2008-2009, à Gaza, donne lieu à d’importantes manœuvres terrestres de l’infanterie et des blindés de Tsahal.

Israeli tanks at the staging ground outside Gaza on December 29, 2008, the third day of Operation Cast Lead (Photo credit: IDF Spokesperson/ Flash 90)
Tanks israéliens devant la bande de Gaza pendant l’opération Plomb durci, le 29 décembre 2008. (Crédit : unité des porte-paroles de l’armée israélienne/Flash90)

Ensuite, c’est le système anti-roquettes du Dôme de fer qui est déployé en 2011, donnant aux dirigeants israéliens une excuse pour ne penser qu’en termes défensifs et ne pas s’attaquer à la racine de la menace terroriste de l’armée par-delà ses frontières.

Après le déploiement du Dôme de fer, Israël mène deux autres combats majeurs contre le Hamas. Lors de l’opération Pilier de défense, en 2012, l’armée israélienne s’appuie sur une puissance de feu à distance, sans envoyer de troupes, et en 2014, l’avancée terrestre limitée de l’opération Bordure protectrice s’explique par un effort défensif contre les tunnels, déconnectée de l’idée de vaincre le Hamas sur le terrain.

Plusieurs conflits plus modestes – en 2019, 2021, 2022 et 2023 – ont uniquement donné lieu à des tirs aériens, maritimes et d’artillerie, sans aucune offensive terrestre.

Ces opérations de dissuasion commencent toutes par une attaque aérienne, suivie de jours voire de semaines de frappes aériennes et d’artillerie, suivis d’un cessez-le-feu accompagné de l’assurance des dirigeants israéliens que la dissuasion est rétablie.

Général de brigade Eran Ortal (Crédit : Autorisation)

Quelques hauts gradés de Tsahal mettent publiquement en garde contre une dissuasion vue comme une voie vers la perdition.

Le brigadier-général Tamir Yadai et le lieutenant-colonel Eran Ortal écrivaient dans un journal officiel de Tsahal, il y a de cela plus de dix ans, que les conflits suivaient désormais un schéma prévisible et inquiétant : l’armée de l’air israélienne effectuait une frappe d’ouverture qui tuait un commandant supérieur et déstabilisait temporairement l’ennemi, après quoi Israël décidait de poursuivre l’opération tout en maintenant l’ennemi sous pression, qui ensuite se redressait et ripostait ; Jérusalem se tournait alors vers la communauté internationale pour l’aider à mettre fin à la lutte et bénéficiait d’une période limitée de calme avant le conflit suivant.

L’article de 2013 est publié suite à l’opération Pilier de défense, un conflit d’une semaine qui a commencé par une frappe aérienne sur Ahmed Jabari, le commandant en second de l’aile militaire du Hamas.

Dix ans plus tard – et seulement cinq mois avant le massacre du Hamas – le gouvernement Netanyahu lançait l’opération Bouclier et Flèche en éliminant trois hauts responsables du Jihad islamique palestinien, déclenchant cinq jours de combats intenses et aucun espoir que ce soit le dernier affrontement entre les deux camps.

Frappe aérienne israélienne à Khan Younis, dans le sud de la bande de Gaza, le 27 novembre 2019. (Crédit : Abed Rahim Khatib/Flash90)

La frappe élimine Khalil Bahtini, commandant du Jihad islamique palestinien pour le nord de la bande de Gaza, qui avait succédé à Tayseer Jabari, tué par une frappe aérienne israélienne en août 2022 lors de l’ouverture d’une autre opération à Gaza, l’Opération Aube. Jabari avait lui-même succédé à Hussam Abu Harbeed, tué par Israël lors d’une opération en 2021, qui avait lui-même succédé à Baha Abu al-Ata, frappé par l’armée de l’air israélienne au début de l’Opération Ceinture noire en 2019.

Des années de frappes aériennes, de roquettes, d’assassinats et de brefs épisodes de calme tendu sont la preuve pour beaucoup que Tsahal est coincé dans une ornière paradigmatique qui hypothèque sa sécurité à long terme et il n’est toujours pas question de victoire.

Se rendre ?

Pourtant, dans les années qui précèdent l’attaque du Hamas, en 2023, il y a des signes de réveil de Tsahal. L’armée ne riposte en effet plus aux menaces de Gaza et du Liban.

Sous la conduite de l’ancien chef d’état-major de Tsahal, Aviv Kohavi, Tsahal publie deux documents importants, « Le plan pluriannuel Momentum » et son fondement conceptuel, « Le concept opérationnel pour la victoire ».

Ces deux publications prouvent que Tsahal sait qu’il y a un problème sérieux et qu’il faut apporter un changement conceptuel et matériel. On prévoit un changement significatif dans la façon dont Tsahal se perçoit et considère ses adversaires. Et au cœur des documents se trouve la preuve que Tsahal sait que les mesures réactives sont insuffisantes pour faire face aux défis contemporains.

Le chef d’état-major de Tsahal, Aviv Kohavi, s’exprime lors d’une cérémonie lors de la deuxième nuit de Hanoukka, au programme Nativ sur le campus de Kiryat Moriah à Jérusalem, le 29 novembre 2021. (Crédit : Olivier Fitoussi/Flash90)

L’armée se débarrasse du verbiage concernant les insurrections, la guérilla ou la guerre asymétrique, très en vogue dans les premiers jours qui suivent les attentats du 11 septembre 2001 et l’invasion américaine de l’Afghanistan et de l’Irak. Les documents dirigés par Kohavi parlent « d’armées terroristes adossées à des roquettes », bien entraînées et compétentes.

Ces documents admettent que la dissuasion n’élimine pas la menace, mais aussi qu’elle « immunise l’ennemi contre la puissance de Tsahal en l’exposant progressivement à des doses limitées de nos capacités », selon Ortal, dont les idées sont au cœur du nouveau concept. La dissuasion dit également à l’ennemi que ses actions ont un effet sur Israël « et qu’il doit continuer à les développer », relève Ortal.

Le nouveau concept reconnait la nécessité d’une victoire décisive par des manœuvres au sol. Mais il propose un nouveau type de manœuvre, né de la compréhension que le territoire n’est plus l’atout que les ennemis d’Israël tentent de protéger. Au lieu de cela, c’est leur capacité à maintenir leurs tirs de roquettes sur le front intérieur d’Israël qui doit être supprimée.

Le concept émergent de forces terrestres tirerait parti des nouvelles opportunités offertes par les technologies civiles, en particulier l’intelligence artificielle, la miniaturisation, les capteurs, l’automatisation et les mégadonnées. Ceci, dans la vision de Kohavi, permettrait aux forces terrestres israéliennes – manœuvrant une fois de plus à Gaza ou au Liban – d’utiliser leur proximité avec les forces et les lanceurs ennemis furtifs pour les localiser et les détruire après qu’ils aient été forcés de se révéler.

Mais le concept se heurte à une résistance avant l’assaut du Hamas. L’armée israélienne est lente à adopter les changements organisationnels, qui mettent des années à se répercuter dans les rangs, comme toute autre grande institution.

Bien que ses dirigeants ne parlent que du bout des lèvres de la manœuvre et de la victoire, sur le plan opérationnel, l’armée israélienne continue à s’accrocher au concept de dissuasion et aux hypothèses qui la sous-tendent.

Un char Merkava passe devant une clôture près du kibboutz Beeri, non loin de la barrière entre Israël et Gaza, le 20 octobre 2023, peu d e temps après l’attaque sans précédent menée par des terroristes palestiniens, le 7 octobre 2023. (Crédit : Ronaldo Schemidt/AFP)

Le fait qu’Ortal et Yadai, tous deux désormais généraux, aient continué à appeler au changement est le signe qu’ils voyaient encore de nombreuses raisons de s’inquiéter.

« Apparemment, l’armée israélienne a accepté cette feuille de route », écrivaient-ils en octobre dernier. « Mais nous sommes plus concentrés sur la banque de cibles pour l’armée de l’air que sur la question de la victoire elle-même. Pour faire face à ce nouveau défi, nous devons nous sevrer des habitudes auxquelles nous sommes habitués depuis plus de trois décennies. »

À l’heure où ces lignes sont écrites, ce sont des indications que Tsahal se sent prête à entrer dans Gaza et qu’elle s’efforce de le faire, mais qu’elle est retenue par le cabinet de guerre de Netanyahu.

Selon toutes les indications, nous aurons très bientôt une image beaucoup plus claire de la capacité de Tsahal à manœuvrer en territoire ennemi. Nous saurons déjà dans quelle mesure les dirigeants d’Israël ont le courage de donner pareil ordre. Pour l’instant, les soldats attendent avec anxiété dans les zones de rassemblement, le Hamas continue de préparer ses défenses, et l’impatience et l’inquiétude des civils israéliens grandissent.

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