Israël ouvre le poste-frontière d’Erez pour faciliter l’entrée de l’aide humanitaire
Des dizaines de camions de farine du Programme alimentaire mondial sont entrés via le poste-frontière d'Erez-Ouest, qui vient compléter les deux autres accès au nord de l'enclave
Israël a annoncé, dimanche, l’ouverture d’un nouveau poste-frontière vers Gaza, ce qui permettra de redynamiser encore davantage l’acheminement de l’aide humanitaire à destination de la population. C’est le troisième point de passage frontalier à être ouvert dans le nord de l’enclave palestinienne.
Le carrefour « ‘Erez-Ouest » est situé dans le secteur de Zikim, sur la côte jouxtant la frontière nord de la bande, ont indiqué l’armée israélienne et le Coordinateur des Activités gouvernementales dans les territoires (COGAT) qui dépend du ministère de la Défense.
Construit par des unités du génie militaire, en collaboration avec le département du génie du ministère de la Défense et avec l’Autorité responsable des postes-frontières, il a été ouvert « dans le cadre des efforts livrés pour multiplier les itinéraires empruntés par l’assistance en direction de la bande de Gaza et vers le nord de l’enclave en particulier », a expliqué Tsahal.
L’armée a ajouté que des dizaines de camions transportant de la farine offerte par le Programme alimentaire mondial étaient entrés dans la bande par le biais du nouveau poste « après avoir été inspectés ». La cargaison était arrivée en bateau et elle avait été déchargée au port d’Ashdod.
Après l’attaque sanglante commise par le Hamas dans les communautés du sud d’Israël, le 7 octobre – les terroristes avaient tué près de 1200 personnes et ils avaient enlevé plus de 250 personnes, prises en otage dans la bande de Gaza – Israël avait stoppé le transfert de quasiment toutes les aides alimentaires en direction de Gaza. Ce blocus s’est depuis graduellement assoupli.
Avec une situation humanitaire qui s’est détériorée significativement, Israël a subi des pressions à l’international en faveur d’une accélération de l’entrée de l’assistance dans l’enclave où plane la menace de la famine, selon l’ONU. Les organisations humanitaires ont estimé que le nord de Gaza – le premier secteur qui avait été visé par l’offensive israélienne – est particulièrement difficile à atteindre.
Actuellement, trois points de passage sont utilisés pour faire entrer les aides qui transitent via Israël pour pénétrer dans le nord de Gaza : Erez-Ouest, qui a ouvert dimanche ; Erez-Est, qui a commencé ses activités au début du mois et qui est proche du poste-frontière d’Erez, qui était déjà préexistant. Il y a aussi Gate 96, la porte d’entrée, pour l’armée, vers le Corridor Netzarim, dans le centre de la bande, qui avait été utilisé à des fins humanitaires au mois de mars pour la première fois.
Dans le sud de Gaza, le poste-frontière de Kerem Shalom est utilisé pour l’acheminement de l’assistance et celui de Nitzana, qui sépare l’enclave de l’Égypte, sert aux inspections de certains camions.
Le poste-frontière de Rafah – le principal point de passage entre la bande et l’Égypte – a été l’accès privilégié par les camions humanitaires depuis le début de la guerre. Il est actuellement fermé pour cause d’offensive israélienne à Rafah – une incursion massive et controversée à l’international qui, selon l’État juif, est nécessaire pour démanteler le Hamas.
En plus de ces passages terrestres, l’aide humanitaire est aussi parachutée par voie aérienne et les États-Unis devraient, par ailleurs, commencer à distribuer de l’assistance par l’intermédiaire d’une jetée artificielle qui a été construite au large de la côte de Gaza.
Les activistes du groupe de droite Tzav 9, qui ont tenté de bloquer l’entrée des aides à Gaza à de multiples occasions, outrés par ce transfert d’assistance effectué à un moment où des otages israéliens se trouvent encore entre les mains du Hamas, se sont insurgés contre l’ouverture d’Erez-Ouest – « un acte scandaleux », ont-ils déclaré avec fureur à la veille de Yom HaZikaron.
Le ministre de la Défense, Yoav Gallant, avait annoncé, au mois d’avril, son intention de construire ce nouveau poste ouvrant sur le nord de l’enclave, disant qu’Israël prévoyait « d’inonder » la bande en laissant entrer environ 500 camions par jour – c’est environ le nombre de poids-lourds qui pénétraient quotidiennement à Gaza avant la guerre.
Jacob Magid a contribué à cet article.