La Jordanie largue par avion de l’aide médicale à Gaza
L'initiative a été coordonnée avec Israël et les États-Unis ; "C'est notre devoir d'aider nos frères et nos sœurs blessés"; dit le roi Abdallah
L’armée de l’air jordanienne a largué par avion des équipements médicaux à destination d’un hôpital de campagne dans la bande de Gaza, a expliqué le roi Abdallah II lundi, en tout début de matinée.
« Nos forces aériennes qui n’ont peur de rien ont parachuté à minuit des aides médicales urgentes à l’hôpital de campagne jordanien qui est dressé à Gaza », a-t-il dit sur X, anciennement Twitter.
L’agence de presse officielle Petra a expliqué que ce parachutage avait permis de réapprovisionner un hôpital de campagne qui a été établi par la Jordanie au sein de l’enclave côtière, qui était à court de matériel en raison de la difficulté à faire entrer des aides humanitaires à Gaza.
Cette initiative, qui semble avoir contourné les camions d’aides humanitaires qui sont inspectés avec soin lors de leur entrée dans la bande via le poste-frontière de Rafah, a été coordonnée avec Israël et les États-Unis, a déclaré une source américaine au Times of Israel, sous couvert d’anonymat.
Un haut-responsable israélien cité par le site d’information Walla a affirmé, de son côté, que l’opération avait été coordonnée et approuvée par Israël.
Ce largage est la première livraison d’aide de la part de la Jordanie.
« C’est notre devoir d’aider nos frères et nos sœurs blessés dans la guerre à Gaza », a dit le roi Abdallah. « Nous serons toujours là pour nos frères et pour nos sœurs palestiniens ».
Des images ont montré une seule caisse drapée dans les couleurs jordaniennes et embarquée dans un avion militaire par les soldats.
Israël a insisté sur la nécessité d’inspecter toutes les aides qui entrent à Gaza pour garantir qu’elles ne contiennent ni armes, ni équipements défensifs susceptibles d’être utilisés par le groupe terroriste du Hamas qui gouverne la bande de Gaza.
Jérusalem a déclaré la guerre contre le Hamas et juré de démanteler le groupe terroriste suite à l’assaut barbare commis dans le sud d’Israël par ce dernier, il y a un mois, qui a fait 1 400 morts. 241 personnes ont été enlevées et sont actuellement retenues en captivité dans la bande de Gaza. La majorité des victimes étaient des civils, notamment de jeunes enfants et des personnes âgées.
Mais Jérusalem subit de lourdes pressions à l’international sommant l’État juif de laisser entrer de plus grandes quantités d’aide humanitaire dans l’enclave côtière, où des bombardements massifs et le déplacement d’environ 1,5 million de personnes, selon les estimations des Nations unies, ont entraîné une grave crise humanitaire.
En date du 4 novembre, Israël avait permis l’entrée de 451 camions de produits alimentaires, d’eau et d’équipements médicaux, selon le Croissant Rouge palestinien. Il faudrait cent camions par jour pour répondre aux besoins les plus basiques des résidents de Gaza, affirment de leur côté les officiels.
Ce parachutage a été annoncé alors que le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, a effectué une visite diplomatique dans la région. Il s’est entretenu à Amman avec ses homologues jordanien, égyptien, saoudien et émirati.
Blinken est allé en Cisjordanie, en Iran et à Chypre, dimanche, alors qu’il continuait sa visite éclair, qui s’est focalisée sur l’aide à apporter aux civils gazaouis et sur la nécessité de prévenir les attaques des groupes soutenus par l’Iran contre les troupes américaines en riposte à la guerre à Gaza.