La loi sur l’État-nation va intégrer le programme scolaire du lycée – médias
La loi controversée sera un sujet obligatoire des examens du baccalauréat ; le ministre de l'Education veut que les élèves "intériorisent" une vision d'Israël comme foyer juif
La très controversée loi sur l’État-nation sera incluse dans le programme d’éducation civique au lycée pour la prochaine année scolaire et sera l’un des sujets obligatoires des examens du baccalauréat, a annoncé jeudi la Treizième chaîne.
« Les élèves intérioriseront la vision du pays, qui est qu’Israël est l’État du peuple juif », a déclaré le ministère de l’Education dans une directive, selon le reportage.
L’adoption de cette loi quasi-constitutionnelle l’an dernier, qui a consacré Israël comme État-nation exclusif de l’État juif, a donné lieu à des protestations des minorités druzes et arabes, qui estimaient que cette législation créait officiellement une discrimination entre Juifs et non-Juifs.
Selon le reportage, les enseignants ont été alertés que ce sujet pourrait causer des « difficultés émotionnelles » aux élèves issus de certaines communautés.
Les étudiants plancheront sur le texte de la loi et sur le débat autour de cette loi et étudieront des arguments en sa faveur et en sa défaveur.
Rafi Peretz, récemment nommé ministre de l’Education, a expliqué à la Treizième chaîne que l’étude de cette loi était importante.
« Je pense qu’il est très important que le système éducatif enseigne une loi nationale qui démontre notre droit historique de peuple souverain, et qui constitue une base légale pour l’État d’Israël en tant qu’État-nation du peuple juif », a-t-il déclaré dans un communiqué.
La loi sur l’État-nation adoptée par la Knesset consacre Israël en tant que « foyer national du peuple juif » et stipule que « le droit d’exercer l’autodétermination nationale dans l’État d’Israël est propre au peuple juif ». Elle a été vivement critiquée par les minorités, par l’opposition, par la communauté internationale et par les groupes juifs à l’étranger.
Ses détracteurs estiment qu’elle contrevient aux fondements du système légal israélien et à la Déclaration d’indépendance en officialisant l’inégalité entre les citoyens.
La minorité druze a été particulièrement ébranlée par ce projet de loi. Ses membres, qui sont nombreux à servir dans l’armée israélienne, estiment que les dispositions de la loi font d’eux des citoyens de seconde classe.
Un groupe de Druzes israéliens a déposé une pétition devant la Cour suprême pour faire abroger la loi. Ils affirment qu’elle crée « une discrimination basée sur la race, qu’elle exclut 20 % des citoyens de la nation et qu’elle crée des castes au sein de la société israélienne ».
Des dirigeants arabes et bédouins, des groupes de défense des droits de l’Homme, des universitaires, et les partis politiques du Meretz et de la Liste arabe unie ont également demandé à la Cour de faire abroger cette loi.
En août dernier, 50 000 personnes, notamment des responsables de l’armée israélienne, ont participé à un rassemblement organisé par la communauté druze à Tel Aviv. De la même manière, un rassemblement organisé par la communauté arabe à Tel Aviv a réuni 30 000 manifestants.
Le gouvernement Netanyahu affirme que la loi ne fait que consacrer le caractère existant du pays. Selon lui, la nature démocratique d’Israël et les dispositions en faveur de l’égalité sont déjà ancrées dans la législation existante.