Jérusalem-Est : l’Australie rassure les chancelleries arabes
Après avoir décidé de cesser de qualifier Jérusalem-Est comme "occupée", Canberra est revenue sur sa position
La ministre australienne des Affaires étrangères a reçu jeudi des ambassadeurs de pays arabes et musulmans pour clarifier la position de son pays sur le statut de Jérusalem-Est après des propos controversés d’un membre du gouvernement.
Julie Bishop a rencontré quelques uns des 18 chefs de chancelleries étrangères qui avaient protesté la semaine dernière auprès du ministère en dénonçant de récentes déclarations du ministre de la Justice.
L’attorney-général George Brandis avait indiqué que le gouvernement n’utiliserait plus le qualificatif d’ « occupée » au sujet de Jérusalem-Est. Cet adjectif « est chargé d’implications péjoratives, ce qui n’est ni approprié ni utile », avait-il expliqué.
Selon Julie Bishop, la discussion avec les ambassadeurs a été « constructive ». Elle a réaffirmé que la politique de Canberra concernant les territoires palestiniens était inchangée.
« Notre position est conforme aux résolutions de l’ONU, y compris les résolutions du Conseil de sécurité 242 et 338 » appelant au « retrait » des forces armées israéliennes des territoires occupés et à des négociations visant à « instaurer une paix juste et durable au Proche-Orient », a-t-elle dit.
Les propos de l’attorney-general concernaient la « nomenclature et n’étaient pas des commentaires sur le statut légal des territoires palestiniens », selon elle.
Le chef de la délégation palestinienne à Canberra s’est déclaré satisfait de son entretien avec la chef de la diplomatie australienne.
« La ministre des Affaires étrangères a été très claire aujourd’hui. Oui, Jérusalem-Est est occupée. Elle l’a répété plusieurs fois », a assuré Izzat Abdulhadi à Sky News.
« Elle a aussi indiqué qu’à partir de maintenant la politique (étrangère) de l’Australie serait expliquée par elle-même, ou par le Premier ministre », a-t-il ajouté.
Les échanges commerciaux entre l’Australie et le Moyen-Orient représentent des milliards de dollars. L’Australie exporte des céréales et de la viande. Le Qatar et la Jordanie sont des marchés importants pour les moutons vivants.