Israël refuse l’entrée d’un activiste du BDS – une première
Isabel Piri appartient au Conseil Oecuménique des Eglises, qui soutient le boycott des produits élaborés en Cisjordanie et fait état de violations des droits de l’Homme
Sue Surkes est la journaliste spécialisée dans l'environnement du Times of Israel.

Pour la première fois, Israël a refusé, lundi l’entrée sur son territoire à un partisan du mouvement BDS (Boycott, Divestment and Sanctions), ont rapporté les médias en hébreu.
Isabel Piri, du Malawi, est arrivée à l’Aéroport International Ben Gourion en tant que touriste, mais son entrée a été refusée car les informations disponibles au contrôle de l’immigration ont révélé que Piri était un membre actif du Conseil Œcuménique des Eglises, qui soutient le boycott des produits des implantations de Cisjordanie.
Le COE envoie également des bénévoles venus du monde entier en Cisjordanie et dans l’est de Jérusalem pour des durées de trois mois pour servir en tant qu’”accompagnateur oecuménique” pour « faire l’expérience de la vie sous l’occupation ».
“En portant nos vestes distinctives, vous accompagnerez les locaux et vous rapporterez les abus commis à l’encontre des droits de l’Homme, vous aiderez à protéger les communautés et vous mettrez à jour les informations à destination des agences internationales concernant la situation sur le terrain”, peut-on lire sur le site Internet du programme.

Après des consultations de haut-niveau, le ministre de l’Intérieur Aryeh Deri a décidé de refuser à Piri l’entrée en Israël, a expliqué la dixième chaîne.
Lui donner l’autorisation d’entrer « renforcerait l’activité inacceptable » dans laquelle elle est impliquée, a déclaré Deri. « J’utiliserai toute l’autorité que j’ai pour éviter tout préjudice envers Israël ».
Le ministre de la Sécurité Publique Gilad Erdan a indiqué que le seul dessein poursuivi par les partisans du BDS était de “nuire à l’Etat d’Israël en collectant des informations et en présentant ces dernières de façon biaisée et mensongère… au monde ».
Au mois de novembre, un projet de loi visant à empêcher les activistes se réclamant du mouvement BDS contre Israël d’entrer dans le pays était passé en première lecture à la Knesset.
Le projet avait reçu le soutien des partis centristes et de droite, tandis que les partis de gauche l’avaient qualifié d’anti-démocratique et considéré qu’il était en fin de compte inefficace pour gérer le problème posé par le BDS.