Israël, source d’inspiration pour les entrepreneurs argentins
Les incubateurs d’inspiration israélienne ont la cote auprès des aspirants entrepreneurs
La dernière exportation israélienne en Amérique du Sud est un incubateur high-tech.
Ce dernier s’est révélé être un outil très populaire en Argentine, explique Ryan Fain, le directeur de HiLabs, une pépinière d’entreprises dirigée par Hillel Argentine.
Pour son dernier programme en Israël – une expérience de deux mois pour des étudiants souhaitant devenir entrepreneurs – HiLabs a accepté des demandes pendant dix jours avant de devoir fermer les inscriptions.
Recevez gratuitement notre édition quotidienne par mail pour ne rien manquer du meilleur de l’info Inscription gratuite !
« Nous avons reçu 300 candidatures pour 30 places. Cela a dépassé toutes nos attentes » confie Fain.
L’économie de l’Argentine broie du noir : le peso a perdu 20 % de sa valeur par rapport au dollar en seulement deux mois, et l’inflation pourrait atteindre les 30 % cette année.
Ce dont le pays a besoin, c’est d’un bon coup de fouet entrepreneurial, estime Fain. Avec ses modestes moyens, HiLabs tente de faire passer le message de la nation start-up aux 200 000 Juifs argentins.
Situé à Buenos Aires, HiLabs cherche recréer autant que possible l’atmosphère des incubateurs israéliens, en donnant aux participants les outils et le mentorat nécessaires au développement d’applications et de nouvelles technologies.
« Nous avons reçu 300 candidatures pour 30 places. Cela a dépassé toutes nos attentes »
Ryan Fain
Pour stimuler leur inspiration, le programme emmène les étudiants en Israël, où ils effectuent des stages dans des entreprises high-tech et acquièrent des outils entrepreneuriaux au sein de la Recanati School of Business à l’université de Tel Aviv.
« Ils ont l’occasion de rencontrer des entrepreneurs qui ont réussi, de leur poser des questions et de s’inspirer d’eux pour développer leurs propres idées », détaille Fain.
Si la plupart des participants retournent en Argentine après le programme, certains restent sur place. Fain n’y voit pas d’inconvénient majeur. « Nous voulons aussi qu’ils voient ce que c’est de vivre et de travailler en Israël, d’y construire son réseau. »
Le programme a déjà accueilli deux promotions. Près d’un quart des participants du groupe de cette année et de l’année précédente ont choisi de s’installer en Israël.
Pour ceux qui reviennent, la mise en pratique des leçons apprises en Israël est un vrai défi. « L’Argentine n’est pas vraiment une société de start-ups et d’entrepreneurs », regrette Fain.
« Ici [en Israël], les étudiants discutent avec des entrepreneurs qui leur disent n’avoir récolté ‘que’ 500 000 dollars [365 000 euros] pour leur start-up, ce qui est considéré par les Israéliens comme un faible montant. Mais en Argentine, obtenir 500 000 dollars pour une nouvelle entreprise est une réalisation majeure. »
HiLabs est en contact avec le gouvernement argentin, qui a manifesté son intérêt pour le programme et, selon Fain, a l’intention de développer l’entreprenariat à destination des jeunes du pays.
Fain, un jeune Argentin de 26 ans, est rompu à l’entreprenariat social. Il a fondé une organisation nommée Dar Es Dar (« Donner c’est donner »), qui travaille avec les populations défavorisées pour combattre la pauvreté et la faim en Argentine.
Au cours des sept dernières années, Fain a recruté plus de 300 volontaires, dont des pédiatres, des travailleurs sociaux et des professeurs, et a organisé des livraisons de petits-déjeuners pour des enfants de moins de cinq ans qui ne sont pas suffisamment nourris chez eux.
Même si les Etats-Unis sont plus proches, Israël offre un meilleur modèle aux entrepreneurs, explique Fain. « Aux Etats-Unis, le marché est suffisamment grand pour permettre aux développeurs de se concentrer sur les besoins locaux, et ils ne font souvent que cela.
Mais en Argentine, le marché local n’est pas assez développé ou sophistiqué pour justifier un effort considérable de développement de services. La meilleure option pour les entrepreneurs est de penser à une échelle globale. »
En Israël, les entrepreneurs sont aussi obligés de réfléchir globalement et de se focaliser sur les exportations, car le marché local est trop petit pour gagner de l’argent.
Le gouvernement argentin sait qu’il a besoin de prendre des mesures pour encourager l’innovation. Fain a parlé à des représentants officiels du pouvoir, qui se sont montrés très enthousiastes vis-à-vis du programme.
« Tout comme les entrepreneurs que nous faisons venir, l’Argentine a beaucoup à apprendre du savoir-faire israélien dans le domaine des technologies », estime Fain.
« L’exportation du modèle de gestion de ses incubateurs pourrait représenter un nouvel espace de croissance pour Israël, en Argentine et dans le reste de l’Amérique du Sud. »
... alors c’est le moment d'agir. Le Times of Israel est attaché à l’existence d’un Israël juif et démocratique, et le journalisme indépendant est l’une des meilleures garanties de ces valeurs démocratiques. Si, pour vous aussi, ces valeurs ont de l’importance, alors aidez-nous en rejoignant la communauté du Times of Israël.
Nous sommes ravis que vous ayez lu X articles du Times of Israël le mois dernier.
C'est pour cette raison que nous avons créé le Times of Israel, il y a de cela onze ans (neuf ans pour la version française) : offrir à des lecteurs avertis comme vous une information unique sur Israël et le monde juif.
Nous avons aujourd’hui une faveur à vous demander. Contrairement à d'autres organes de presse, notre site Internet est accessible à tous. Mais le travail de journalisme que nous faisons a un prix, aussi nous demandons aux lecteurs attachés à notre travail de nous soutenir en rejoignant la communauté du ToI.
Avec le montant de votre choix, vous pouvez nous aider à fournir un journalisme de qualité tout en bénéficiant d’une lecture du Times of Israël sans publicités.
Merci à vous,
David Horovitz, rédacteur en chef et fondateur du Times of Israel