Keshet Casarotti-Kalfa, 21 ans : féru de fêtes et de pirates
Assassiné par des terroristes du Hamas à la rave-party Supernova le 7 octobre
Keshet Casarotti-Kalfa, 21 ans, du kibboutz Samar, a été assassiné par des terroristes du Hamas au festival de musique Supernova le 7 octobre.
Sa mère raconte que son dernier appel a été celui passé à un ami le matin même pour lui dire qu’il était blessé et que « quelque chose de grave était en train de se produire ».
Keshet était allé à la rave avec de nombreux amis, dont Shani Louk, assassinée elle aussi, et le petit ami de cette dernière, Orion Hernandez, qui a été kidnappé et est toujours otage à Gaza. Sa mère a indiqué qu’elle a découvert plus tard qu’un autre festivalier, Motti Zoherman, 73 ans, avait tenté d’aider Keshet à s’échapper, et qu’ils avaient été tués ensemble dans son véhicule.
Keshet a été porté disparu pendant quatre jours, jusqu’à ce que son corps soit retrouvé et sa mort déclarée. Il a été enterré le 12 octobre au kibboutz Samar. Il laisse derrière lui ses parents, Natalia et Laurent, et ses deux sœurs, Anan et Shemesh.
Sa dernière publication publique sur Facebook, le 29 septembre, était une invitation à participer avec lui à la rave Supernova. Les coorganisateurs du festival et jumeaux Michael et Osher Vaknin, qui ont également été assassinés le 7 octobre, figurent parmi ceux qui ont réagi à cette publication.
Sa famille et ses amis disent de lui qu’il était une boule d’énergie et une bête de fête, avec ses longues boucles blondes et son esprit curieux. Il était passionné par les pirates et son plat préféré était les pâtes bolognaises. Bien que n’ayant pas grandi dans la religion, ses proches ont indiqué qu’il avait commencé à s’y intéresser depuis quelques années et qu’il avait même assisté à un office dans une synagogue de Tel Aviv à l’occasion de Simhat Torah, la veille de la rave Supernova.
L’une de ses amies proches, Kedem Linkhati, a confié qu’elle avait rencontré Keshet il y a quatre ans et « qu’il était la personne que j’aimais le plus au monde. L’amour de ma vie, je pourrais dire », a-t-elle ajouté. « Je vois Keshet comme une sorte de boule de lumière, qui saute, rebondit, dit des bêtises, rend les gens heureux – il était vraiment le point lumineux de ma vie. »
Pour honorer sa mémoire, elle a créé le site web « Nova Angels » (les anges de Nova), qui invite les gens à faire de bonnes actions au nom de l’une des personnes assassinées lors du festival, tout en collectant des fonds pour écrire un rouleau de Torah en son nom – notant que la dissonance entre l’acte religieux et la fête irréligieuse « me rapproche à nouveau de Keshet, des choses qui viennent du cœur ».
Sa mère, Natalia, a confié au magazine LaIsha que « depuis son plus jeune âge, Keshet avait un sourire aussi grand que son cœur. Si je lui donnais un bout de chocolat, il insistait pour m’en donner la moitié – il était toujours heureux d’aider les autres… J’ai compris récemment que cette approche n’a fait que se renforcer au fur et à mesure qu’il grandissait ».
Les amis de Keshet ont raconté à Natalia « qu’il achetait des bouteilles de whisky pour des centaines de shekels et qu’il offrait des shots à des inconnus. Déjà enfant il était plein d’énergie – à l’âge de 5 ans il faisait la roue et marchait sur les mains de la maison à la cafétéria – tout le kibboutz disait qu’il devait rejoindre un cirque ».
Keshet ne trouvait pas sa place dans les cadres classiques, a-t-elle ajouté, notant ses difficultés à l’école et sa décision de ne pas s’enrôler dans Tsahal, préférant voyager à travers le monde et travailler dans le jardinage et la construction. Après sa mort, elle a trouvé dans sa chambre un carnet dans lequel il avait écrit des pensées prémonitoires.
« Le jour où je commencerai mon voyage vers l’au-delà, je serai prêt. Je ne me précipiterai pas vers lui, mais je serai prêt. Alors soyez heureux pour moi en me sachant dans un autre monde », a-t-il écrit. « Ce sera sûrement déroutant au début, mais imaginez que je me suis envolé vers l’île de mes rêves et que je ne veux plus revenir. »