La Croatie interdit d’entrée sur son sol trois responsables monténégrins
Cette mesure intervient quelques semaines après le vote par le Parlement du Monténégro d'une résolution à la mémoire des personnes tuées dans le tristement célèbre camp d'extermination de Jasenovac
La Croatie a interdit jeudi à trois responsables politiques du Monténégro d’entrer sur son sol, dans un contexte de conflit diplomatique latent entre ces deux pays balkaniques voisins à propos d’un ancien camp de la mort datant de la Deuxième guerre mondiale.
Le président du Parlement monténégrin Andrija Mandic, le vice-Premier ministre Aleksa Becic et le parlementaire Milan Knezevic ont été déclarés personae non gratae en raison de leurs « actions systématiques visant à perturber les relations de bon voisinage », selon un communiqué du ministère croate des Affaires étrangères qui n’a pas fourni de détails.
Cette mesure intervient cependant quelques semaines seulement après le vote par le Parlement du Monténégro d’une résolution, qui a suscité la colère du gouvernement croate, à la mémoire des personnes tuées dans le tristement célèbre camp d’extermination de Jasenovac, en Croatie. Celui-ci avait été créé par les Oustachis, alliés aux nazis et qui ont persécuté ou tué des centaines de milliers de Serbes, de Juifs, de Roms et de Croates antifascistes.
Ce qui s’est passé pendant la Deuxième Guerre mondiale continue d’être un sujet de discorde dans une grande partie des Balkans.
Ces dernières années, la Croatie, un pays membre de l’Union européenne, a fait preuve d’une tolérance croissante à l’égard des événements qui se sont déroulés sous le gouvernement oustachi. Certains critiques accusent les autorités de ne sanctionner l’utilisation de symboles du régime en place à cette époque.
Ceux qui défendent aujourd’hui les Oustachis considèrent ces dirigeants comme les pères fondateurs de la nation croate.