La Knesset approuve la rallonge budgétaire 2024 pour couvrir les coûts de la guerre
Le plafond de la dette a été relevé de 6,6 % à 7,7 % du PNB, permettant de débloquer 33 Mds de shekels pour la défense ; l'état d'urgence a été prolongé d'une année supplémentaire
La Knesset a voté lundi soir l’approbation finale d’un projet de loi relevant le plafond du déficit et augmentant le budget 2024 de plusieurs milliards pour couvrir les dépenses de la Défense, dans le contexte de la guerre en cours.
Le projet de loi a été adopté en deuxième et troisième lecture à la Knesset par 62 voix pour et 52 contre, conformément à la majorité des lignes de parti.
Cette mesure relève le plafond du déficit à 7,7 % du produit national brut (PNB), contre 6,6 % actuellement.
Le relèvement du plafond permettra au gouvernement d’ajouter environ 33 milliards de shekels au budget 2024, la grande majorité des fonds allant aux dépenses de défense.
Peu avant, la Knesset a voté la prolongation de l’état d’urgence du pays jusqu’au 16 décembre 2025, conformément à la recommandation du cabinet de sécurité. Vingt-neuf députés ont voté en faveur de cette résolution, tandis que sept ont voté contre.
La Knesset avait prolongé l’état d’urgence pour la dernière fois en mai, mais pour une durée de six mois seulement. L’état d’urgence, en vigueur depuis la fondation du pays, est une mesure qui permet au cabinet de promulguer des règlements qui ont préséance sur la loi de la Knesset.
Le budget 2025 est toujours en préparation
Le projet de loi sur le budget 2025 a été adopté de justesse en première lecture au début du mois, malgré l’opposition du parti d’extrême-droite Otzma Yehudit déclenchée par une lutte au sein de la coalition au sujet de la procureure générale, Gali Baharav-Miara. L’aile droite du gouvernement cherche en effet à obtenir le renvoi de celle-ci.
Le sort du budget dépend également des partis ultra-orthodoxes, qui ont demandé une loi pour exempter explicitement les hommes haredim du service militaire obligatoire.
Le chef de l’opposition, Yaïr Lapid, s’exprimant lundi devant l’assemblée plénière de la Knesset, a affirmé que le ministre de la Défense, Israel Katz, avait présenté aux partis ultra-orthodoxes les grandes lignes d’un tel projet de loi, tout en le gardant sous silence.
Selon les différents projets de loi budgétaire et les plans économiques qui ont passé la première des trois lectures nécessaires pour devenir des lois, le budget national de l’État pour 2025 s’élèvera à environ 609 milliards de shekels.
Sur ce montant, quelque 108 milliards de shekels seront alloués au ministère de la Défense, 92 milliards de shekels au ministère de l’Éducation et 60 milliards de shekels au ministère de la Santé.
Au total, le budget comprend près de 40 milliards de shekels de hausses d’impôts et de réductions de dépenses pour tenter de juguler un déficit budgétaire qui s’élève actuellement à 8,5 % du PIB.
Outre les exigences directes en matière de dépenses de défense, la guerre a porté un coup à l’économie, avec un tourisme en chute libre et des centaines de jours de mobilisation de réservistes – employés et chefs d’entreprise.
En raison du fardeau de la guerre, les réservistes ont passé de longs mois dans l’armée, pendant lesquels ils ne peuvent pas travailler. En temps normal, les réservistes ne servent qu’un mois par an.