Israël récupère et confirme l’identité de quatre corps d’otages ramenés de Gaza
"Le cœur des Israéliens saigne" dit Isaac Herzog suite à l'identification du passionné de foot Itzik Elgarat, du sportif Ohad Yahalomi, du joyeux Shlomo Mantzur et de Tsahi Idan le "bien-aimé"
Les autorités israéliennes ont confirmé jeudi que les quatre corps remis au cours de la nuit par le groupe terroriste palestinien du Hamas étaient ceux des otages Itzik Elgarat, Ohad Yahalomi, Shlomo Mantzur et Tsahi Idan.
L’armée israélienne a informé les familles Yahalomi, Idan, Mantzur et Elgarat que leurs proches avaient été assassinés et que leurs corps avaient été rapatriés en Israël, a déclaré jeudi matin le bureau du Premier ministre dans un communiqué.
Ohad, Tsahi et Itzik ont été assassinés au cours de leur captivité à Gaza, a indiqué le bureau du Premier ministre, tandis que Shlomo a été tué le 7 octobre 2023, et son corps a été enlevé et détenu à Gaza.
Le processus d’identification médico-légale a été mené par le Centre national de médecine légale du ministère de la Santé, en collaboration avec la police, à l’Institut médico-légal d’Abu Kabir.
Les corps ont été remis à la Croix-Rouge, puis plus tard à Israël et sont arrivés en Israël tard dans la nuit. De nombreuses personnes sont sorties pour s’aligner le long des routes afin de rendre hommage aux victimes, comme cela a été le cas pour d’autres otages dont les corps ont été rapatriés.
Le retour de ces quatre corps marque la fin de la première phase de l’accord de cessez-le-feu conclu en janvier, qui a permis de rapatrier en Israël 33 otages israéliens, dont 25 étaient vivants et huit morts, ainsi que cinq citoyens thaïlandais.

Le président Isaac Herzog a déclaré que le cœur des Israéliens était brisé « à l’annonce de l’identification des corps d’Ohad Yahalomi, Tsahi Idan, Itzik Elgarat et Shlomo Mantzur ».
Il a écrit que le fait de savoir qu’ils seront enterrés dignement en Israël apporte « un certain réconfort ».
Ohad Yahalomi
Dans un communiqué, le kibboutz Nir Oz a déclaré qu’Ohad « qui était âgé de 50 ans au moment de sa mort, était un père de famille dévoué et aimant. C’était un sportif passionné et un grand voyageur, qui connaissait intimement chaque sentier et chaque chemin du désert qu’il aimait tant. »

Ohad a été enlevé à l’âge de 49 ans et a eu 50 ans en avril 2024. Il a été assassiné au cours des dix derniers mois.
« Pendant des années, il a travaillé pour l’Autorité israélienne de la nature et des parcs, consacrant sa vie à la préservation de la nature. Animé d’un amour profond pour le désert, il a co-écrit un guide de terrain sur les scorpions avec des partenaires et a participé à des initiatives éducatives au sein de la communauté bédouine. »
Citoyen franco-israélien, Ohad laisse derrière lui son épouse et leurs trois jeunes enfants.
« Nous nous souviendrons toujours de lui comme d’un homme de valeurs, rempli de compassion, amoureux des gens et de la terre. Que sa mémoire soit une bénédiction », a déclaré le kibboutz.
La famille Yahalomi a indiqué dans sa propre déclaration qu’elle « souffrait et avait encore du mal à y croire ».
Le président français Emmanuel Macron a publié un message sur le réseau social X en réponse à la confirmation de la mort d’Ohad, dans lequel il a déclaré que « la barbarie du Hamas doit prendre fin ».
« Je partage l’immense douleur de sa famille et de ses proches. La France a perdu 50 de ses enfants dans l’infamie du 7 octobre. »
Alors que les terroristes affluaient dans le kibboutz le matin de l’assaut, Ohad s’est assis devant la porte du mamad – abri anti-atomique -, avec une arme de poing, car la poignée de la porte ne fermait pas correctement.

Après lui avoir tiré dessus, les terroristes ont fait sortir en hâte la femme d’Ohad, Batsheva Yahalomi, et leurs trois enfants de la maison et les ont fait monter sur des mobylettes. Après un certain temps, Batsheva et ses deux filles ont réussi à s’enfuir, tandis qu’Ohad et leur fils de 12 ans, Eitan, ont été pris en otage. Eitan a été libéré le 27 novembre dans le cadre d’un accord de cessez-le-feu temporaire.
Itzik Elgarat
Le kibboutz Nir Oz a exprimé « sa profonde douleur et sa tristesse » à l’annonce de la mort d’Itzik jeudi.
Dans un communiqué, le kibboutz raconte qu’Itzik, qui a été enlevé à l’âge de 68 ans, « s’est installé à Nir Oz après son frère et est devenu une figure très appréciée de la communauté. Pendant des années, il a servi le kibboutz avec dévouement en tant que jardinier et était responsable de l’entretien de la plomberie, du gaz et de la maintenance des chaudières. »

« Il faisait partie intégrante de notre communauté. Il aimait passer du temps au pub du coin, recevoir des amis et créer des liens entre les différentes générations. Son grand amour pour le football et le backgammon était bien connu, et il excellait dans les tournois locaux, toujours avec le sourire et un esprit chaleureux. »
« Nous nous souviendrons de lui pour son rire, son grand cœur et sa volonté d’être toujours là pour ceux qui en ont besoin », a ajouté le kibboutz.
Itzik a été blessé par balle dans le mamad de sa maison et a appelé son frère Danny pour lui demander de l’aide, mais la conversation a été interrompue.
Six mois plus tard, la famille a été informée qu’Itzik était toujours en vie, mais blessé. Un otage libéré en novembre 2023 a rapporté à la famille qu’Itzik avait reçu une balle à la main mais qu’il avait été soigné, a rapporté la chaîne publique israélienne Kan.
La semaine dernière, Danny, le frère d’Itzik, a déclaré à la commission des Affaires étrangères et de la Défense de la Knesset que son frère était mort de faim.
Tsahi Idan
Âgé de 49 ans au moment de son enlèvement, Tsahi a été capturé par des terroristes palestiniens du Hamas à son domicile du kibboutz Nahal Oz, après que sa fille aînée, Maayan, âgée de 18 ans, a été tuée par balle à travers la porte de la pièce sécurisée.
Les terroristes ont alors retenu Tsahi, son épouse Gali et leurs deux autres enfants en otage dans leur maison pendant un certain temps avant de s’emparer de Tsahi et de le traîner jusqu’à Gaza.

L’attaque du domicile familial a été filmée par les terroristes à l’aide du téléphone de Gali et diffusée en direct sur son compte Facebook. On y voyait les enfants en pleurs demander des nouvelles de leur sœur décédée et si eux aussi seraient tués. Alors que la famille était assise ensemble sur le sol pour se réconforter, Tsahi, les mains couvertes du sang de Maayan, a demandé s’il pouvait s’occuper de sa fille, demande que les terroristes ont refusée.
Gali et ses deux enfants ont survécu.
« Le calvaire insupportable de notre famille pour ramener notre bien-aimé et précieux Tsahi de l’enfer de Gaza a pris fin », a déclaré la famille dans un communiqué.
« Tsahi a été enlevé alors qu’il était vivant et nous avons reçu plusieurs signes de vie de sa part », ont-ils déclaré.
« Au moment de l’accord de novembre 2023, il était toujours en vie et devait être libéré. »
« Tsahi reposera aux côtés de sa fille bien-aimée, Maayan, qui a été assassinée le 7 octobre alors qu’elle tentait d’aider son père à protéger la porte du mamad. »
Shlomo Mantzur

Les autorités israéliennes ont confirmé que le corps de Shlomo avait été identifié, après avoir déjà annoncé son décès au début du mois.
Shlomo avait 85 ans lorsqu’il a été assassiné. Son corps a été enlevé dans le kibboutz Kissufim le 7 octobre 2023.
« Shlomo a été ramené chez lui après 510 jours », a déclaré le Forum des familles des otages et disparus dans un communiqué, le décrivant comme « un homme énergique et joyeux, généreux, un polyvalent doté d’une solide éthique de travail ».
Né à Bagdad en 1938, il avait survécu au pogrom du Farhud en Irak et avait émigré en Israël en 1951, à l’âge de 13 ans. Il était l’un des fondateurs du kibboutz Kissufim, où il avait travaillé pendant des années dans le poulailler ainsi que dans une usine de lunettes. Il avait également appris la menuiserie en tant que passe-temps.
Il laisse derrière lui son épouse Mazal, cinq enfants, douze petits-enfants et cinq frères et sœurs.
Mazal a raconté que son époux avait été enlevé en pyjama après que des terroristes ont ouvert le feu sur la porte de la pièce sécurisée de leur maison dans le kibboutz. Dans une interview accordée à la chaîne N12 en mai 2024, elle avait déclaré que la dernière fois qu’elle l’avait vu, il avait été emmené, menotté, par plusieurs terroristes. La chaîne N12 a rapporté qu’il avait été emmené dans sa propre voiture. Mazal avait réussi à se réfugier chez un voisin.
Au début du mois, les autorités israéliennes ont informé la famille qu’elles avaient établi qu’il avait été tué plus tard dans la journée. Sa mort a été déclarée par un groupe d’experts de la santé et de membres du rabbinat, à la suite de renseignements que Tsahal a déclaré avoir obtenus ces derniers mois.