Israël/Hamas : Erdogan s’entretient avec Biden
Allié des Palestiniens et très proche du Hamas, le chef de l'Etat turc a dénoncé à de nombreuses reprises et en termes très virulents la riposte militaire israélienne
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a alerté jeudi soir le président américain Joe Biden contre les « conséquences régionales et mondiales négatives » du conflit entre Israël et les terroristes palestiniens du Hamas.
Il s’agissait du premier entretien entre les deux dirigeants depuis l’attaque du Hamas du 7 octobre en territoire israélien.
« Le président Erdogan a déclaré que l’intensification et la prolongation des attaques israéliennes pourraient avoir des conséquences régionales et mondiales négatives » a rapporté la présidence turque dans un communiqué publié à l’issue de cet entretien téléphonique.
« Le retrait du soutien inconditionnel des États-Unis à Israël peut garantir un cessez-le-feu rapide », a insisté M. Erdogan.
Allié des Palestiniens et très proche du Hamas, le chef de l’Etat turc a dénoncé à de nombreuses reprises et en termes très virulents la riposte militaire israélienne et le soutien inconditionnel des Etats-Unis à Israël, qualifié d’Etat « terroriste » et « génocidaire ».
Erdogan a affirmé que « les Etats-Unis avaient la responsabilité historique d’assurer le plus rapidement possible un cessez-le-feu permanent dans la région ».
La Maison Blanche a de son côté évoqué dans un communiqué des échanges sur « l’importance de renforcer l’alliance de l’Otan », notamment via l’adhésion de la Suède, qui doit encore être ratifiée par Ankara.
« Les deux dirigeants ont également parlé de la guerre à Gaza », mentionne le texte, indiquant que Joe Biden « a réitéré son soutien au droit d’Israël à se défendre » et que les présidents américain et turc ont discuté du « besoin d’offrir une perspective politique aux Palestiniens ».
Selon le communiqué de la présidence turque, les deux responsables ont également évoqué la question des avions américains F-16 dont la Turquie attend la livraison, toujours suspendue à une décision du Congrès à Washington.
Erdogan a conditionné la ratification de l’entrée de la Suède dans l’alliance Atlantique à l’approbation de la vente des F-16.
« Faites simultanément et de manière solidaire ce qui vous incombe et notre Parlement prendra la décision nécessaire », avait lancé le chef de l’Etat turc.
Le Parlement turc a entamé mi-novembre l’examen du protocole d’adhésion de la Suède à l’Alliance atlantique, en suspens depuis mai 2022.
Mais les discussions n’ont pas avancé depuis et les députés turcs sont maintenant accaparés par la discussion du budget, avant la pause de fin d’année qui devrait commencer autour du 25 décembre.