La barrière de corail d’Eilat se régénère
La résilience du corail de la mer Rouge fascine les scientifiques, qui ont essayé de comprendre pourquoi la vie marine se développe à ces températures

Alors que les barrières de coraux dans le monde souffrent du changement climatique, le corail à Eilat, la ville portuaire au sud d’Israël, continue de se développer malgré des années de dégâts causés par la piscicultue intensive dans ses eaux et le réchauffement du climat.
Selon un reportage de Hadashot TV de vendredi, le corail a remporté une victoire contre les dégâts causés à la vie sous-marine par l’activité humaine.
De 1995 à 2008, des déchets de « cages » multiples, utilisées pour la pisciculture, ont entraîné des dégâts importants pour le corail de la mer Rouge. Pourtant, après que des associations de protection de l’environnement et des groupes de plongée ont fait pression sur le gouvernement et les autorités compétentes, les cages ont été retirées et le corail recommence maintenant à se développer.
« Le gouvernement pense que nous, avec d’autres groupes écologiques, sommes contre le progrès et le développement, mais ce n’est pas vrai – nous voulons simplement que cela se fasse dans le&& respect de l’environnement, a déclaré Maya Yakbis de Zalul, une ONG de protection de l’environnement, à Hadashot.

Pourtant, cette croissance retrouvée après la pollution engendrée par la pisciculture n’est pas l’unique victoire remarquable pour le corail. Ces dernières années, le réchauffement global a entraîné la décoloration puis la mort de barrières de coraux à travers le monde. Ce phénomène n’a pas affecté le Golfe d’Eilat, ou Aqaba, dans la partie nord de la mer Rouge.
Maoz Fine, de l’Institut inter-université des sciences marines, est à la pointe de la recherche menée pour comprendre pourquoi le corail de la mer Rouge semble si résistant. Composé de bacs d’eau et de robots, son laboratoire simule les effets du changement climatique sur la température et les niveaux d’oxygène dans l’eau.
L’équipe de Fine cultive du corail dans des plateaux d’environ huit mètres sous l’eau de la mer Rouge, dans une zone fermée au public et surnommée la « crèche ».

Selon Fine, les coraux du Golfe d’Eilat s’adaptent bien à la chaleur grâce à leur lent voyage depuis l’Océan Indien à travers le détroit de Bab al-Mandab, entre Djibouti et le Yemen, où la température de l’eau est bien plus haute.
Les océans absorbent environ un tiers du dioxyde de carbone rejetté par les activités humaines qui entraînent une acidification croissante nuisible aux coraux.

Ces dernières années, les barrières de coraux, dont la célèbre Grande barrière de corail d’Australie, ont été touchées par un phénomène de décoloration massive et de disparition.
La perte de ces barrières de corail n’est pas seulement une mauvaise nouvelle pour les touristes qui plongent pour observer leur beauté et la riche vie marine.

Les coraux sont aussi importants pour « l’équilibre global de l’éco-système » offrant la structure, la nourriture et la protection à une grande variété d’animaux marins, avait expliqué l’année dernière Jessica Bellworthy, une doctorante qui partcipe à l’activité de recherche menée par Fine à Eilat.
Cet espace est aussi le lieu de riches interactions chimiques qui fournissent des éléments pour l’élaboration de médicaments, y compris ceux destinés aux patients atteints du cancer et du Sida.
Si, jusqu’à maintenant, les barrières de corail au large d’Eilat et d’Aqaba ont pu survivre au réchauffement climatique, elles font pourtant face à d’autres dangers.
Des fertilisants, des peticides et la pollution du pétrole « nuisent aux coraux et diminuent leur capacité de résistance à ces fortes températures », avait expliqué Fine à l’AFP l’année dernière.