La commission électorale punit la campagne du Likud, exploitant les soldats
L'injonction est survenue après un appel du parti Travailliste contre l'utilisation par le Premier ministre de photos de lui-même avec des soldats dans la campagne

La commission centrale électorale a interdit lundi au parti du Likud du Premier ministre Benjamin Netanyahu d’utiliser un matériel de campagne comprenant des images du chef de gouvernement aux côtés des soldats israéliens.
La commission a également condamné le Likud à payer une amende de 15 000 shekels et ordonné le retrait de toutes les photos ou vidéos de Netanyahu en compagnie des militaires, qui avaient été diffusées après le 9 janvier.
Cette injonction rend permanente une ordonnance temporaire rendue par la commission la semaine dernière qui stipulait que Netanyahu, qui est également ministre de la Défense, n’était pas autorisé à présenter des photos de lui-même rencontrant les forces de l’armée israélienne à des desseins électoraux.
Les règles de campagne électorales interdisent l’utilisation de soldats en uniforme et il est illégal de faire campagne sur les bases de Tsahal.
Ce jugement a été rendu en réponse à un appel déposé par le parti Travailliste d’opposition.
« Nous saluons la décision prise par le président de la commission centrale électorale. Le Premier ministre ne peut pas continuer à utiliser des soldats de l’armée comme figurants dans sa campagne », a fait savoir la formation dans un communiqué paru lundi.

Avant le jugement qui a été émis la semaine dernière, le procureur-général Avichai Mandelblit avait soumis un avis juridique interdisant aux candidats d’utiliser des photos d’eux-mêmes avec les soldats jusqu’au lendemain des élections nationales israéliennes, le 9 avril.
Si cet avis juridique s’applique à tous les candidats, il touche néanmoins de manière plus forte la campagne de Netanyahu. Le bureau de ce dernier a diffusé des clichés du Premier ministre visitant des unités de l’armée plusieurs fois par semaine depuis que la Knesset a décidé d’organiser un scrutin anticipé, au mois de décembre. Le Procureur-général a précisé que sa décision s’appliquait également aux publications parues sur les réseaux sociaux.
L’avis de Mandelblit notait également que Netanyahu ne pouvait pas prononcer de discours politiques durant ses visites des bases de Tsahal.
Ces restrictions ne s’appliquent qu’à la médiatisation des photos. Le ministre de la Défense peut se rendre sur les bases sans aucune limite, les règles ne s’appliquant pas en cas de nécessité opérationnelle – comme une annonce publique dans un cas d’urgence relative à la sécurité nationale, a établi clairement l’avis.
Suite à l’annonce, Netanyahu a annulé deux visites prévues, la semaine dernière, sur des bases militaires.