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Israël condamne le 5e essai nucléaire de la Corée du Nord

Les Etats-Unis et la Russie ont annoncé vendredi qu'ils allaient saisir les Nations Unies après ce nouvel essai

Un responsable sud-coréen de l'Administration météorologique coréenne à Séoul montre sur une carte l'épicentre des ondes sismiques en Corée du Nord le 9 septembre 2016, suite à un autre essai nucléaire par la Corée du Nord. (Crédit : AFP / Yonhap)
Un responsable sud-coréen de l'Administration météorologique coréenne à Séoul montre sur une carte l'épicentre des ondes sismiques en Corée du Nord le 9 septembre 2016, suite à un autre essai nucléaire par la Corée du Nord. (Crédit : AFP / Yonhap)

La Corée du Nord a affirmé vendredi avoir réussi à tester une tête nucléaire susceptible d’équiper un missile, un cinquième essai dénoncé par Séoul comme un acte « d’autodestruction » témoignant de « l’inconscience maniaque » du dirigeant Kim Jong-Un.

Ce test, le plus puissant jamais mené par le Nord selon Séoul, ne va pas manquer d’aggraver les tensions sur la péninsule coréenne. Les ambitions nucléaires et balistiques de la Corée du Nord lui ont déjà valu les condamnations de la communauté internationale et de dures sanctions de l’ONU.

Israël a condamné l’essai nucléaire effectué par la Corée du Nord.

La déclaration qualifie les essais atomiques de « contraires aux normes internationales et aux décisions du Conseil de sécurité des Nations unies, ». Israël appelle à « une action continue de la communauté internationale contre la prolifération » par Pyongyang, a déclaré le ministère des Affaires étrangères israélien dans un communiqué, vendredi.

Les Etats-Unis et la Russie ont annoncé vendredi qu’ils allaient saisir les Nations unies après ce nouvel essai.

Le secrétaire d’Etat américain John Kerry et son homologue russe Sergueï Lavrov ont exprimé vendredi leur préoccupation après l’essai nucléaire nord-coréen et annoncé qu’ils allaient saisir les Nations Unies.

S’adressant aux journalistes peu avant le début de négociations sur la Syrie à Genève, John Kerry, au côté de Sergueï Lavrov, a affirmé avoir également parlé avec le Japon et la Corée du Sud et avoir eu une « conversation sérieuse » sur cet essai.

« Nous sommes gravement préoccupés, les résolutions du Conseil de sécurité doivent être rigoureusement appliquées et nous devons envoyer ce message très fort », a déclaré M. Lavrov.

Le ministre russe des Affaires étrangères a également fait part de son intention de discuter dans la journée avec son homologue japonais.

« De toute évidence, le Japon et la Corée du Sud, en particulier, sont profondément préoccupés en raison de leur proximité » géographique avec la Corée du Nord, a relevé M. Kerry. « Mais je pense qu’il est juste de dire que la Chine, la Russie et les Etats-Unis, (et que) tout le monde a les mêmes préoccupations à ce sujet », a-t-il ajouté.

« Nous essayons de (…) déterminer précisément ce qui s’est passé (…) et nous allons certainement en discuter dans le cadre des Nations unies, c’est sûr », a-t-il dit.

Le secrétaire d'Etat américaine John Kerry (à droite) au côté du ministre russe des Affaires étrangères Sergei Lavrov (à gauche) au cours d'une conférence du Groupe international de soutien de la Syrie à Munich, le 12 février 2016 (Crédit : AFP / Christof STACHE)
Le secrétaire d’Etat américaine John Kerry (à droite) au côté du ministre russe des Affaires étrangères Sergei Lavrov (à gauche) au cours d’une conférence du Groupe international de soutien de la Syrie à Munich, le 12 février 2016 (Crédit : AFP / Christof STACHE)

D’après les médias officiels nord-coréens, ce dernier test a permis à Pyongyang d’atteindre son but, à savoir la capacité de miniaturiser une ogive nucléaire de manière à pouvoir la monter sur un missile.

« Nos scientifiques nucléaires ont mené un essai d’explosion nucléaire d’une tête nucléaire nouvellement mise au point, sur le site d’essais nucléaires dans le nord du pays », a déclaré une présentatrice à la télévision nord-coréenne.

Cet test a « confirmé la structure et les caractéristiques spécifiques d’une tête nucléaire qui a été standardisée de façon à pouvoir être montée sur des missiles balistiques stratégiques », selon l’agence KCNA.

Le président américain Barack Obama, le 13 février 2016. (Crédit : AFP/Mandel Ngan)
Le président américain Barack Obama, le 13 février 2016. (Crédit : AFP/Mandel Ngan)

Le président américain Barack Obama a menacé la Corée du Nord de « conséquences graves », en indiquant qu’il consultait Tokyo et Séoul à cet effet.

« Le régime de Kim Jong-Un ne fera que s’attirer davantage de sanctions et d’isolement (…). Une telle provocation va accélérer encore la voie vers son autodestruction ». L’essai témoigne de « l’inconscience maniaque » du dirigeant nord-coréen, a martelé de son côté la présidente sud-coréenne Park Geun-Hye.

Dans un communiqué, l’ambassade de Corée du Nord à Moscou a précisé que l’essai n’a abouti « à aucune fuite de substances radioactives ». Il n’y a « pas d’impact négatif sur l’environnement », a ajouté l’ambassade nord-coréenne.

Recherche d’indices

Les premiers soupçons sur un nouvel essai ont été émis par des sismologues qui ont détecté un séisme de magnitude 5,3 près du principal site d’essais nucléaires, dans le nord-est du pays.

La secousse, survenue à 00h30 GMT, a été signalée à proximité du site de Punggye-ri le jour anniversaire de la fondation de la Corée du Nord en 1948.

« Cette explosion de 10 kilotonnes, c’était presque deux fois plus que le quatrième essai nucléaire et légèrement moins que le bombardement d’Hiroshima, qui avait été mesuré à 15 kilotonnes environ », a expliqué Kim Nam-Wook de l’agence météorologique sud-coréenne.

Cet essai sera scruté de près par les experts qui chercheront à déterminer s’il a permis au Nord de réaliser de nouveaux progrès, et s’il s’agit d’une bombe atomique ou d’une bombe à hydrogène, bien plus puissante.

Les analystes penchent d’après les données préliminaires pour l’hypothèse d’un engin classique.

Si Pyongyang arrivait à fabriquer une bombe nucléaire suffisamment petite pour équiper un missile, et renforcer la précision, la portée et la capacité de ses vecteurs, elle se rapprocherait de son objectif maintes fois affiché: être capable d’atteindre des cibles américaines.

L’évaluation va être difficile, souligne Melissa Hanham, experte à l’Institut Middlebury des études internationales. « Ce n’est pas vraiment possible pour nous de vérifier qu’il s’agissait d’une tête compacte à partir des données sismiques », dit-elle à l’AFP.

« Il faudrait la voir testée sur un missile comme l’avait fait la Chine dans les années 1960. Personne ne veut assister à ça. Il n’y a aucun moyen pour eux de faire ça de manière sûre, cela pourrait facilement déclencher une guerre ».

Le Japon a condamné un acte « absolument inacceptable » et l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a parlé d’une opération « très préoccupante et regrettable ».

Envers et contre tous

Depuis son premier essai nucléaire de 2006, Pyongyang a essuyé cinq volées de santions du conseil de sécurité de l’ONU mais refuse d’en rabattre.

La Chine, dont les Occidentaux attendent qu’elle ramène Pyongyang à la raison, « va se retrouver dans la position la plus délicate », a estimé Shunji Hiraiwa, professeur à l’Université Kwansei Gakuin et spécialiste de la Corée.

Lundi, le Nord avait lancé trois missiles balistiques alors que se tenait en Chine un sommet du G20.

Pékin a fait savoir qu’il « s’opposait fermement » au dernier essai nucléaire.

Mais les marges de manoeuvres chinoises sont limitées. La Chine cherche à éviter un effondrement du régime nord-coréen qui créerait une crise à sa frontière et ferait pencher la balance du pouvoir du côté américain.

L’Institut américano-coréen de l’université Johns Hopkins, qui avait signalé jeudi de « nouvelles activités » sur le site de Punggye-ri, a jugé que ce cinquième test signait « l’échec flagrant » de la stratégie de Washington et de Séoul pour réfréner les ardeurs militaires de la Corée du Nord.

« Personne ne devrait être surpris que la Corée du Nord continue de mener des essais nucléaires afin d’améliorer les capacités de son arsenal croissant. Personne ne devrait attendre de la Chine qu’elle résolve ce problème pour les Etats-Unis », a déclaré l’expert Joel Wit.

Pyongyang avait affirmé que son quatrième essai nucléaire, le 6 janvier, avait porté sur une bombe à hydrogène. Cette revendication avait été largement mise en doute par les spécialistes, l’énergie dégagée étant insuffisante.

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