La Croix Rouge demande des comptes au Hamas sur les Israéliens détenus à Gaza
L'organisation humanitaire explique que le groupe terroriste doit montrer aux familles des soldats et des civils “la considération qui leur est due par la loi”

Le Comité international de la Croix Rouge (CICR) a vivement recommandé jeudi à l’organisation terroriste du Hamas de clarifier le sort des cinq Israéliens portés disparus et qui seraient entre ses mains dans la bande de Gaza.
Le Hamas détiendrait ainsi trois Israéliens entrés illégalement dans la bande de Gaza ainsi que les dépouilles de deux soldats tués au combat en 2014. Le groupe a refusé de confirmer l’identité des captifs, ou toute information concernant leur état de santé.
« Le droit à connaître le sort des proches portés disparus est un principe fondamental du droit humanitaire », a indiqué le CICR dans un communiqué. « Et pourtant, des vidéos récentes faisant le portrait de ressortissants israéliens et de leurs familles donnent lieu à de nouvelles spéculations sur le sort qui leur a été réservé et ajoutent à l’angoisse des familles. »
Ce communiqué survient deux mois après que la branche armée du Hamas a diffusé une vidéo musicale en hébreu qui nargue les parents de Hadar Goldin et d’Oron Shaul, deux soldats israéliens qui seraient tombés au front lors d’une guerre contre le groupe terroriste, en affirmant que les deux hommes sont encore en vie et retenus prisonniers à Gaza.

Le groupe terroriste islamiste, qui dirige la bande de Gaza, détiendrait également les civils israéliens Hisham al-Sayed et Avraham Mengistu depuis, respectivement, le mois d’avril 2015 et le mois de septembre 2014, après qu’ils ont pénétré dans l’enclave palestinienne soumise à un blocus. Les deux hommes souffriraient de maladie mentale.
Un troisième homme, Juma Abu Anima, est entré à Gaza en 2016. Aucune information ne permet de savoir s’il a été arrêté ou s’il a rejoint un groupe militant.
« Les personnes portées disparues, indépendamment de leur statut – qu’elles soient décédées ou des soldats capturés durant le combat, ou encore des civils retenus prisonniers par une partie adverse – sont protégées par le droit humanitaire », a indiqué le CICR. Elles et leurs familles « doivent recevoir la considération qui leur est due selon les termes de la loi. »
We urge Hamas to clarify the fate of the five missing Israeli nationals; https://t.co/4PLA1jQHRq
— ICRC in Israel & OT (@ICRC_ilot) June 8, 2017
Même si leurs dépouilles n’ont jamais été retrouvées, l’armée a établi que Goldin et Shaul avaient été tués lors de deux incidents séparés durant la guerre de l’été 2014 qui avait opposé Israël au Hamas. Elle affirme que leurs corps se trouvent entre les mains du groupe terroriste, susceptibles d’être utilisés comme outils de chantage.
« Les individus capturés vivant doivent être traités et considérés avec humanité. Les dépouilles humaines, elles aussi, doivent être traitées avec dignité, identifiées et rendues aux familles concernées », a commenté Jacques de Maio, chef de la délégation du CICR en Israël et dans les territoires palestiniens. « Ce sont des règles de guerre qui sont parmi les plus largement acceptées. »

En avril 2015, Ruhi Mushtaha, haut-responsable du Hamas qui avait été libéré de prison dans le cadre d’un accord qui avait permis la libération du soldat de l’armée israélienne kidnappé Gilad Shalit, avait expliqué que « le Hamas ne révélera rien sur le sort réservé aux soldats portés disparus à Gaza gratuitement », indiquant que le Hamas a l’intention d’utiliser les défunts comme instruments de marchandage face à Israël.
#عاجل| #شاهد: كتائب القسام تنشر رسالة الجنود الأسرى لعائلاتهم#حكومتكم_تكذب pic.twitter.com/2TUEs8kUUv
— وكالة شهاب (@ShehabAgency) April 20, 2017
Les médias du Hamas ont affirmé que les autres captifs sont des soldats, mais Human Rights Watch (HRW) avait déclaré que Mengistu avait été rejeté par l’armée israélienne pour des raisons médicales et que Sayed avait été réformé après quelque mois de service.
Au mois de mai, HRW avait condamné la détention « illégale » des Israéliens.
Holding incommunicado 2 men with mental health conditions from marginalized communities is not resistance-it's abuse https://t.co/1lHLrxD90e pic.twitter.com/xjiRIuVydp
— Sari Bashi (@saribashi) May 3, 2017
Le groupe terroriste, qui a pris le contrôle de Gaza en 2007, n’a donné aucun détail sur leur état ni permis à des groupes de défense des droits de l’Homme de leur rendre visite.
Le Hamas réclame la libération d’un certain nombre de ses membres des prisons israéliennes avant de publier des informations sur les hommes.