La banque Barclays interpellée sur le climat et Gaza
Une trentaine de militants ont manifesté devant les locaux de la banque en Ecosse, brandissant des drapeaux palestiniens et demandant notamment "un cessez-le-feu immédiat"
Des actionnaires ont dénoncé jeudi le rôle de Barclays dans le financement des carburants fossiles avant une assemblée générale des actionnaires de la banque britannique, tandis que des manifestants l’appelaient à cesser le financement d’armes dans la guerre contre le Hamas à Gaza.
L’assemblée générale annuelle de Barclays a démarré à 10H00 GMT à Glasgow, en Ecosse, avec une trentaine de manifestants devant les locaux brandissant des drapeaux palestiniens et demandant notamment « un cessez-le-feu immédiat ».
D’autres fustigeaient des « crimes climatiques » ou demandaient d’arrêter de « financer les carburants fossiles ».
Selon la lettre des actionnaires publiée avant l’AG, des actionnaires activistes de l’ONG d’investissement « responsable » ShareAction vont demander au conseil d’administration et aux dirigeants de la banque de « mettre fin aux niches dans leur politique énergétique qui leur permettent encore d’apporter des financements importants » au « fracking ».
La fracturation hydraulique, ou « fracking », est une technique pour extraire des hydrocarbures de gisements de schiste et est considérée comme très polluante par les défenseurs de l’environnement.
ShareAction, au nom d’investisseurs représentant « collectivement 1 240 milliards de dollars d’actifs sous gestion, demande à Barclays de s’engager pour des réductions claires des financements aux entreprises exclusivement axées sur l’extraction de carburants fossiles », d’après un communiqué.
La banque avait en février dit cesser de « financer directement les nouveaux projets pétroliers et gaziers des clients du secteur de l’énergie » – un engagement aussitôt dénoncé comme insuffisant par plusieurs ONG, car il ne coupe pas les financements aux clients existants.
Barclays dit aussi reconnaître « les souffrances profondément humaines causées par le conflit à Gaza » et ne pas investir ou détenir en son compte des actions d’entreprises de défense qui fournissent Israël.
La banque est régulièrement épinglée par les défenseurs de l’environnement comme l’une des principales banques de financement des hydrocarbures en Europe.
En janvier, la Banque centrale européenne a déclaré que la plupart de grandes banques sous sa surveillance n’avaient pas encore mis leur politique de crédit en conformité avec l’accord de Paris sur le climat, s’exposant à des risques de transition élevés.