La justice examine une « grave affaire de corruption » dans une agence de sécurité
Les agents publics sont suspectés d'avoir accepté des pots-de-vin d'entreprises qui vendent du matériel à des entreprises de défense en échange de la promotion de leurs intérêts
Les procureurs de l’État ont informé mardi les suspects dans une « affaire de corruption grave » impliquant une agence de sécurité qu’ils avaient l’intention de les inculper pour une série de faits de corruption.
Selon une déclaration du ministère de la Justice, les procureurs de la division des crimes économiques du bureau du procureur de l’État évaluent les accusations de corruption, de vol commis par un fonctionnaire, de fraude, d’abus de confiance, d’entrave à la justice, de blanchiment d’argent et d’infractions fiscales, entre autres.
Il n’a pas nommé l’agence.
Dans cette affaire, des fonctionnaires sont soupçonnés d’avoir reçu des pots-de-vin d’entreprises qui vendent du matériel à des agences de sécurité en échange d’accords commerciaux entre l’agence, d’autres organismes de sécurité et les entreprises soupçonnées de corruption.
Le coût de la fraude alléguée est estimé à des centaines de millions de shekels, selon le communiqué. D’autres détails de l’affaire ont été placés sous embargo.
Les suspects dans l’affaire ont droit à une audience préliminaire avant le dépôt officiel des accusations.
L’annonce est intervenue moins d’une semaine après que les procureurs ont annoncé qu’ils allaient inculper d’anciens fonctionnaires de la défense et des associés du Premier ministre Benjamin Netanyahu dans une importante affaire de corruption impliquant des allégations de corruption dans l’achat de navires militaires.
L’affaire 3000, comme on la surnomme, est centrée sur un possible conflit d’intérêts entourant l’acquisition de plusieurs milliards de shekels de bateaux et de sous-marins militaires auprès du constructeur naval allemand ThyssenKrupp en 2016. Les procureurs allèguent que des fonctionnaires israéliens ont été soudoyés pour obtenir un accord massif pour les navires d’une valeur de centaines de millions de dollars.
Cette affaire a été décrite par certains comme le plus grand scandale de corruption de l’histoire d’Israël.

Parmi les personnes inculpées figurent Miki Ganor, ancien agent de ThyssenKrupp en Israël, Eliezer Marom, ancien chef de la Marine israélienne, David Shimron, cousin de Netanyahu et ancien avocat personnel, David Sharan, ancien assistant de Netanyahu et du ministre de l’Energie, Yuval Steinitz, et l’ancien ministre Eliezer Sandberg.
Les procureurs n’ont pas précisé si Avriel Bar-Yosef, ancien conseiller adjoint à la Sécurité nationale, serait inculpé dans cette affaire, mais ont décrit les liens qu’il aurait entretenus avec Ganor.
Toutes les accusations sont en attente d’une audience préalable à la mise en accusation.
L’enquête très médiatisée a piégé plusieurs proches collaborateurs de Netanyahu, mais le Premier ministre lui-même ne figure pas parmi les suspects.
Le chef du gouvernement a été accusé de fraude et d’abus de confiance dans trois affaires de corruption distinctes, ainsi que de pots-de-vin dans l’une d’elles. Il nie avoir commis des actes répréhensibles.