Italie : Une fresque sur le 7 octobre vandalisée
Les graffitis antisémites, les insultes, les actes d'intimidation et d'agression ont été presque multipliés par 3 au cours de l'année écoulée, selon un groupe de veille

MILAN, Italie – La dégradation, lundi, d’une fresque réalisée par AleXsandro Palombo – elle représente une survivante du pogrom commis par le Hamas, le 7 octobre 2023, qui avait entraîné la mort de plus de 1 200 personnes – est le dernier exemple en date de la montée de l’antisémitisme en Italie au cours des douze derniers mois, a estimé l’Observatoire de l’antisémitisme de Milan.
Selon Stefano Gatti, chercheur à l’Observatoire de l’antisémitisme, les incidents antisémites sont passés d’environ 30 par semaine auparavant à environ 80 ou 90 par semaine l’année dernière. Une hausse « accablante », a-t-il commenté.
« Alors qu’avant le 7 octobre, les incidents se produisaient principalement sur des sites internet, ils se traduisent désormais dans le monde réel, avec un passage à l’acte », a-t-il déclaré. « L’antisémitisme est également devenu plus acceptable socialement ».
Il s’agit de graffitis, d’insultes, d’actes d’intimidation et d’agression qui, jusqu’à présent, n’ont pas entraîné de blessures physiques. Il a évoqué le cas d’un rabbin qui avait été suivi dans la ville portuaire de Gênes par un homme qui brandissait un tournevis. Autre exemple d’incident, le propriétaire d’un restaurant avait dit avec désinvolture à deux convives dont il ne savait pas qu’ils étaient Juifs qu’Hitler avait eu raison de vouloir éliminer les juifs d’Europe.
« Nous n’avons pas connu une telle situation depuis 1945 », a déclaré Gatti, citant la fin de la Seconde Guerre mondiale et de la Shoah nazie qui avait tué six millions de Juifs d’Europe : « Pas même en 1982 », pendant la guerre du Liban, lorsqu’Israël avait envahi le Sud-Liban. Il a ajouté que les maires locaux et les responsables d’universités n’avaient pas été clairs dans leur condamnation de tels incidents, « ce qui a favorisé l’expansion du phénomène ».
La fresque qui a été vandalisée lundi, baptisée « 7 octobre, fuite », représente Vlada Patapov échappant au massacre du Hamas. Les vandales ont effacé la tête et les jambes du personnage de l’œuvre qui avait été peinte sur un mur situé à proximité de l’université d’État de Milan.
Palombo a déclaré dans un communiqué que ceux qui ont « décapité » l’image « ne luttent pas pour la libération de la Palestine. Ces mouvements extrémistes qui radicalisent de plus en plus notre société ont pour seul objectif de défendre la croyance terroriste dans notre démocratie occidentale ».
L’artiste a déclaré que les images du massacre du Hamas « ont été retirées trop tôt de la mémoire collective et elles doivent, au contraire, circuler davantage jusqu’à ce qu’elles soient imprimées et qu’elles deviennent une mise en garde contre la double menace du terrorisme islamiste et du fondamentalisme religieux ».
