La justice israélienne rejette les demandes d’accès à Gaza pour les médias internationaux
Les magistrats ont opposé le risque qu'un tel accès "ne mette en péril les forces en action sur le terrain et la sécurité des soldats" en dévoilant par exemple leur localisation
La Cour suprême israélienne a rejeté mardi une demande des médias internationaux d’accéder librement à la bande de Gaza, invoquant « la situation sécuritaire extrême » dans le territoire palestinien où Israël et le Hamas sont en guerre depuis trois mois.
Dans l’arrêt, rendu lundi selon les médias israéliens, les juges Dafna Barak-Erez, Khaled Kabub et Ruth Ronen estiment que si la Cour reconnaît le droit à la liberté de la presse, les conditions actuelles liées à la guerre justifient la restriction, car les journalistes pourraient mettre en danger les forces de l’armée israélienne en parlant de leurs positions.
Saisie par l’Association de la presse internationale (FPA) représentant les journalistes travaillant pour des organes de presse internationaux qui couvrent Israël, la Cisjordanie et la bande de Gaza, la justice israélienne a opposé le risque qu’un tel accès « ne mette en péril les forces en action sur le terrain et la sécurité des soldats » en dévoilant par exemple leur localisation.
Même si elle « ne permet pas le plein exercice (…) de la liberté de la presse », cette interdiction « est équilibrée et raisonnable » eu égard à « la situation sécuritaire extrême actuelle » à Gaza et « aux risques réels » qu’entraîneraient de telles autorisations.
La cour relève que des journalistes peuvent actuellement entrer dans la bande de Gaza, pour des périodes limitées et à condition d’être accompagnés par l’armée israélienne. Mais selon la FPA, ces accès « ont été limités à des médias étrangers sélectionnés » et étaient « strictement contrôlés ».
Seuls des journalistes de Gaza, qui étaient dans le territoire au moment du déclenchement de la guerre, documentent ce conflit dans le territoire palestinien.
Au moins 79 journalistes et professionnels des médias, en grande majorité palestiniens, ont été tués depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, selon le Comité pour la protection des journalistes.
Le procureur de la Cour pénale internationale (CPI), qui siège à La Haye, a déclaré mardi que les crimes contre les journalistes étaient inclus dans son enquête sur des crimes de guerre susceptibles d’avoir été commis à Gaza.
« Les journalistes sont protégés par le droit international humanitaire et le Statut de Rome (texte fondateur de la CPI) et ne doivent en aucun cas être pris pour cibles dans l’exercice de leur importante mission », a relevé le bureau du procureur de la CPI.
La guerre à Gaza a éclaté lorsque le Hamas a envoyé 3 000 terroristes armés en Israël, le 7 octobre, pour mener une attaque brutale au cours de laquelle ils ont tué près de 1 200 personnes. Les terroristes ont également pris en otage plus de 240 personnes, pour la plupart des civils, et les ont emmenées à Gaza.
Israël a réagi en lançant une campagne militaire dont l’objectif vise à détruire le Hamas, à l’écarter du pouvoir à Gaza et à libérer les otages.
Plus de 20 000 personnes seraient mortes à Gaza depuis le début de la guerre, selon le ministère de la Santé dirigé par les terroristes du Hamas. Les chiffres publiés par le groupe terroriste sont invérifiables, et ils incluraient ses propres terroristes et hommes armés, tués en Israël et à Gaza, et les civils tués par les centaines de roquettes tirées par les groupes terroristes qui retombent à l’intérieur de la bande de Gaza.