La découverte d’un tunnel signifie que la prochaine guerre avec le Hamas est une question de “quand”, pas de “si”
L’armée affirme que les dirigeants de Gaza n’entraîneront pas de nouveau Israël dans un conflit. Mais si le Hamas craint que ses tunnels d’attaques soient sur le point d’être exposés, il pourrait essayer de les utiliser en premier
David est le fondateur et le rédacteur en chef du Times of Israel. Il était auparavant rédacteur en chef du Jerusalem Post et du Jerusalem Report. Il est l’auteur de « Un peu trop près de Dieu : les frissons et la panique d’une vie en Israël » (2000) et « Nature morte avec les poseurs de bombes : Israël à l’ère du terrorisme » (2004).

Maintenant, finalement, des bribes de l’histoire peuvent être racontées.
Le contexte de l’exercice de l’armée israélienne la semaine dernière, qui simulait une attaque contre un kibboutz proche de la bande de Gaza par des forces du Hamas, devient plus clair.
Les références masquées de hauts fonctionnaires israéliens concernant le creusement continu de tunnels par le Hamas, dans des entretiens télévisés et pendant des conférences publiques, résonnent plus sérieusement.
Les affirmations qu’Israël combattra la prochaine guerre du Hamas avec ses conditions, prononcées par des officiers israéliens qui ne peuvent pas être nommés pendant des briefings avec des correspondants militaires locaux, endossent une signification plus immédiate.
Pourquoi ? Parce que le Hamas, tel que l’armée israélienne l’a finalement autorisé à publier lundi, a encore creusé un tunnel sous la frontière. Le cauchemar de 2014, quand les troupes avaient découvert et détruit trois dizaines de tunnels d’attaques transfrontaliers en pleine guerre, est loin d’être terminé.

Comme pour les plus de 100 000 roquettes et missiles déployés par le Hezbollah dans le sud du Liban avec un seul objectif, la question du prochain conflit avec le Hamas à Gaza n’est pas une question de « si », mais plutôt, simplement, une question de « quand ».
Et alors qu’il serait confortable de croire ce « haut gradé israélien », qui, la semaine dernière assurait aux journalistes militaires d’Israël que le Hamas n’était pas prêt à un nouveau conflit, que le Hamas n’entraînerait pas à nouveau Israël dans une guerre et que tout conflit futur serait entrepris à l’initiative de l’Etat juif, il y a des raisons convaincantes, malheureusement, de douter de cette confidence.

D’une part, Israël s’est retrouvé par trois fois entraîné dans un conflit avec le Hamas en moins d’une décennie, depuis que le groupe islamiste a pris le pouvoir dans la bande de Gaza. Et dans aucune de ces trois guerres et mini-guerres, Israël n’a pu arriver à une victoire décisive ou même à une période de calme consécutive importante.
Établir cela n’est par définition pas de la critique sauvage, au passage, ou une recommandation pour l’utilisation de plus de force.
Une confrontation plus destructrice aurait coûté plus de vies des deux côtés et exposé Israël à une critique international encore plus forte – peu importe à quel point celle-ci n’est pas justifiée – sans produire nécessairement de résultats plus favorables. Mais il est néanmoins vrai que, malgré les meilleurs efforts des esprits militaires les plus brillants d’Israël, le Hamas dirige toujours Gaza ; le Hamas est toujours soutenu par l’indifférence ou par un soutien international ; le Hamas améliore sans cesse les capacités de ses roquettes ; et le Hamas, a-t-il été finalement et officiellement dit à la population israélienne, creuse encore des tunnels d’attaques sophistiqués sous la frontière.
D’autre part, préparé ou pas, le Hamas pourrait maintenant penser qu’il a un motif urgent pour attaquer à nouveau Israël dans un futur proche. Il a été largement et assez vraisemblablement expliqué, pendant et après l’opération Bordure protectrice de 2014, qu’Israël avait évité une offensive dévastatrice du Hamas via le réseau de tunnels que le groupe terroriste avait mis en place à l’époque.
Il a été suggéré que le Hamas avait prévu d’envoyer des centaines d’hommes armés dans ces tunnels, pour attaquer des cibles militaires et civiles, pour massacrer des Israéliens, pour capturer des otages : en d’autres termes, pour rééquilibrer radicalement l’équilibre des forces. On ne sait toujours pas à ce jour pourquoi le Hamas a choisi de ne pas tenter une telle attaque ; certains ont affirmé qu’il y avait eu une dispute au sein de l’organisation entre les directions militaires et politiques. Quel qu’en soit la raison, le 22 juillet 2014, alors que la guerre battait son plein, le chef du Parti travailliste, Isaac Herzog, a parlé de méga-attaques terroristes « inimaginables » que l’on pensait prévues par le Hamas, comme l’envoi de centaines de terroristes dans ces tunnels pour massacrer des Israéliens dans les kibboutz et les moshav adjacents de Gaza. Quelques jours auparavant, le Premier ministre Benjamin Netanyahu avait déclaré que des attaques du Hamas contre des jardins d’enfants, des maisons et des salles à manger de kibboutz auraient été « catastrophiques ».
Avec la fin des hostilités, alors même qu’Israël se débattait et continue de se débattre avec l’échec de la communauté internationale à comprendre ce que nous affrontons avec l’entité terroriste de Gaza – Bernie Sanders, BDS, etc, faites un pas en avant – le Hamas s’en est retourné creuser des tunnels et fabriquer des roquettes. Il s’est renforcé à une vitesse « surprenante », a reconnu le même haut gradé anonyme la semaine dernière. Et il a utilisé 1 000 tunneliers, travaillant 24 heures sur 24 pendant six jours par semaine.

Inévitablement, peut-être, il a souffert de revers, notamment d’une série d’effondrements de tunnels, et de la découverte d’un tunnel révélée lundi par l’armée israélienne. Là encore, peut-être « inévitablement », est-il passé à côté de la question. Peut-être, le Hamas se demande-t-il si Israël n’a pas aussi gagné en compétences pendant cette bataille incessante. Peut-être Israël a-t-il créé des technologies pour combattre même les tunnels d’attaques les plus profonds, les mieux construits et les plus renforcés du Hamas.
Et si cela est le cas, peut-on se demander, Israël peut-il vraiment être confiant et penser qu’il déterminera le moment et la nature du prochain confit avec les islamistes violents ? Le Hamas, qui insiste pour continuer ses efforts pour détruire Israël et qui démontre une suprême indifférence face au bien-être du peuple de Gaza (et sans doute un amusement bien plus cynique devant la naïveté de la communauté internationale), pourrait avoir le sentiment que, complètement prêt ou pas, le moment d’attaquer est arrivé. Que maintenant, Dieu nous en préserve, le moment est venu pour faire ce qu’il n’a pas fait avant la guerre de 2014. Parce que sinon, pourrait-il penser, Israël pourrait être sur le point de découvrir et de détruire davantage, peut-être l’intégralité, de ce réseau de tunnels d’attaques laborieusement construit.
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